A l’instar de la communauté Internationale, le Niger a célébré hier, la 36ème journée internationale de la lutte contre l’abus des drogues et des substances illicites. A cette occasion, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Hamadou Adamou Souley a présidé hier matin au village de Sorey, la cérémonie d’incinération des drogues saisies par les juridictions de Niamey au titre de l’année 2022-2023. Celles-ci se présentent comme de cannabis 945 briques, 21.651,76 grammes, 06 boules et 02,38 Cracks ; 465.845 comprimés de Tramadol ; 72 boulettes de cocaïne ; 725,82 grammes Cracks et 97 doses ; 19.001 comprimés d’Exol ; 16.177 comprimés de Diazépam ; 120 comprimés de Rivotril ; 10 tonnes et 5 sacs de Carbonate de Sodium sal; 8 Flacons cartons de Codéine ; 825 comprimés de Rohypnol et divers autres produits comme Jopan-935, Artalge-04 comprimés, Trajado-13 comprimés et Mycold-02 comprimés.
Cette journée est l’occasion pour dresser le bilan de la lutte engagée contre ce fléau dont les conséquences n’épargnent aucun pays dans le monde. Cette année, le thème choisi est «les gens avant tout, mettons fin à la stigmatisation et à la discrimination, renforçons la prévention». Ceci est une invite «à l’action et à la coopération en vue de parvenir à un monde sans toxicomanie». Au Niger, plusieurs mesures en lien avec ce thème sont déjà intégrées dans les stratégies de lutte qui s’articulent autour de la prévention, le traitement des personnes dépendantes et la réadaptation sociale. Pour rappel, cette journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogues, a été instituée par l’Assemblée générale des Nations-Unies dans sa Résolution du 7 décembre 1987 pour inciter les Etats à s’engager dans la dynamique de la lutte mondiale contre ce fléau au regard des dégâts qu’il cause sur la santé des individus et ses conséquences sur la paix, la sécurité et le développement.
Lors de cette cérémonie d’incinération des drogues saisies, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, a dit que l’action du gouvernement qui s’appuie aussi sur les données de la science, vise à prendre en charge les conséquences que l’usage de la drogue a sur le système nerveux et l’activité mentale, car celles-ci restent évitables et même traitables. «Cependant, faute de véritable prise en charge, on observe qu’un nombre croissant de personnes addictes à l’usage des drogues, sont souvent abandonnées à leur sort, sans appui familial et sans soutien des services de soins bien souvent peu ou mal outillés pour apporter la réponse adaptée à l’état de chaque personne se trouvant dans cet état de vulnérabilité», a-t-il ajouté.
Le ministre Hamadou Adamou Souley a précisé que seuls quelques-uns bénéficient de soins préventifs ou curatifs, alors que la grande majorité se trouvant dans la catégorie de personnes potentiellement à risque parce que porteuse d’autres pathologies souvent contagieuses, ne peut accéder aux soins dont elle a besoin. «Nous devons repenser cette démarche réductrice pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination en accordant plus de moyens aux services de prise en charge. En effet, une lutte efficace contre le problème de la drogue dans le monde, nécessite que les services de santé et les services sociaux apportent des solutions intégrées conformes aux conventions internationales relatives au contrôle des drogues, aux obligations en matière de droits de l’homme et aux objectifs de développement durable», a-t-il exhorté.
Le ministre de l’Intérieur a ensuite souligné que le Niger est confronté aux risques majeurs liés au trafic de drogues. «Notre pays est en effet devenu un grand espace de transit pour de nombreux trafics très négatifs et déstabilisateurs du point de vue développement socio-économique, financier et sanitaire. Bien qu’il ne soit pas producteur de substances illicites et de drogues, les statistiques des services de répression révèlent que d’importantes quantités de drogues sont de plus en plus saisies par les forces de défense et de sécurité», a-t-il fait remarquer. Il a relevé qu’au titre de l’année 2022, la valeur marchande approximative des drogues saisies en 2021, sur l’ensemble du territoire national a été estimée à environ vingt-six milliard quatre-vingt-neuf million trente-sept mille (26.089.037.000) FCFA. «Ce résultat est tout à l’honneur des forces de défense et de sécurité dont il faut saluer les efforts dans cette lutte, particulièrement l’OCRTIS, pour son professionnalisme dans la conduite des opérations, de la saisie jusqu’à l’incinération des produits illicites et les drogues», a-t-il ajouté.
Pour sa part, le président de la Commission Nationale de Coordination pour la lutte contre la Drogue a dit que le trafic et la consommation de drogues prennent de l’ampleur en témoignent le nombre sans cesse croissant d’interpellations et les quantités de drogues régulièrement saisies par les services de répression «dont je salue au passage la qualité du travail abattu. Le combat contre ce fléau devient pour tous une nécessité absolue. Responsables politiques, autorités administratives et coutumières à tous les niveaux, acteurs de la société civile, acteurs des médias, leaders religieux, leaders d’opinion, parents ; chacun a un rôle à jouer et c’est à ce prix seulement que nous allons faire du Niger un pays sans toxicomanie», a déclaré, M. Ousmane Beidou.
Mamane Abdoulaye (ONEP)