Le Groupe consultatif de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent a tenu, dans l’après-midi du mardi 16 juin 2020, sa 6ème réunion par visioconférence. Ces assises auxquelles a pris part le président de l’Assemblée nationale, SE. Ousseini Tinni avaient plusieurs points inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit particulièrement de l’examen du rapport de la 5ème réunion du Groupe, l’examen de l’accord trilatéral entre UIP, l’ONUDUC et la BLT sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, les initiatives en faveur des victimes du terrorisme, la protection de l’internet et du web, le point sur le développement de certains produits que l’UIP s’apprête à lancer, la stratégie de mobilisation de fonds pour le programme conjoint UIP-ONU sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, etc.
A cette occasion, le président de l’Assemblée nationale a livré un important message dans lequel, il appelle ses collègues du CIP/G5 SAHEL à continuer pour que les conditions juridiques soient créées permettant de contourner l’obstacle qui empêche les Nations-Unies de soutenir la Force conjointe du G5 Sahel à travers le chapitre 7. Dans son intervention, le président de l’Assemblée nationale a noté qu’un renversement de tendance avait commencé à se faire jour dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. «Voilà qu’avec l’avènement de la pandémie du Corona virus, la situation change encore de tournure», a-t-il déclaré.
Ousseini Tinni a ensuite évoqué, la reprise des attaques terroristes, qui, ont commencé à franchir la digue du Sahel pour s’en prendre aux pays du littoral comme la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo. Pour le Niger, en dehors des nombreuses conséquences économiques et sociales que la pandémie du corona charrie dans son sillage, «nous devons faire face à un important contrecoup sur nos finances publiques. Comme conséquence directe de la Covid19, les estimations les plus basses font déjà état d’une perte de recettes fiscales de l’ordre de 8% du budget national, soit près de 200 milliards de francs CFA. Dans ce contexte, entretenir l’effort de guerre comme par le passé s’avère de plus en plus difficile. Mais, fort heureusement, nous pouvons encore compter sur une bonne partie de la communauté internationale pour la sollicitude dont elle fait montre à l’égard de notre pays et de ses voisins dans la conduite de cette cruelle guerre», a déclaré SE. Ousseini Tinni avant de saluer l’opérationnalisation de l’Alliance Sahel dans toutes ses composantes.
Le président de l’Assemblée nationale a salué également l’initiative récente de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest de contribuer au financement de la guerre à nos côtés. Il s’est aussi réjoui de la proposition de l’Union Africaine qui vise à mobiliser 3000 soldats pour appuyer les Forces de Défense et de Sécurité dans le Sahel. Il a également remercié tous les partenaires du Niger dans cette lutte. En ce qui concerne le soutien des Nations-Unies à la Force conjointe du G5 Sahel à travers le chapitre 7, le président de l’Assemblée nationale du Niger dit que, c’est un refrain que les pays ne cesseront pas de reprendre jusqu’à ce que l’on daigne les écouter. «Il faut détruire l’hydre terroriste à l’intérieur des frontières sahéliennes avant, qu’au-delà du littoral africain, ses excroissances n’essaiment dans d’autres parties du monde», a prévenu SE. OusseiniTinni.
En ce qui concerne le Niger, le président de l’Assemblée nationale a affirmé que leur parlement va continuer à s’impliquer dans le combat national contre le terrorisme à travers la poursuite de ses missions de sensibilisation des populations dans toutes les régions. Il a toutefois souligné que cette bonne volonté de l’Assemblée nationale de conduire des campagnes de sensibilisation auprès des populations se heurte aux contraintes budgétaires. La mobilisation de tous les démembrements de l’Etat est plus que nécessaire. «Au-delà de ses conséquences immédiates faites de deuils aussi réguliers que révoltants, de coûts financiers exorbitants, le terrorisme comporte le grave méfait de déstructurer nos sociétés et nos économies. Et, ne l’oublions pas, la menace la plus grave du terrorisme c’est qu’il est aussi contagieux que la covid19», a-t-il conclu.
Seini Seydou Zakaria(onep)