L’Agence Turque de Coopération Internationale (TIKA) et l’Agence de Presse Turque ANADOLU Ajansi (AA) ont organisé pour la 26ème fois une session de formation en « journalisme de guerre ». Vingt-cinq (25) journalistes d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe ont participé à cette session de formation qui s’est tenue du 23 septembre au 04 octobre à Ankara et à Golbasi, une banlieue de la capitale turque. Le journalisme de guerre, comme toute spécialité du journalisme a des règles que tout correspondant, en particulier et tout journaliste en général, est censé connaître pour mieux exercer son métier dans une zone de conflit car, plus que tout, sa vie et sa sécurité doivent être ses priorités, estiment les experts en journalisme. D’où l’idée d’initier et de mettre en œuvre ce programme de formation en journalisme de guerre, un programme unique sanctionné par un certificat reconnu au plan mondial. Durant notre séjour en Türkiye où nous avons eu l’honneur de faire partie des participants à la 26ème édition, nous avions eu une expérience enrichissante et inoubliable et surtout des connaissances indispensables et utiles pour tout journaliste dans ce monde émaillé de conflits. Cet article, sans être exhaustif, est un récit de cette formidable aventure à nous offerte par la TIKA et l’agence ANADOLU.
Le dimanche 22 septembre, le soleil brillait de toute sa splendeur dans le ciel bleu d’Istanbul à quelques kilomètres du détroit de Bosphore reliant la mer Noire à la Mer de Marmara. L’aéroport d’Istanbul, la ville historique et trait d’union entre l’Europe et l’Asie, avait une allure grouillante. Depuis le ciel, on observait une farandole permanente d’avions qui y atterrissaient et décollaient, chaque minute et dans tous les sens. L’avion battant pavillon Turkish airlines vol TK 631, reliant Niamey-Istanbul dans lequel nous étions, s’est mêlé à la danse, en ce petit matin-là avant de fouler le tarmac de l’aéroport. Le temps d’une escale, nous avions eu le plaisir de visiter cette immense plate-forme aéroportuaire (7600 hectares apprend-on) ressemblant à une fourmilière humaine par laquelle transitent quotidiennement des milliers de passagers du monde entier. Nous sommes en transit sur Ankara, la capitale politique de la terre de Mustafa Kemal Atatürk.
Dans ce pays chargé de mille et une Histoires, nous devions participer à une formation en « journalisme de guerre ». Nous (deux journalistes nigériens) faisions partie de la cohorte de 25 journalistes constituant le « peloton » retenus pour la 26ème session de formation à l’invitation de la AA et la TIKA. Après un peu plus d’une heure de vol, nous sommes arrivés à l’aéroport d’Ankara avant de nous rendre à l’hôtel Altinel, en plein cœur de la capitale, en compagnie d’un de nos confères du Tchad, du nom d’Elvis Tabo, avec qui nous avions effectué les vols (Niamey-Istanbul-Ankara), sans savoir qui il était, si ce n’est qu’en empruntant le même bus de la navette mis à notre disposition. Et la formation commence à pas de charge, dès le lendemain 23 septembre. A l’hôtel nous avons retrouvé d’autres confrères du Panama, du Mexique, de la Géorgie, de la Moldavie, du Liban, de la Palestine, de la Jordanie, du Kenya, du Sénégal, de l’Ethiopie, de l’Uganda, de la Libye et de la Türkiye. Sous bonne compagnie des agents commis à notre service par la TIKA et de AA, nous avions eu l’honneur de prendre le premier dîner ensemble dans un restaurant non loin de l’hôtel.
L’heure des petites complicités, amitiés entre les participants a sonné dès ces instants-là, ouvrant ainsi la voie à une belle aventure faite de joie mais aussi de sueur, pour ne pas dire de pleur. Deux semaines d’intenses travaux théoriques mais aussi pratiques qui se sont avérés laborieux. Car, la formation en journalisme de guerre, donnée par les experts civils et militaires issus de la AA et de l’académie de police turque, de l’Agence de gestion des catastrophes sismiques (AFAD), des forces spéciales, s’est avérée ne pas être une partie de plaisir, encore moins de repos ! Et pour cause, tout a été planifié et organisé pour que les participants, tous journalistes, se sentent comme s’ils sont véritablement dans une zone de guerre ou de conflits ou une zone en proie à des situations extrêmes de désastres et ou de catastrophes dans lesquelles le journaliste pourrait être amené à exercer son métier.
Et pour cela, il faut compter sur l’expertise et le savoir-faire des personnels de toutes les structures. Les organisateurs n’ont ménagé aucun effort, ils n’ont pas non plus négligé aucun moyen pour que les journalistes apprennent le nécessaire pour une couverture médiatique en temps de guerre, de conflits et de désastres ou catastrophes naturelles. Toutes les dispositions ont été prises par les organisateurs pour rendre inoubliable, bénéfique et utile éventuellement cette session de formation qui allie la théorie et la pratique.
Ainsi, dès le lendemain de notre arrivée à Ankara et après une cérémonie de lancement riche en couleurs rehaussée par la présence des plus hauts responsables de la TIKA, de l’Académie de police et de Anadolu Ajansi dans l’enceinte de cette dernière, nous avons entamé par une série de formations théoriques avec des modules qui en disent long sur la nature de cette formation. Arrivés d’horizons divers à Ankara pour participer à cette 26ème édition du programme développé par la AA et la TIKA, nous avions commencé par des cours théoriques sur des thèmes divers mais d’une grande utilité pour le journaliste correspondant de guerre. Entre autres thèmes au menu de la formation, il y’avait : « Terreur et terrorisme », « les terminologies de la guerre », « premier secours », « information et sécurité », « psychologie de la guerre », « gestion des médias en situation extraordinaire », « camps de réfugiés et chercheurs d’asile », « partage d’expérience sur le journalisme de guerre », « le photojournalisme de guerre », « la nutrition en situation extrême », « l’analyse des risques ».
Tous ces modules traités par des experts civils et militaires avaient pour objectif de nous familiariser avec certains concepts, notions et réalités qui attendent tout journaliste-reporter de guerre. Il s’est agi d’une panoplie de thèmes développés par des spécialistes des domaines concernés, des correspondants chevronnés, des spécialistes de l’anti-terrorisme, des experts en matière de sauvetage lors des catastrophes comme les séismes, les inondations et autres intempéries. Avec ces sessions théoriques, nous étions loin de nous douter que la fraîcheur des salles allait déboucher sur des activités laborieuses, une montée de l’adrénaline à couper le souffle, des sensations palpitantes sur terre, eau, route, dans les airs et d’autres activités totalement hallucinantes nous plongeant parfois dans des situations que nous n’avons vues jusque-là que dans quelques rares documentaires élaborés ou même les films de fiction. En effet, tous les experts spécialistes n’ont eu de cesse de répéter qu’en tant que journalistes ayant le devoir d’informer certes, que notre vie est plus précieuse que tout. Elle est primordiale et nous avons aussi le devoir de nous mettre en sécurité, si nécessaire car, les journalistes meurent durant les conflits. Du reste, un rapport souligne qu’en en 2023, quelque 173 journalistes sont morts dans l’exercice de leur métier, la majorité dans les zones de conflits. La guerre, les désastres ne distinguent pas le journaliste du reste de la population, nous disait un des formateurs pour souligner la nécessité qu’il y a pour le journaliste d’être formé pour mieux se préparer physiquement, moralement et techniquement.
Le premier secours et le self-défense
Pour compléter ou traduire en actes toutes ces théories apprises dans les salles de cours de la AA et les différents campus de l’Académie de police turque, place a été donnée à la pratique. Les participants ont dû affronter les dures réalités du terrain avec des exercices physiques grandeur nature. C’est ainsi que, dès le 24 septembre, nous fûmes transportés au campus de Golbasi pour apprendre les techniques du premier secours. Une journée durant, des experts en secours d’urgence ou premier secours se sont évertués à nous donner l’essentiel sur le massage cardiaque, la manipulation et le transport des personnes blessées ou brûlées avec ou sans civière, la réanimation, le placement de garrot, la position de sécurité pour les personnes blessées. Les participants apprennent à apporter les premiers soins à la victime pour éviter qu’une situation empire. Cette formation consiste donc à faire en sorte que le journaliste apprenne les techniques de base du secourisme, qui pourraient lui être utiles non seulement dans sa vie professionnelle mais aussi dans sa vie en société.
Dans l’exercice de son métier en situation de guerre, le journaliste pourrait aussi se retrouver dans la position de victime d’une tentative de braquage, d’actes de vandalisme ou de tout autre acte contre son intégrité physique. Se défendre face à un éventuel agresseur serait alors la dernière option pour un journaliste pour se protéger et protéger son matériel de travail. Comment alors peut-il s’y prendre si jamais il ne disposait pas du minimum de connaissances en matière de self-défense ? Les initiateurs du programme de formation ont pensé à cet aspect non moins important. C’est ainsi qu’ils y ont inséré un module d’initiation à la self-défense avec pour objectif de former le journaliste sur les techniques élémentaires mais indispensables pour sa propre protection en cas d’agression. Les spécialistes de l’Académie de police n’ont rien ménagé pour nous amener à apprendre les techniques de plaquage, de desserrement d’étau, d’esquive d’attaque à arme blanche, de déséquilibrage d’agresseur. Une journée durant, nous étions comme dans une véritable école d’arts martiaux. Des agents mis à notre disposition ont fait preuve d’une grande rigueur et d’abnégation, malgré la barrière linguistique, pour nous faire connaître l’essentiel de la self-défense.
Survivre dans l’eau en temps de guerre
Au lendemain de cette rude journée, notre équipe s’est rendue sur le lac Kesikkopru. Après deux heures de route, loin de la capitale, contournant collines et montagnes, traversant des champs et fermes, des zones industrielles, contemplant le beau paysage, nous apercevions le lac à partir d’une colline qui le surplombe. Le rendez-vous est pris avec une autre unité de police, spécialisée dans le sauvetage. Leur mission est de nous initier aux techniques de survie dans l’eau. Le soleil avait sorti ses rayons les plus ardents ce jour-là, aucun nuage, aucune brume dans le ciel, le lac était calme, ses eaux bleues chatoyaient nos yeux, une seule pirogue à moteur accostée, aucun touriste ne campait sur les lieux. Nous y avions trouvé nos formateurs à pied d’œuvre, leur frégate disponible et prête à la manœuvre, une ambulance était également apprêtée, au cas où. A côté des policiers formateurs, deux agents s’affairaient à préparer le déjeuner autour d’un barbecue.
A première vue, tout était réuni pour une belle escapade touristique. Que nenni ! Les premières minutes d’entrainement ont annoncé les couleurs. Il nous a été demandé de nous mettre en « mode échauffement ». Portant des gilets de sauvetage, nous avions effectué un quart d’heure d’intenses exercices pour la préparation physique avant d’effectuer notre première plongée dans ce lac profond de 40m. La frégate de la police est mise en branle dans les eaux du lac, naviguant à grande vitesse, tourbillonnant. Les cœurs commençaient à battre la chamade pour les néophytes des eaux que certains d’entre nous étaient. Les instructeurs nous rassuraient que tout se passerait bien. Avant la plongée, on a appris la technique de la pirogue humaine, un système permettant à plusieurs personnes de pouvoir se maintenir sur l’eau sans grand risque de se noyer. Il y a eu également l’initiation à la nage simple, le tout sous la supervision des instructeurs. Ces derniers se sont montrés très professionnels mais rigoureux pour donner un peu de ce qu’ils savent faire en matière de sauvetage.
La frayeur fut grande lorsque les premiers cobayes furent transportés et « jetés » dans cette eau froide du lac Kesikkopru. Ils s’organisaient pour former la pirogue humaine, respectant scrupuleusement les consignes, ils avancèrent vers la rive, utilisant les mains en mouvements synchronisés sous forme de pagaies pour atteindre le rivage sous les vivats des autres qui attendent leur tour. Ce qui paraissait impossible fut enfin réalisé. Ce qui nous donnât le courage d’affronter les eaux, non sans frayeur. La journée fut exténuante mais riche en enseignements.
L’utilisation du masque à gaz, techniques de conduite de véhicule et l’usage d’arme à feu
Pour ces exercices, d’autres experts de la police (anti-émeute, routier et forces spéciales) ont pris le relais. Les premiers pour nous initier à l’usage des matériels de protection contre les gaz ou les canons à eau essentiellement. Là également, après les parties théoriques, le gaz lacrymogène, les bombes incendiaires ou assourdissantes ainsi que les canons à eau et autres substances ont été utilisées. Tout cela pour faire comprendre aux journalistes de guerre qu’ils doivent se préparer à affronter des situations d’émeutes où l’usage de la force de police est possible. L’unité de la police routière a quant à elle axé son intervention sur les techniques de conduite de véhicule en situation d’urgence. Comment éviter les obstacles, échapper à une tentative quelconque lors d’un reportage, comment se comporter lors d’un échange de tirs. Pour cela, tout a été mis à disposition, qu’il s’agisse des véhicules ou des engins simulateurs d’accident de la route. Au 8ème jour de la formation, alors que l’on se croyait au bout de nos peines, après un cours théorique sur l’usage d’arme à feu et la reconnaissance des armes, nous avions été transportés sur un champ de tir. Les instructeurs nous ont initiés aux techniques de chargement, d’utilisation d’armes de grands et petits calibres (armes de guerre et armes de poing).
Le camp de nuit, l’embuscade, la survie en brousse, le kidnapping, la prise d’otage….
A l’Académie de police de Golbasi, la banlieue d’Ankara, en ce jour du 30 septembre, le soleil était au crépuscule après une longue journée chargée en compagnie des agents des forces spéciales turques qui nous avaient entretenus sur deux thèmes : ‘’les procédures, le déploiement et la protection en cas d’embuscade’’ et ‘’la procédure de recherche du chemin pendant la nuit ainsi que la détection de la direction’’. En cette fin de journée-là, nous nous sommes vus remettre un kit militaire constitué d’un sac à dos, d’un matelas et un sac de couchage). Quelques kilomètres plus loin, en face d’une chaîne de collines alors que la nuit tombait, les instructeurs nous demandaient de descendre du mini bus et de porter le sac à dos pour une petite randonnée pédestre. Il était environ 18h lorsque le véhicule nous transportant partait, nous laissant derrière avec des éléments des forces spéciales.
Portant nos sacs remplis de nos effets, nous avions emprunté une voie goudronnée sur le flanc d’une colline. Commençait alors une marche lente mais qui allait se révéler être un vrai parcours de combattant. Le tronçon goudronné était vite abandonné pour une piste qui, au fur et à mesure qu’on avançait, se rétrécissait et devenait plus sinueuse. Quelques minutes de marche, la nuit tomba. Nous sommes appelés à poursuivre le trajet dans l’obscurité. Le froid s’est invité comme pour nous compliquer la tâche car, la température avait drastiquement chuté. Il faisait environ 5° C. Encadrés des instructeurs armés, nous continuions la marche vers une destination inconnue dans l’obscurité. Aucune lampe n’est autorisée car, on devrait marcher sans se faire repérer par d’éventuels ennemis ou tireurs embusqués. Telles étaient les consignes de survie en rase campagne, nous disaient les instructeurs en pareille circonstance.
La marche qui a commencé dans la bonne ambiance commençait à devenir, minute après minute, un véritable supplice. On escaladait les collines, suivant des routes boueuses, glissantes, rocheuses par endroit. Le sac à dos fièrement porté quelques temps auparavant devenait un véritable fardeau. Les sourires qu’on affichait au départ devenaient des soupirs pour ne pas dire de vrais sanglots. Les chaussures auxquelles collait la boue devenaient de plus en plus lourdes, tout comme le sac contenant nos provisions alimentaires et kits de survie. La destination finale, personne ne la connaissait, hormis les instructeurs qui restaient muets. Arrivés au sommet d’une colline à l’issue de cette longue et laborieuse marche, on entendit un bruit. Aussitôt l’alerte donnée, les consignes disent qu’il faut se faire le plus petit dès qu’on entend un coup de feu. Nous voilà tous à terre ! Le temps d’analyser la nature de la menace ou de situer la provenance du danger. Le calme étant revenu, la longue marche s’est poursuivie. Le « parcours de combattant » démarré à 18h s’est poursuivi jusqu’à 22h. Une éternité ! Nos bouteilles d’eau étaient presque vides lorsqu’enfin apparaissait une lumière du haut d’une colline et un bout de voie asphaltée. Elle nous conduit à un centre d’entraînement que nous considérions comme étant la destination finale.
Mais c’était sans compter avec la volonté de ces éléments de forces aguerries qui voulaient nous faire vivre une situation très proche de la réalité. Un feu ardent était allumé pour réchauffer les locataires. Mais pas nous ! Car, on a eu un répit de quelques minutes pour le dîner avant de poursuivre la randonnée, sous un épais brouillard rendant la visibilité nulle. Un froid plus glacial nous faisait frissonner. Au contour d’une colline, une vraie fausse embuscade nous avait été tendue. Des tireurs embusqués simulaient des tirs à balle réelles, jetaient des bombes luminescentes et assourdissantes par-dessus nos têtes avec beaucoup de précaution. Il s’est passé une dizaine de minutes cadencées de tirs nourris, des sifflements de balles et de détonations pendant que nous restions planqués au flanc de la colline. Une fois le calme revenu, nous continuions notre périple, sans savoir où on allait et ce qui nous attendait.
Après quelques kilomètres, la fatigue a eu raison de certains qui ont dû abandonner le parcours. Aux environs de minuit et demie, le cortège s’est arrêté au milieu de deux collines. Nous devions faire notre camp dans une vallée pour y passer la nuit. Pour nous protéger, nous n’avions que nos moyens de bord ; notre sac de couchage et notre matelas alors que la température frôlait zéro degré et le vent glacial soufflait. Dormir à la belle étoile, c’était ce qui était prévu ! En pareille circonstance, on n’a pas le droit de dormir tous les poings fermés. Il faut forcément avoir des guetteurs qui veilleront pour éviter une mauvaise surprise. A 1h du matin, nous fûmes scindés en groupes de six personnes. C’est aussi une consigne de sécurité dans ce genre de situation où tout peut arriver. Toute la nuit ou ce qu’il en reste, les guetteurs se sont relayés pour assurer le guet afin d’être sûrs que le reste du groupe soit en sécurité ou du moins à l’abri ou prévenu d’une attaque, d’un rapt ou toute autre menace extérieure sur le groupe.
Au petit matin, nous nous sommes réveillés en sursaut par les crépitements de balles et d’engins explosifs non létaux lancés par les instructeurs. Malgré cette nuit exténuante, les cours se sont poursuivis. Cette fois-ci, il était question de parler de comment reconnaître les pièges dissimulés, les engins explosifs improvisés, comment distinguer les sons d’engins explosifs des simples détonations. Pour cela, les experts turcs de l’antiterrorisme se sont mis à l’œuvre. Une visite est effectué sur un « terrain miné » où des explosifs non létaux sont dissimulés çà et là. On y apprendra que les terroristes utilisent toute une panoplie de moyens pour commettre leurs forfaits : les paquets de cigarettes, d’allumettes, les bouteilles d’eau, de jus, les fils invisibles, les portes dérobées, des portemonnaies, les câbles électriques et même les livres saints (le coran ou la bible). On aura compris que dans une zone de conflit, une zone où sévit le terrorisme, le journaliste doit se méfier de tout, être prudent et toujours alerte sur tout ce qui lui parait suspect ou non conforme aux usages.
De retour à l’Académie de police, l’un des moments les plus effrayants fut la simulation d’attaque terroriste qui s’est soldée par la prise d’otage de tous les occupants du mini bus à quelques mètres du quartier général des forces spéciales. C’est d’ailleurs celles-ci qui interviennent avec toute leur expertise, tous leurs moyens pour neutraliser les ravisseurs et libérer les otages.
Zabeirou Moussa, de retour d’Ankara