Du 10 au 30 septembre dernier, une délégation de journalistes nigériens s’est rendue en Chine dans le cadre d’un séminaire. A Qingdao, une province de Shandong qui se trouve à l’Est du pays, la délégation a visité l’Université de Science et Technologie du Qingdao, créée en 1950 sous le nom de l’Ecole Professionnelle supérieure de l’Industrie légère de Shen Yang. En 1956, l’Université s’est déplacée à Qingdao et en 1984, elle a changé son nom en Institut de chimie industrielle de Qingdao, en 2001 pour prendre l’appellation définitive de l’Université de Science et Technologie du Qingdao.
Lors de la visite, nous avions trouvé des groupes d’étudiants qui étaient là assis sur des bancs qui, avec un livre pour lire , qui s’exerçant avec ses amis ; après le tour de tous les compartiments de la bibliothèque, des rangées de livres soigneusement bien installés dans leurs rayons, le responsable de la bibliothèque, M. Lin Yuo her, précise que «c’est une bibliothèque qui dispose d’un fond riche de 03 millions de documents divers de papiers et de données comprenant les livres de Mo Yan ; professeur invité de l’université de la science et de la technologie du Qingdao, il est lauréat du prix Nobel de littérature en 2015.
« L’Université de la Science et Technologie du Qingdao insiste sur l’éducation, ouverte aux étudiants étrangers, en renforçant la communication externe et en améliorant le système de coopération. Elle a signé des conventions avec 113 universités et instituts étrangers de 22 pays ou régions. L’institut de science et technologie sino-allemande établit par l’université Padborn à l’Allemagne et notre université, l’un des projets de coopération gouvernementale sino-allemande, réputé comme le meilleur exemple réussi. D’autre part, elle s’en tient aux recherches et innovations scientifiques, et les utilise à la pratique afin de le faire amener des énormes avantages économiques », a-t-il expliqué.
Avant l’année 1998, l’Université était sous l’autorité directe du Ministère de l’Industrie Chimique et aujourd’hui elle est sous contrôle de la Province Shan Dong où se trouve la ville Qing Dao. Selon la présentation sur le site internet officiel de l’université en 2019, l’Université de Science et Technologie du Qingdao est divisée en 05 campus (Laoshan, Sifang, Huangdao, Gaomi et Jinan), avec une superficie totale de 920 000 m2.
Selon les explications de ce responsable, l’Université est équipée de 76 spécialités de licence, 15 spécialités de master et 05 points des recherches scientifiques de post-doctorat, y compris plusieurs disciplines spécialisées comme la science et l’ouvrage de matériaux, le génie chimique et la technologie, l’ingénierie énergique et le génie thermo physique, etc. Son personnel est composé de plus de 2600 enseignants et personnels administratifs.
Des participants nous livrent leurs appréciations
Mamadou Mahaman Bachar, membre, de la délégation nigérienne apprécie son séjour en Chine dont, pense-t-il, tout pays doit s’inspirer pour bien se développer. Le premier aspect qui est important, c’est le progrès réalisé par la Chine dans les différents programmes enseignés. A l’issue des différentes communications, il ressort trois aspects fondamentaux sur lesquels ils se sont basés pour se développer. On note une certaine détermination ; ils sont animés de bonne volonté, ils sont patriotes et travaillent pour le pays. Le deuxième aspect qui ressort, c’est la modernisation, ils essaient de tout moderniser ; dans tous les secteurs, on constate des innovations et le dernier et troisième aspect, c’est la numérisation qui leur a permis de rattraper leur retard de près de 40 ans. La bancarisation de l’ensemble des activités économiques, même ceux qui travaillent dans l’informel disposent d’un numéro de compte, qui leur permet d’avoir la masse d’argent et de faire face à l’agressivité, notamment les vols ; les gens ne circulent pas avec l’argent, d’avoir aussi une comptabilité plus fiable et chacun avec son téléphone peut faire ses transactions. La Chine s’est mise à chercher l’expertise partout et s’est développée, ce qui est extrêmement important. Seul le travail paie, il faut que les gens se mettent au travail, il y’a des gens qui se sont battus corps et âme ; la Chine c’est extraordinaire.
Zabeirou Moussa Salim, étudiant en Master 3ème année en Génie Pétrolier qui est à l’université chinoise du Pétrole de Qingdaoil, explique les conditions dans lesquelles ils étudient ; ils sont près d’une quinzaine de nigériens à étudier dans la ville de Qingdao. « Nous entretenons de bonnes relations mais seulement nous n’avons pas assez de temps pour nous voir et causer, ce sont juste les salutations d’usage ; on vit comme eux, chacun vaque à ses occupations». Il donne des conseils à ses frères nigériens qui souhaiteraient venir étudier en Chine « faire les études dans un pays comme la Chine, c’est un peu difficile quand on n’est pas stable financièrement mais quand on a une bourse de l’Etat, ça peut suffire largement pour subvenir à ses besoins vitaux. C’est vrai, le coût de la vie comparativement à d’autres pays occidentaux est moins cher. Le problème en Chine, si on étudie, on n’a pas le droit de travailler ailleurs ou de faire du commerce, on ne peut rien faire d’autre qui peut te rapporter de l’argent, hormis étudier ; c’est la loi. Donc, il faut prendre ses précautions avant de venir étudier. Qingdao, c’est la 9ème ville, une ville moderne, une ville écologique.
Appréciant son pays d’accueil, il soutient que «les Chinois ont tout pour eux même, ils ne dépendent de personne ; le chinois vit chinois de sa naissance jusqu’ à sa mort. Il est éduqué de la façon chinoise pendant tout son séjour sur terre. Le vrai patriotisme, c’est ici. Un pays stable, un comportement stable, un Gouvernement stable, l’autorité est respectée et tout est lié à l’Etat. Je demande à mes frères surtout nigériens, de contribuer au développement du pays en travaillant dur. Que chacun se construise et construise sa famille car il nous reste beaucoup à faire. Il faut travailler, être créatif, et être fier d’être nigérien, et cesser de voir la politique partout, laisser la politique un peu et pensez à vous-même et à vos familles dont vous avez la charge. Il faut qu’on valorise le travail, qu’on change un peu».
Par Aïssa Abdoulaye Alfary, envoyée spéciale(onep)