Le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, accompagné de la Première Dame, Dr. Lalla Malika Issoufou Mahamadou, a participé activement samedi après-midi, 12 octobre 2019, au panel intitulé : « Vers un nouveau partenariat pour l’Afrique », dans le cadre du 17ème Forum de Rhodes, organisé par l’Institut « Dialogue des Civilisations.»
Economie et Développement, Afrique en tant que future locomotive du développement mondial, Recherche de solutions africaines aux défis africains, Relation Afrique-Occident et Afrique-Asie, tels ont été les principaux thèmes débattus par les panélistes. Ce sont le Fondateur de Transparency International, Coprésident de Africa Progress Panel (Germany) M. Peter Eigen, le Fondateur et Président de la Fondation Brazzaville (France) M. Jean Yves Olivier, l’ancien Premier Ministre de Guinée M. Kabiné Komara, le Président de ABO Capital (Angola) M. Zandre Campos et l’industriel, entrepreneur et philanthrope sud-africain M. Ivor Ichikovitz.
Le Président Issoufou Mahamadou, qui a pris la parole en tant qu’Invité Spécial pour conclure ce débat sur le partenariat entre l’Afrique et le reste du monde, a, dans une intervention, évoqué l’ensemble des questions ayant trait à cette thématique et précisé sa vision pour le développement de l’Afrique. SEM Issoufou Mahamadou a insisté sur les défis et perspectives inhérents au développement du continent africain, rappelant la situation de l’Afrique dans divers domaines et soulignant les efforts menés par ses dirigeants à travers, entre autres, l’Agenda 2063 et ses différents Plans et Projets dont la ZLECAf.
L’Afrique recèle d’importantes ressources en matières premières, dispose de plus de 60% des terres arables non encore exploitées au niveau mondial et d’une population en pleine croissance qui se caractérise par sa jeunesse d’où un énorme potentiel de main d’œuvre et de consommateurs, a dit le Chef de l’Etat. Pour l’instant pourtant, l’Afrique est le continent le moins développé du monde, particulièrement au Sud du Sahara, parce qu’elle est « restée enchaînée dans le pacte colonial, c’est à dire pourvoyeuse de matières premières et consommatrice de produits finis fabriqués ailleurs. Elle reste victime de l’échange inégal », a-t-il expliqué.
Les leaders politiques Africains ont pris conscience de la situation et ont compris que « l’Afrique, pour réussir son décollage, doit s’intégrer économiquement et évoluer dans le cadre d’une stratégie globale de développement », a indiqué le Président de la République. L’union économique du continent, a-t-il ajouté, sera réalisée à partir des blocs régionaux, les communautés économiques régionales.
En termes de planification stratégique, les pays regroupés au sein de l’Union Africaine se sont engagés à mettre en œuvre, pour l’horizon 2063, la vision d’une «Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène internationale », a rappelé le Chef de l’Etat. Cette vision a été traduite dans l’Agenda 2063 et dans ses plans d’action avec des objectifs ambitieux de croissance et de développement du continent en vue de transformer, accroître et industrialiser les économies nationales, a-t-il expliqué.
Le premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 a défini 12 projets phares considérés comme prioritaires dans la marche vers l’intégration du continent dont le projet de la zone de libre-échange continentale dont l’accord est entré en vigueur et sa phase opérationnelle lancée le 7 Juillet 2019 à Niamey, au Niger, a-t-il poursuivi.
L’accélération de la transformation économique du continent s’accompagnera nécessairement du développement d’un marché financier Africain et de l’accès accru de l’Afrique au marché financier mondial, a souligné le Président de la République. Pour réussir le décollage économique du continent, a-t-il affirmé, les leaders politiques africains savent que certains défis doivent être au préalable relevés: la sécurité et la stabilité, la mise en place des institutions démocratiques fortes capables d’assumer les choix stratégiques du continent, la mobilisation des ressources internes et externes, la poursuite des réformes et des politiques macroéconomiques efficaces et adaptées au cadre stratégique défini.
Evoquant les relations économiques entre l’Afrique et les autres continents, SEM Issoufou Mahamadou a dit qu’au-delà des rencontres organisées avec les partenaires traditionnels tels que la France et les Etats-Unis, de nombreux autres partenariats sont noués avec le continent. Il a cité, entre autres, le Japon, l’Union Européenne, le Brésil, la Chine, les pays du Golfe, l’Inde, la Turquie et la Russie (ce mois d’Octobre 2019). Ces rencontres ont pour objectif de « permettre aux pays africains de bénéficier du partage d’expérience, de l’assistance technique et de la coopération des pays émergents et des pays développés. »Elles visent aussi à promouvoir les investissements directs étrangers en Afrique et à libéraliser les échanges.
Par ailleurs, l’émergence de l’Afrique nécessite une réforme profonde de la gouvernance politique et économique mondiale : réforme du Conseil de Sécurité et réforme des institutions économiques notamment, a noté le Chef de l’Etat.
Auparavant, le Chef de l’Etat a renouvelé ses remerciements à l’Institut du Dialogue des Civilisations et en particulier à son Président du Conseil d’Administration, M. Vladimir Lakounine et à son Directeur Exécutif M. Jean-Christophe Bas, « pour l’avoir associé, en tant qu’Invité Spécial, à ce 17ème Forum de Rhodes, lieu privilégié de réflexions et d’analyses pour aider à la prise de décision de leaders politiques et économiques du Monde ».
Abdourahmane Alilou