Le Centre international des Conférences Mahatma Ghandi de Niamey a accueilli, le samedi 22 octobre dernier, le lancement officiel de la 1ère édition de la compétition Start-ups et Fintechs Challenge. L’objectif visé à travers cette compétition, est de stimuler et accompagner les créateurs d’entreprises pour développer des applications et services orientés vers l’inclusion financière numérique. C’est le ministre des Finances, M. Ahmat Jidoud, qui a présidé le lancement de cette compétition, en présence de la Représentante de la Banque mondiale, Mme Aissatou Dicko, du Directeur Général de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI), M. Ibrahim Guimba, du Coordinateur du Projet Villages Intelligents (PVI), M. Abdou Kané et de plusieurs représentants du domaine financier national.
Cette initiative de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information à travers sa composante Projet Villages Intelligents entièrement financée par la Banque mondiale, met en compétition des plans d’affaires des start-ups et fintechs nationaux et internationaux, encourageant ainsi la création de nouveaux produits financiers numériques contribuant à l’inclusion financière au Niger. Ce concours est ouvert à trois catégories de candidats, à savoir les star-tups ou fintechs en stade d’amorcement, les startups ou fintech en phase développement et les start-ups et/ou fintechs matures. C’est une enveloppe de 100 millions de dollars US que la Banque mondiale a déboursé pour soutenir cette compétition. L’Etat du Niger y participe à travers l’exonération totale de la taxe sur valeur ajoutée (TVA), ainsi qu’à travers les droits et taxes d’importation et d’enregistrement.
Procédant au lancement de l’activité, le ministre des Finances a indiqué que cette initiative est en harmonie avec le Programme de la Renaissance Acte III. Ainsi, selon le ministre Jidoud, l’Axe 5 de la DPG prévoit que le développement des infrastructures économiques, passe notamment par le désenclavement numérique des villages administratifs du Niger, la promotion de l’usage des e-services en zones urbaines et rurales pour booster l’inclusion financière, la création d’un environnement favorable au développement local du contenu numérique et l’accompagnement des start-ups locales’’. «L’utilisation des nouvelles technologies, notamment le Big Data, l’intelligence artificielle, la Blockchain ou la biométrie, ont un impact très positif sur la vulgarisation des sciences et techniques, sans lesquelles aucun développement n’est possible aujourd’hui», a-t-il indiqué. Le ministre des Finances, a ajouté que le Niger est résolument décidé à mettre en place le cadre institutionnel pour relever le niveau de l’inclusion financière. «C’est ainsi que le Secrétariat Exécutif de la SNFI a été mis en place, avec l’ambition d’atteindre un taux d’inclusion financière de 38% à la fin 2023 contre 23% en 2016», a rappelé M. Jidoud. Pour y arriver, estime-t-il, les technologies numériques, à savoir le Mobile Money, le commerce électronique, les porte-monnaies électroniques et toutes les applications développées par les fintech doivent être mises en œuvre.
Pour la Représentante de la Banque Mondiale, l’Afrique subsaharienne connait une hausse importante de l’utilisation des services financiers qui est de 55,1% en 2022 contre 42,6% en 2021. «Ces chiffres sont encore plus importants dans la zone UEMOA où en 2022, plus de 65% de la population des pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Benin, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire ont accès aux services financiers», a noté Aissatou Mme Dicko. Elle a rappelé qu’entre 2020 et 2021, l’Afrique a assisté à une forte émergence des fintechs et que la firme Mc Kinsey estimait, en 2021, à environ 2.600 le nombre total de Start-ups et entreprises FinTechs offrant des produits financiers numériques en Afrique. Toutefois, souligne-t-elle, le développement des Fintechs reste encore très timide au Niger. «L’adoption du Mobile money également reste très faible malgré les efforts consentis par le Gouvernement. En effet, moins de 9% de la population adulte nigérienne a un compte de mobile money», a-t-elle précisé.
Mme Dicko a ajouté que l’inclusion financière numérique des populations nigériennes est un défi important que le Gouvernement, avec l’appui de la Banque mondiale, tente de juguler à travers le Projet Villages Intelligents pour la Croissance Rurale et l’Inclusion Financière. «En plus du développement de nouveaux produits financiers numériques pour les femmes, les agriculteurs et les jeunes, ce projet, structurant pour l’économie numérique au Niger, permettra à terme d’étendre la couverture de l’internet haut-débit à au moins 2.175 localités rurales du Niger abritant près de 2 millions de personnes mais aussi de dynamiser l’écosystème de la finance numérique, de développer les paiements numériques et la finance numérique», a-t-elle estimé.
Pour le Coordinateur des PVI, Abdou Kané, cette compétition, qui aura un large écho international, représente une opportunité pour les fintchs nationales parce qu’elle permet d’améliorer leurs compétences techniques en collaborant avec les leaders du secteur. Notons qu’à partir du lancement dudit concours, les candidats ont jusqu’au 21 Novembre 2022 pour déposer leurs dossiers, alors que la remise des subventions aura lieu en Décembre 2022.
Mahamadou Diallo(onep)