Le président du comité interministériel chargé de la rédaction des rapports du Niger sur la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), M. Ousseini Djibagé Maman Sani a présidé, hier matin à Niamey, un atelier d’orientation et de cadrage pour l’élaboration du 5ème Rapport Périodique du Niger sur la mise en œuvre de ladite convention. Cet atelier est organisé par le Ministère de la Justice, en partenariat avec ONU-Femme à travers l’initiative Spotlight. Il vise à entretenir les participants sur trois importants points, à savoir les dispositions de la convention et les réserves émises ; les directives pour la rédaction du rapport périodique et l’état de mise en œuvre des recommandations reçues suites au dernier rapport.
Dans le discours d’ouverture des travaux,
M. Ousseini Djibagé Maman Sani a relevé tous les efforts du Niger et les engagements dont le pays a toujours fait montre en matière de respect de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et des principes de la démocratie pluraliste. «C’est cet attachement qui l’a conduit à ratifier ou à adhérer à la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et
régionaux de protection et de promotion des droits de l’homme, dont la CEDEF», a-t-il dit. Le président du comité
interministériel a expliqué que la CEDEF fait obligation à tous les Etats parties, la production des rapports initiaux périodiques pour rendre compte des mesures d’ordre législatif, administratif adoptées.
Pour respecter ses obligations, le Niger, a selon M. Ousseini Djibagé Maman Sani, produit ses deux rapports combinés et trois rapports périodiques respectivement en 2004 et 2017. «Le comité a ainsi salué les progrès accomplis par le Niger dans la mise en œuvre des dispositions de la convention notamment, à travers l’adoption des nombreuses réformes législatives et réglementaires, l’adoption des politiques, stratégies, plans et programmes favorables à la jouissance et à l’exercice par les femmes de leurs droits», a-t-il précisé.
Toutefois, le Président du Comité a souligné qu’en dépit des progrès enregistrés, le comité a noté quelques sujets de préoccupation qui entravent des dispositions de la convention. «Il s’agit entre autres, du non retrait des réserves formulées lors de la ratification, du déplacement massif des femmes et des filles liés aux attaques des groupes armés terroristes, de la persistance des violences sexuelles et sexistes, de l’absence d’un code de la famille, de la
non-ratification du protocole de Maputo, et de la persistance de certaines règles discriminatoires à l’égard des femmes», a-t-il notifié. D’où l’opportunité de cet atelier qui vise à outiller les membres du comité interministériel chargé de la rédaction du 5ème Rapport périodique du Niger en vue de répondre à ces préoccupations.
La représentante résidente d’ONU-Femmes au Niger, Mme Adama Moussa, a souligné que, la discrimination à l’encontre des femmes constitue une entrave aux principes de l’égalité de droits et du respect de la dignité humaine ainsi qu’à la participation des femmes dans les mêmes conditions que les hommes, à la vie politique, sociale, économique et culturelle d’un pays. Elle a ensuite notifié que le
relèvement des défis socio-économiques du Niger passe nécessairement par l’éradication des inégalités du genre, par la lutte contre les violences basées sur le genre et les pratiques sociales néfastes afin de garantir une justice sociale et parvenir à un développement inclusif et durable ainsi qu’une meilleure cohésion sociale.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)