Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, hier dans l’après-midi, à Niamey, la deuxième réunion restreinte du comité de haut niveau de suivi de la feuille de route de N’Djamena. Cet exercice très important sur l’état des lieux de la mise en œuvre des axes de la stabilisation et du développement du Sahel au Niger, a réuni autour du premier ministre le haut représentant de la coalition pour le Sahel, la représentante spéciale de l’Union Européenne pour le Sahel, des membres du gouvernement nigérien et des diplomates européens accrédités au Niger.
Dans ce contexte où le Niger vit sous la menace terroriste, notamment dans la zone des trois frontières (Niger-Mali-Burkina Faso), dans le lit du lac Tchad et récemment sur la frontière avec le Nord du Nigéria, à l’ouverture des travaux de la réunion, le premier ministre a salué le fort intérêt des partenaires européens dans le combat contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée aux cotés de nos pays du Sahel. « Ces menaces, au niveau du gouvernement nous les prenons très au sérieux. Et nous avons un engagement ferme à y faire face », a réaffirmé le chef du gouvernement. M. Ouhoumoudou Mahamadou a relevé à cet effet, que depuis la première réunion du comité, tenue en juin dernier, des progrès remarquables ont été enregistrés dans la mise en œuvre de la feuille de route de N’Djamena. « Qu’il s’agisse de la défense et la lutte contre le terrorisme, du renforcement de capacité de nos armées, du retour de l’Etat et du développement, des pas importants ont été accomplis et méritent d’être consolidés et renforcés », a dit le premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou. En effet, les efforts sont particulièrement plausibles dans la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité contraignant l’ennemi à une perte de vitesse, avec l’appui des forces alliées. Ce qui répond aux aspirations des deux premiers piliers de ladite feuille de route, à savoir l’axe de la « défense et lutte contre le terrorisme » et celui de la « montée en puissance des forces armées nationales ».
« Beaucoup des chefs terroristes et leurs combattants ont été neutralisés, réduisant ainsi leur capacité de nuisance, les amenant à changer de stratégies, à opérer en petits groupuscules qui s’attaquent aux populations civiles », a souligné le chef du gouvernement. Cette nouvelle donne inquiète également les autorités puisqu’elle amène les terroristes à tuer des citoyens, leur voler du bétail ou en leur imposant des rançons et des zakats. « Le Niger continuera la lutte contre le terrorisme et le banditisme dans toutes leurs formes, et reste favorable aux initiatives entrant dans le cadre de la stabilisation et le développement du Sahel », a déclaré M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Le troisième pilier de cette feuille de route est aussi en bonne voie au Niger, parce que « l’opération de retour des déplacés dans leurs villages va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année », a rassuré le premier ministre. Il a noté ensuite, pour s’en féliciter, que « depuis leur retour dans leurs villages, les populations s’adonnent à leurs activités habituelles, dans la paix et la sécurité grâce à nos forces de défense et de sécurité qui ont renforcé leur mobilité et leur présence sur le terrain ».
Le chef du gouvernement a réaffirmé la volonté des autorités à poursuivre la mutualisation des moyens, notamment en matière d’appui aérien et en renseignement, afin de neutraliser la menace terroriste. « A ce niveau, l’accompagnement de nos partenaires est fortement attendu », a précisé le premier ministre. Le gouvernement va poursuivre les efforts déjà engagés pour renforcer la sécurité des populations, à travers un maillage territorial plus dense sur l’ensemble du territoire, avec des patrouilles quasi-permanentes, tout en travaillant sur le NEXUS Sécurité-Développement. M. Ouhoumoudou Mahamadou a invité à cet effet les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le financement des projets de développement en vue de la réalisation du quatrième pilier de la feuille de route.
Ismaël Chékaré(onep)