L’ONG Mercy Corps a organisé, hier matin à l’hôtel Gaweye de Niamey, un atelier de partage et de discussions des résultats de recherche sur le programme PEACE financé par l’USAID. C’est le Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, le général de Brigade Mahamadou Abou Tarka qui a présidé l’ouverture des travaux de cet atelier en présence de la directrice du bureau gouvernance de l’USAID, des représentants des ONGs nationales et internationales et de plusieurs invités.
Le programme PEACE mis en œuvre sur une durée de 30 mois vise à favoriser la collecte, le traitement et l’utilisation des connaissances autour des projets communautaires à petite échelle à l’effet d’accroître la cohésion sociale entre les groupes ethniques et les jeunes dans l’ultime but d’accroître la résilience des populations face à l’influence des groupes extrémistes violents.
A l’ouverture des travaux, le Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix a indiqué que le Projet PEACE de Mercy Corps est axé sur la cohésion sociale et vise à montrer qu’en renforçant la cohésion sociale, on réduit le recours à la violence, y compris l’enrôlement et l’adhésion aux groupes d’extrémisme violent. « Cet objectif cadre parfaitement avec les ambitions de la HACP et constitue l’un des axes prioritaires du Programme Politique du Président de la république, Chef de l’état et la Déclaration de la Politique Général du Premier Ministre, Chef du Gouvernement », a-t-il souligné.
Le général de Brigade Mahamadou Abou Tarka a ajouté que la lutte contre l’extrémisme violent et les groupes armés non étatiques constitue aujourd’hui un combat dans lequel nous avons besoin de la contribution de tous nos partenaires. A ce titre, a-t-il précisé, ce programme qui vise à mieux comprendre les causes profondes menant à la violence, qui essaye d’explorer les voies et moyens de renforcer la résilience de la population pour vaincre l’extrémisme violent, est donc le bienvenu. « la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, partant de son mandat de prévention, de résolution des conflits et de consolidation de la paix est particulièrement bien indiquée pour animer ce dialogue et faire toucher du doigt aux uns et aux autres la nécessité de ne négliger aucun domaine, aucune approche sectorielle », a-t-il indiqué.
De son côté, le Directeur Pays de Mercy Corps, M. Robert Lankenau a rappelé que la menace d’extrémisme violent augmente en Afrique de l’Ouest et surtout dans le Sahel central ; de nouveaux groupes émergent et lancent des attaques contre des civils et des forces de sécurité. « Depuis 2013 au Niger, nous constatons une émergence concernant le phénomène de l’extrémisme violent suite aux conflits au Mali et la zone de Tillabéri est parmi les plus impactées », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a précisé que les travaux de Mercy Corps au niveau mondial montrent clairement que les communautés sont d’accord que la confiance entre les membres peut être efficace pour lutter contre l’extrémisme violent. Cela a été confirmé par les recherches de Programme PEACE. « Le programme PEACE était construit autour de la manière dont les membres des communautés de Tillabéri perçoivent la cohésion inter- et intra-communautaire spécifiquement en lien avec l’identité ethnique comme une source essentielle de résilience à l’influence de l’extrémisme violent », a expliqué le Directeur Pays de Mercy Corps.
M. Robert Lankenau a salué le Gouvernement Nigérien pour son soutien continu aux activités de Mercy Corps. Il a remercié aussi le gouvernement américain qui a accordé sa pleine confiance à Mercy Corps à travers ce financement à la hauteur de 1 800 000 US pour la mise en œuvre des activités de recherche-actions sur la cohésion sociale dans les départements d’Abala, Ayerou, Bankilaré et Say de la région de Tillabéri.
Pour sa part, la directrice du bureau gouvernance de l’USAID, Mme Asta Zimbo a précisé que grâce à ce programme PEACE, 40 villages des quatre départements de la région de Tillaberi ont bénéficié des activités d’opportunités économiques.
« L’évaluation des activités de ce programme a montré que le niveau de la cohésion sociale a augmenté dans ces zones d’interventions », s’est réjouie Mme Asta Zimbo.
Yacine Hassane(onep)