Le Niger fait face, ces dernières années, à des crises humanitaires récurrentes liées aux inondations, à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, aux épidémies, aux crises sécuritaires, et aux conséquences des effets négatifs sur le système éducatif privant ainsi des milliers d’enfants dont l’un de leurs droits fondamentaux à savoir celui d’aller à l’école. C’est pourquoi, après plusieurs séances de travail, les principaux acteurs concernés par l’élaboration d’un outil informatisé de suivi des indicateurs de mesure de la vulnérabilité du système éducatif nigérien se sont réunis le mardi 11 octobre 2022 à l’hôtel Radisson Blue de Niamey pour une séance d’appropriation dudit outil.
Le financement de ce projet est délégué à l’AFD par le Partenariat Mondial pour l’Education (PME) visant à soutenir la Stratégie nationale de réduction des vulnérabilités du système éducatif nigérien. Il permettra de répondre aux besoins des communes les plus vulnérables affectées par les crises et de renforcer la résilience du système éducatif. Lors de cet atelier l’outil ainsi que le processus de son élaboration ont été présentés aux participants.
Malgré la gravité des crises dans certaines zones, les autorités nigériennes à travers le Ministère de l’Education Nationale appuyées par les partenaires, ont fort heureusement, multiplié les initiatives et développer des stratégies pérennes en vue d’apporter une réponse adéquate à ces crises mais mieux, pour maitriser les contours de la situation et garantir la continuité pédagogique à tous les enfants affectés. C’est ainsi que conformément aux orientations du PTSEF, une «Stratégie Nationale de Réduction de la vulnérabilité du Système Educatif Nigérien face aux Risques de Catastrophes Naturelles et de Conflits (SNRV)» a été élaboré à partir d’octobre 2020 constituant le cadre de référence par excellence pour toutes actions visant la réponse aux urgences dans le secteur de l’éducation au Niger. Ce document met en relief quatre problématiques humanitaires susceptibles de fragiliser le système éducatif nigérien à savoir le mouvement des populations liés aux conflits armés, les inondations, l’insécurité alimentaire et les épidémies/pandémies.
Pour mieux adresser ces fragilités, un indice de vulnérabilité du système éducatif nigérien a été défini autour d’un outil de mesure de vulnérabilité en croisant les effets de ces crises avec les vulnérabilités éducatives structurelles du Niger. L’élaboration de cet outil a été confiée à l’ONG Impact. «Au regard de la persistance de ces crises et leurs conséquences de plus en plus désastreuses sur notre système éducatif, je vous exhorte à porter une attention particulière sur les différentes présentations, à vous approprier cet outil à votre manière et à faire en sorte qu’il soit cet instrument que nous avons voulu voir simple et dynamique facilitant les différentes actions de réponse aux urgences sur le terrain», a lancé le Secrétaire général du Ministère de l’Education National, M. Zeidane Mohamed.
Pour la directrice adjointe de l’AFD EMILIE Garet, la spécificité de ce programme réside dans le fait que les financements sont versés par l’AFD au Gouvernement via le Fonds commun du secteur de l’éducation. «En 2020 on a eu l’opportunité avec les autorités nationales d’avoir un financement additionnel du Partenariat Mondial pour l’Education (PME). Ainsi, l’AFD a démarré le programme dénommé ‘’rêve’’ afin de réduire la vulnérabilité du système éducatif nigérien. Pour les autorités nigériennes et l’AFD la question fondamentale était comment cibler les zones les plus vulnérables en tenant compte des critères de vulnérabilité qui figurent dans la stratégie nationale» rappelle la directrice adjointe de l’AFD.
L’impact de ce financement est à saluer. Ce programme permettra aux comités de gestion de 6 615 écoles dans 150 communes de bénéficier des subventions favorisant la mise en place d’actions de préparation et de réponse aux crises tout en renforçant la qualité de l’environnement scolaire et des enseignements-apprentissages. La scolarisation de 20 000 élèves, dont au moins 12 000 filles, sera appuyée. Les compétences professionnelles des enseignants et des chefs d’établissement en contexte de crise seront renforcées et les communes seront appuyées dans le suivi des actions des écoles, etc.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)