L’Union des Journalistes Sportifs du Niger (UJSN) a organisé, le vendredi 20 décembre 2024 à l’arène de lutte Salma Dan Rani de Dosso, un atelier de formation destiné aux journalistes sportifs. Cette initiative constitue la deuxième édition d’un programme visant à renforcer les capacités des journalistes concernant notamment la relecture du code de la lutte traditionnelle. L’objectif était d’aider les journalistes à analyser correctement les combats et à éviter toute confusion, particulièrement pour la 45è édition du Sabre national de Dosso 2024.
Lors de cet atelier, le président de l’Union des Journalistes Sportifs du Niger (UJSN), M. Damana Abdoulaye, a souligné que cette formation est la seconde du genre après celle organisée à Agadez à l’occasion de la 44è édition. « Le bureau, installé en juin 2023, a décidé de renforcer l’accompagnement des journalistes sportifs à chaque édition pour mieux les préparer », a-t-il précisé. Il a ajouté que cette année, le code de la lutte a été révisé pour intégrer plusieurs changements importants et qu’il est crucial que les journalistes comprennent ces changements avant le début de la compétition.
La révision du code a été entreprise à la demande du ministre en charge du Sport, en raison des problèmes rencontrés lors des précédentes éditions. Le Directeur Technique National de la Fédération Nigérienne des Luttes, M. Adam Soumana, a expliqué que cette révision visait notamment à résoudre les problèmes de durée excessive des combats, qui pouvaient aller jusqu’à une heure et demie. Le nouveau code a instauré des règles précises concernant le temps des combats. « La phase préliminaire dure désormais deux fois 5 minutes avec une pause de 2 minutes, et en cas d’avertissement, le lutteur est immédiatement déclaré vaincu à la fin. La phase finale, quant à elle, dure deux fois 10 minutes avec une pause de 2 minutes », a-t-il précisé.
Une autre modification importante concerne les avertissements. Le directeur technique a précisé que les avertissements, à différents stades des combats, peuvent suffire à déclarer un lutteur vaincu, sans qu’il soit nécessaire d’attendre la chute. « Sachez qu’il n’est pas évident que le champion remporte le sabre par chute. Il peut le remporter à travers un avertissement écopé par son adversaire. On n’est pas obligé d’aller jusqu’aux chutes pour le sabre, l’avertissement suffit pour obtenir le sabre », a-t-il expliqué.
Les règles relatives aux réclamations ont aussi été modifiées. La somme à verser pour une réclamation est désormais fixée à 100 000 F et 200 000 F pour saisir le comité Adhoc. Ces montants élevés visent à éviter les réclamations intempestives, infondées et fantaisistes de certaines délégations. Des sanctions disciplinaires ont également été renforcées. Le directeur technique a rappelé l’importance du respect des règles et de la discipline, affirmant que toute tentative de contournement du code de la lutte serait désormais inacceptable. « Le sport, c’est la discipline et le respect. Il est hors de question qu’un lutteur soit sanctionné pour une durée d’un an ou deux ans et qu’il revienne avant la fin de cette sanction », a-t-il insisté.
Par ailleurs, l’intervention du président de la Commission Centrale des Arbitres au niveau de la Feniluttes, M. Mahaman Moustapha Souley Yahaya, a également permis de clarifier des aspects techniques importants pour les journalistes, notamment sur la terminologie gestuelle des arbitres, les relations entre la table technique, l’arbitre central et l’arbitre juge, les positions relatives à la victoire, les chutes sur les sacs, les chutes simultanées, la disqualification et la non-combativité des lutteurs, ainsi que sur les interdits pendant les confrontations, assortis de sanctions claires pour une bonne interprétation lors des rencontres.
Il a ensuite déclaré que parmi les articles touchés, on compte l’article 5 relatif au temps des rituels, fixé à 2 minutes chrono, avec des sanctions prévues si le lutteur insiste pour obtenir plus de temps. L’article 10, concernant le transfert des lutteurs qui stipule désormais une durée de 3 mois après le sabre pour changer de région. Enfin, l’article 38, relatif aux combats truqués, précise : « Un bon combat ne doit pas dépasser 3 minutes. Les arbitres ont le droit de donner des avertissements à tout moment si cela s’avère nécessaire. Je précise que le sac fait partie de l’aire de combat ; toute action qui commence dans l’aire de combat et se termine sur le sac valide la chute », a précisé le président de la CCA. M. Mahaman Moustapha Souley Yahaya a également indiqué qu’un arbitre de la région pourrait bien arbitrer une rencontre de sa propre région, mais chaque arbitre qui ne respectera pas le code sera sanctionné.
À l’issue de la formation, plusieurs journalistes ont posé des questions aux panélistes pour obtenir des éclaircissements supplémentaires sur les nouvelles règles et leur application. Ces échanges ont permis de renforcer la compréhension des nouvelles normes et de garantir une meilleure couverture médiatique de cette 45è édition ainsi que des événements à venir. Cet atelier de formation représente une étape importante pour l’UJSN et pour les journalistes sportifs nigériens, désormais mieux préparés à analyser et à retranscrire les événements de lutte traditionnelle avec précision et professionnalisme.
Assad Hamadou, Envoyé spécial