La libéralisation de l’école nigérienne a entrainé au cours de ces dernières années, la prolifération d’écoles et instituts professionnels. A Niamey comme dans les autres villes de l’intérieur du pays, ces établissements sont beaucoup sollicités. Ils sont en effet nombreux les parents d’élèves qui choisissent ces écoles pour inscrire leurs enfants.
Du coup, les effectifs des élèves sont pléthoriques dans ces écoles et instituts de formation. Mais apparemment pour les parents d’élèves et même les apprenants, la préoccupation est tout autre.
C’est le cas de M. Moustapha Adam qui s’est battu pour assurer à sa fille Aminata une éducation de qualité depuis son bas âge. L’objectif qu’il s’est fixé et de lui fournir un cadre approprié, favorable à sa réussite et son épanouissement. «Je me suis pleinement investi dans l’éducation de ma fille afin de lui créer les conditions indispensables à sa future insertion professionnelle et sociale et ce, depuis ses études primaires » affirme avec fierté M. Moustapha Adam. Cependant, déplore-t-il avec désolation, sa fille ainée sur qui, il a fondé tout son espoir pour avoir fréquenté une école professionnelle de renom est au chômage. Elle est sortie avec une maîtrise en Administration en 2009, mais depuis qu’elle a terminé son service civique, elle n’arrive toujours pas à trouver un travail.« Après son service civique, je n’ai pas pu supporter de voir ma fille les bras croisés à la maison. C’est ainsi que j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et j’ai frappé à presque toutes les portes en vue de lui trouver même un stage mais en vain » regrette M. Moustapha Adam. Quant à Mme Djibo Hassana, son enfant Ibrahim a fini ses études dans un institut privé de la place, mais il n’a pas pu soutenir par manque de stage. Il est bien beau de prendre des mesures qui exigent aux élèves la présentation des attestations de stage pour être programmé pour la soutenance afin d’avoir leurs diplômes mais, souligne-t-elle, ces mesures n’ont aucun sens si les responsables des instituts et Ecoles professionnelles ne font pas les démarches pour chercher des stages à leurs élèves qui n’arrivent pas à soutenir, faute de stage qui permet de rédiger le rapport .« Je ne suis qu’une simple citoyenne nigérienne qui cherche à assurer ma pitance quotidienne. Mon enfant Souleymane, conscient qu’il est né de parents pauvres a mis tout son sérieux pour étudier et Dieu merci il a eu la chance d’obtenir son CFEPD, son BEPC et son BAC sans aucun obstacle » se réjouit Mme Djibo Hassana. Après l’obtention de son BAC et étant étudiant boursier de l’Etat, Souleymane a choisi de poursuivre ses études dans un institut. Là aussi, il a pu braver tous les obstacles pour arriver à ce stade. «Tout mon espoir repose sur lui pour assurer la relève mais, aujourd’hui je suis vraiment déçue pour ne pas dire que je regrette» nous a-t-elle confié. Pour le cas d’un père qui a préféré gardé l’anonymat, lui a utilisé ses propres relations pour trouver du stage à son enfant dans une entreprise privée de la place.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)