Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Bazoum également président du Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire, a présidé le samedi 11 Juin au Palais de la Présidence, la 11ème réunion de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein de l’UEMOA. Cette réunion intervient après celle des experts et des ministres de l’Espace. Il était question au cours cette réunion de présenter au Président de la République le rapport de la réunion des ministres en charge de l’Agriculture et de l’Elevage des pays de l’UEMOA pour sa validation par le Chef de l’Etat.
Pour rappel, la réunion des ministres vise à faire l’état de mise en œuvre des recommandations de la précédente session, à échanger sur la situation alimentaire et les incertitudes sur les marchés des produits alimentaires et des intrants agricoles, à examiner aussi la situation générale de la sécurité alimentaire dans l’espace communautaire, le tout dans le but d’engager le dialogue en vue d’une meilleure gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de l’agriculture dans la sous-région.
Au cours la réunion du Comité, le président Bazoum a fait savoir aux ministres en charge de l’Agriculture et de l’Elevage des pays de l’UEMOA qu’il a reçu et parcouru le rapport qui lui a été présenté. «Vous avez fait une bonne évaluation de la situation agropastorale. Vous avez surtout fait le point des discussions des dispositifs nationaux de réponse à travers les plans qui sont mis en œuvre par les différents pays», a-t-il fait remarquer.
Le Chef de l’Etat est ensuite revenu sur la situation alimentaire de l’année 2020-2021, soulignant qu’un déficit a été enregistré sur le plan pluviométrique et par conséquent sur le plan de la production agricole et fourrager. Le Président Bazoum de notifier que les difficultés sont plus ou moins grandes avec des pays pour lesquels le déficit a été très important. C’est le cas du Niger dont le déficit a été évalué à 37% de la moyenne des années précédentes. Le déficit est relativement important dans les autres pays comme le Burkina Faso, le Mali et Sénégal et dans une certaine mesure le Bénin. «Nous avons eu une année où les vivres ont coûté très chers du fait d’une disponibilité beaucoup moindre», a dit le Chef de l’Etat.
«La loi de l’offre et de la demande a fait ses effets. Je ne me souviens pas d’une année où en ce qui concerne le Niger, le prix des céréales a été aussi cher au mois d’octobre-novembre. Toutes nos prévisions pour reconstituer nos stocks étaient parties d’un postulat sur le prix du sac de 100 kg de mil ou sorgho à 27 000F ont été remises en cause par la réalité du marché. Nous avons dû être obligés d’acheter le sac du mil ou de sorgho plutôt à 32.000F», a-t-il rappelé. Evoquant d’autres facteurs aggravants, le Chef de l’Etat a souligné l’impact du Covid-19 à travers le renchérissement du coût du fret maritime et du transport pour les pays enclavés comme le Niger. «Nous sommes en train de subir les effets de la situation de guerre en Europe qui concerne deux pays importants pour le monde entier et pour nous notamment à savoir la Russie et l’Ukraine. Là, nous avons une inflation sur le prix des engrais et une difficulté à acquérir des engrais de qualité», a-t-il précisé.
Le Président de la République s’est également inquiété de la situation d’insécurité au Sahel en particulier dans la zone des trois frontières (qui regroupe le Niger, le Mali et le Burkina-Faso) où les pays font face aux effets induits de la situation d’insécurité généralisée, avec le déplacement de la population qui a impacté leur capacité de production. Le Chef de l’Etat a dit que cette mobilité a causé d’énormes soucis aux différents Etats. «Voilà que nous allons envisager une autre campagne dans ces conditions très difficiles. Nous sommes appelés à être très vigilants. Nous avons une saison qui se présente sous des auspices qui ne sont pas très favorables avec le prix de l’engrais très élevé, sa disponibilité très problématique. Cela aura incontestablement un contre coup sur la production. Donc, la productivité sera affectée», a estimé le Président du Comité du Haut niveau sur la sécurité alimentaire dans l’espace UEMOA.
Évoquant l’initiative FARM, le Chef de l’Etat a souligné son importance, la présentant comme une alternative aux difficultés propres au contexte sahélien. «Il est temps que cette initiative soit mise en œuvre pour que nous
puissions tirer profit le plutôt possible», a-t-il exhorté. Par ailleurs, le président du Comité de haut niveau a salué le travail accompli par les ministres de l’Espace UEMOA, tout en invitant chacun au respect des engagements. «Nous allons demander au président de la commission de l’UEMOA et à chacun d’entre vous dans le ressort qui relève de ses responsabilités, de mettre en œuvre toutes ces recommandations de façon à ce que nous soyons en état de faire face à nos défis de façon coordonnée et solidaire et que nous puissions au maximum réduire
l’impact de ces situations défavorables», a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)