Le monde de la presse nigérienne a célébré hier 30 novembre 2022 dans la plus grande solennité la 9ème édition de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse. Placé sous le thème : «Responsabilisation en matière de gouvernance ; rôle et responsabilités des medias», cette édition a été une belle occasion pour les acteurs d’échanger sur le rôle éminemment important de service public que jouent les medias dans la promotion, la défense et l’enracinement de la démocratie au Niger. La cérémonie d’ouverture placée sous les auspices du président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a connu la participation pleine et active de la Sous-Secrétaire d’Etat chargée de la diplomatie publique, SE Liz Allen, des responsables des medias publics et privés, des responsables des organisations socioprofessionnelles des medias et d’un parterre d’acteurs de la radio, la télévision, de la presse écrite et la presse en ligne.
Outre la mission d’informer, d’éduquer de sensibiliser et de distraire les masses populaires sur toute question et ou préoccupation d’intérêt communautaire, les medias sont au-devant de la scène pour l’enracinement de la démocratie, la promotion des libertés fondamentales et la défense des droits humains. Une mission qu’ils exercent avec honneur et professionnalisme et ce malgré l’environnement économique très difficile dans lequel ils évoluent. Ils étaient en grand nombre dans la confraternité, à la Maison de la Presse, hommes et femmes exerçant le domaine et les étudiants en journalisme à fêter dans la joie et l’allégresse cette édition. Une journée marquée par des conférences-débats, des cérémonies de remises des prix, des expositions où des supports de communications, des dépliants, des autocollants, des brochures et des articles publicitaires sont exposés pour la circonstance. Ces stands dressés pour rendre visibles les actions des medias publics et privés ont de façon successive reçu la visite des officiels.
Pour rappel, le 30 novembre de chaque année est célébrée cette journée. Instituée par décret N¨2014- 140/PRN/MCRI du 7 mars, cette journée découle de la signature de la Déclaration de la Montagne de la Table par l’ancien Président Issoufou Mahamadou, un acte par lequel il s’est engagé à promouvoir la liberté de la presse par la suppression des peines privatives de libertés pour les journalistes relatives aux délits d’injure et de diffamation.
Lors de cette célébration, le président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Dr Kabir Sani a salué les efforts entrepris par le Gouvernement pour consolider les acquis si chèrement obtenus par les différents régimes qui se sont succédé. Le président du CSC devait par la suite inviter les acteurs des medias, à plus de professionnalisme, en respectant l’éthique et la déontologie. Dr Kabir Sani les a exhortés à poursuivre les efforts pour l’avènement d’une presse professionnelle et indépendante.
Quant au Secrétaire général du Ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions, M. Abdoulaye Coulibaly, il a insisté sur l’importance de célébrer cette journée qui, a-t-il dit, vise à sensibiliser les opinions sur l’exercice de cette profession, afin de stimuler les débats. Il a par ailleurs rassuré les responsables de la Maison de presse d’avoir pris bonne note du chapelet de doléances émises. Ces doléances seront transmises au gouvernement qui va les analyser avec toute l’attention et la sérénité requise. Il apportera, le moment venu, des réponses adéquates en vue de l’épanouissement de la presse dans notre pays. Le Gouvernement poursuivra les efforts de renforcement de la liberté de la presse.
M. Abdoulaye Coulibaly a évoqué certains points relatifs à la célébration de cette journée notamment les différents concours organisés et qui concernent toutes les catégories (télévision, radio, presse écrite, presse en ligne). La qualité des œuvres présentées cette année a été unanimement saluée. Il a aussi souligné les progrès enregistrés dans le domaine de la presse avec la signature de la Convention collective. Le Secrétaire général du Ministère de la Communication a expliqué que, le gouvernement prendra attache avec tous les acteurs concernés pour des échanges sur les préoccupations majeures notamment toutes les mesures d’accompagnement. Il a réaffirmé la totale disponibilité du Ministère à œuvrer de concert avec les acteurs des medias pour l’éclosion d’une véritable presse libre au service du peuple.
Présente au Niger dans le cadre d’une mission de travail, la Sous-Secrétaire d’Etat chargée de la diplomatie publique, SE Liz Allen a indiqué que tous les citoyens ont le devoir fondamental de rester informer et de prendre des décisions éclairées sur l’avenir du pays. Elle dit pouvoir compter sur un corps de presse travailleur et responsable qui publie des informations qui protègent et renforcent la liberté de la presse. «Les journalistes qui respectent les normes les plus élevés d’intégrité et d’éthique, qui n’échangent pas de fausses nouvelles, qui acceptent la responsabilité de l’exactitude des reportages, qui sont transparents et impartiaux sont essentiels pour atteindre cet objectif. Nous demeurons comme toujours, un partenaire dans cet effort vital», a-t-elle rassuré. SE Liz Allen a par ailleurs réitéré l’engagement des Etats Unis à poursuivre les solides relations avec la Maison de la presse, les medias et tous les acteurs et groupes qui partagent ces mêmes priorités. Elle a notamment évoqué des initiatives entreprises dans ce sens pour promouvoir et renforcer l’écosystème médiatique du Niger.
Le président de la Maison de la Presse, M. Ibrahim Harouna a exprimé sa gratitude à l’initiateur principal en l’occurrence l’ancien Président du Niger au regard des multiples effets positifs que cet acte a produit dans l’exercice de la profession et a invité l’actuel Président de la République à aller de l’avant et surtout à jouer sa partition dans le sens d’améliorer les conditions de travail des medias nigériens pour qu’ils deviennent de véritables entreprises de presse. M. Ibrahim Harouna a parlé des appuis aux medias en période de COVID-19 pour atténuer les effets de la crise. Selon le président de la Maison de la presse, les medias attendent toujours ces appuis. Il a en outre soulevé des préoccupations liées à l’exercice du métier notamment pour les medias privés avant d’interpeller le gouvernement à rehausser conséquemment l’enveloppe du Fonds d’aide à la presse. L’autre point essentiel évoqué par le président de la Maison de la presse a été la loi sur la cybercriminalité, qui estime-t-il, entrave souvent l’exercice de la profession. Toute chose qui, selon le président de la Maison de la presse contribue malheureusement à tirer vers le bas le rang du Niger dans le classement mondial de la liberté de la presse par Reporters Sans Frontières.
Le moment tant attendu de cette journée a été incontestablement la remise des prix décernés aux journalistes ayant produit les meilleures œuvres journalistiques lors du concours. C’est ainsi qu’une dizaine de journalistes hommes et femmes ont été primés dans toutes les catégories. Des cadeaux en guise de reconnaissance et du professionnalisme des journalistes pour les travaux présentés. Il y’a eu le prix spécial Mariama Keita, le concours de la Maison de la presse, les prix du concours medias santé maternelle néonatale et infantile organisé par le Ministère de la Communication et UNICEF. Tous ces concours qui concernent les journalistes de l’ensemble du pays et dans toutes les catégories notamment la presse écrite, la presse en ligne, la Télévision et la radio. Le Journaliste Oumar Adamou Issoufou de l’Office national d’Edition et de Presse a reçu le deuxième prix du concours des medias sur la promotion de la santé maternelle, néonatale et infantile, avec son article intitulé «Faible connaissance des signes de dangers pendant la grossesse». Le récipiendaire a reçu un ordinateur de marque HP, un appareil photo et un dictaphone.
Aissa Abdoulaye Alfary(onep)