En marge de la Journée Nationale de la Femme Nigérienne, l’ONG Femmes Action et Développement (FAD) a tenu sa rencontre annuelle intitulée « Face à face », le 16 mai 2024 à Niamey, sur le thème ‘’le renouveau de la souveraineté féminine’’. Au cours de cette 3ème édition, les échanges ont porté sur l’analyse genre de la situation actuelle au Niger, les défis, priorités et perspectives des femmes nigériennes. Cette rencontre a pour objectif de favoriser la participation active des femmes dans les instances décisionnelles et de contribuer à leur épanouissement dans le développement du pays.
Ce face-à-face, composé de 2 panels, est une occasion pour non seulement établir un diagnostic afin d’évaluer les acquis et les pertes, mais aussi d’identifier les perspectives potentielles en faveur des femmes en cette période de fort défi.
Pour la présidente du comité d’organisation, Mme Oumalher Mindaouda, la présence d’une grande partie de l’élite du leadership féminin au Niger à cette cérémonie, démontre à suffisance l’importance que revêt cet événement. « Nous devons être les architectes des solutions à nos problèmes. Une innovation majeure pour l’événement de ce jour sera la mise en place d’un comité de suivi des recommandations issues de cette édition 2024 », a-t-elle dit. Selon Mme Oumalher Mindaouda la lutte des femmes n’est pas seulement un combat contre la faim et les privations, mais elle est aussi contre l’impuissance pour l’autonomie, la dignité et le respect des droits de l’homme en général et ceux des femmes en particulier.
« Nous voici aujourd’hui élaguées de notre cadre légal, en l’occurrence le Ministère de la femme qui garantissait l’intégration des revendications féminines dans toutes les politiques et programmes du gouvernement. Cette situation fait de nous, une fois de plus, des victimes du processus des réformes gouvernementales, nous projetant dans une incertitude de survie, sans cadre conceptuel, regardant tous nos espoirs s’envoler. Nous devons nous réveiller, insuffler un nouvel élan, une nouvelle dynamique à notre solidarité, à notre complicité féminine afin de nous tenir main dans la main pour revendiquer la restauration de nos acquis et le respect de la dignité, des droits et des aptitudes des femmes », a déclaré la présidente du comité d’organisation.
La lutte historique des femmes en 1991, a-t-elle poursuivi, ayant abouti à l’institution de la Journée Nationale de la Femme Nigérienne menée suite à l’union des femmes de tout bord confondu, fait aujourd’hui encore, la fierté de chaque femme et fille nigérienne. « Les femmes avaient montré qu’elles pouvaient s’unir en dépit de tout, quand il s’agit de défendre leurs droits. Cette force qui est censée être un soutien à notre société ne peut être ni quantifiée, ni rémunérée, car la solidarité féminine doit être un véritable ciment, un socle et une force inestimable face à toute épreuve », a ajouté Mme Oumalher Mindaouda.
Pour Mme Foumakoye Aichatou, marraine de la cérémonie, le système de quota est l’outil le plus efficace pour surmonter les obstacles à l’accès des jeunes femmes à la prise de décision politique. « Le défi premier à relever pour obtenir gain de cause est la solidarité entre elles. À l’instar des hommes, les femmes ont dans la marche en avant de nos pays, un grand rôle à jouer, des potentialités à exploiter et des responsabilités à assumer », a mentionné Mme Foumakoye Aichatou
Fatiyatou Inoussa (ONEP)