La parenté à plaisanterie est une pratique sociale typique de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale qui autorise, voire oblige, des membres d’une même famille, de certaines ethnies ou des habitants de telle région, territoire et province à se taquiner mutuellement, se critiquer dans le rire, et ce, sans conséquence dans le but de promouvoir le vivre ensemble. La parenté à plaisanterie existe au Niger, depuis la nuit des temps. Avec l’avènement des jeunes artistes humoristes, la parenté à plaisanterie s’est davantage renforcée au grand plaisir des communautés. Dans la gamme des artistes humoristes qui font la promotion de la parenté à plaisanterie, figure le jeune Assoumane Mohamadou Aboubacar alias « Maïmouna Baba ».
Assoumane Mohamadou Aboubacar est un jeune Nigérien humoriste âgé de 23 ans ; il est étudiant à l’école Nationale d’ingénierie d’Agadez. Soucieux et passionné de faire de la promotion de la paix et la quiétude sociale, Assoumane Mohamadou Aboubacar alias Maïmouna Baba a fait de la parenté à plaisanterie son cheval de bataille. « Depuis mon enfance j’avais un penchant pour tout ce qui est comique ; je faisais rire les grands frères et parents du quartier. Du coup, arrivé en classe de 3ème, il y a trois (3) ans de cela, je me suis dit pourquoi ne pas exploiter ce potentiel ? Vous n’êtes pas sans savoir qu’ici au Niger, nous sommes riches en histoires humoristiques, mais nous avons peu de comédiens sur la scène humoristique pour les exploiter comme il se doit », a-t-il confié. « La comédie contribue au développement du pays non seulement par son aspect culturel, mais aussi par sa capacité à unir les gens. C’est un canal par lequel la cohésion sociale et le cousinage à plaisanterie peuvent être valorisés. Voilà un peu l’une des raisons pour lesquelles j’ai embrassé cette carrière d’artiste », ajoute l’artiste.
Selon « Maimouna Baba », cette inspiration est profonde et innée en lui. Lorsqu’il manque d’inspiration, il fait recours aux récits comiques réels, des choses qui se sont déroulés en vrai. Sobriquet « Maimouna Baba », souligne-t-il, remonte à son enfance lorsqu’il jouait à un jeu dénommé « Jawo mayda » en langue locale. C’est un jeu que faisaient des jeunes filles et fillettes. « On jouait le jeu avec deux filles dont l’une s’appelle Rabi et l’autre Maimouna. C’est ainsi qu’on m’a attribué le surnom de Maimouna Baba » relate-t-il.
Il affirme que dans toute chose les difficultés ne manquent pas. « j’ai énormément souffert pour la comédie qui est ma passion. Pour la réalisation de ce projet, je suis allé voir plusieurs autorités pour leur faire part de ce projet mais malheureusement, c’est restée sans suite. Du coup aujourd’hui, je suis obligé de faire le tournage de mes vidéos dans mon compte et de publier sur les réseaux sociaux, sans aucun retour sur investissement. A cela s’ajoute le local (maison) pour les tournages », a-t-il expliqué.
Par ailleurs Maimouna Baba invite les réalisateurs cinématographiques à associer les comédiens et à travailler en symbiose avec eux pour bien promouvoir la culture nigérienne. « Le message que je voudrais envoyer à nos nouvelles autorités, c’est d’accompagner les artistes pour la valorisation de la culture afin que notre pays devienne un jour une puissance culturelle à l’image des autres pays tels que l’Inde, ou le Nigeria voisin. Et à l’endroit de mes collègues, il nous appartient de cultiver la paix et la cohésion sociale à travers nos productions culturelles pour le développement de notre cher pays », conclut l’artiste comédien.
Moumouni I. Abdoul Aziz (Stagiaire)