Le Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes avec le soutien financier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) basée à Niamey organise du 25 au 26 octobre 2022 à Niamey, un atelier national de planification humanitaire 2023. Il est attendu que le document soumis à l’appréciation des participants, reflétera les orientations du Gouvernement qui a des attentes claires vis-à-vis de la présente rencontre notamment en ce qui concerne la planification humanitaire 2023. Ces travaux ont été placés sous la présidence du ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes, M. Laouan Magagi.
L’exercice annuel de planification des besoins et de la réponse humanitaire à la situation de crises et chocs divers qui affectent, de manière récurrente, des milliers de ménages nigériens auquel, les acteurs sont conviés au cours de ces deux journées d’échanges, va contribuer significativement à l’élaboration du Plan de réponse humanitaire et d’autres outils de réponse spécifique. Il consiste à valider l’analyse des besoins pour parvenir à une compréhension commune de la situation humanitaire globale, de s’accorder sur les chiffres de planification ainsi que les projections pour l’année 2023 ; de valider les objectifs stratégiques et de s’accorder sur les axes stratégiques de réponse pour les trois prochaines années. L’atteinte de ces objectifs requiert une analyse quantitative et qualitative à toutes les étapes du processus basé sur une approche holistique qui intègre des questions majeures telles que les effets de la variabilité et du changement climatiques, le Nexus Humanitaire-Paix-Développement et la redevabilité vis-à-vis des populations bénéficiaires.
A l’ouverture des travaux, le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes a situé le contexte humanitaire dans lequel cette rencontre se déroule avant d’expliquer les attentes du gouvernement nigérien. «Cet atelier intervient dans un contexte humanitaire qui s’est dégradé ces dernières années à cause de l’insécurité perpétrée par des groupes armés non étatiques le long de nos frontières. La crise sécuritaire a engendré le déplacement de plus de 600.000 personnes. A cela s’ajoutent les inondations qui, cette année encore, ont touché les 8 régions, 45 départements et 131 communes», a-t-il expliqué.
Selon le ministre Laouan Magagi, le bilan de ces inondations au 23 octobre 2022 fait état de plus 36.000 maisons effondrées, près de 41.000 ménages sinistrés totalisant 327.343 personnes sinistrées avec malheureusement 195 morts. «Cette situation est aggravée par la crue soudaine, en cours dans la région de Diffa, due à la montée de la Komadougou. Ces chocs sont venus se greffer à l’insécurité alimentaire de 2022», a-t-il précisé. Face à ces défis majeurs, le ministre de l’Action humanitaire a fait remarquer que les ressources sont rares et très limitées. Il a ajouté que le HRP 2022 en cours a mobilisé moins de 230 millions $ USD, soit 42% du montant requis, en dépit du contexte financier mondial de plus en plus difficile et de la multiplicité des crises.
Pour sa part, la Coordonnatrice du Système des Nations Unies au Niger également Coordonnatrice Humanitaire, Mme Louise Irène Aubin a réitéré l’engagement du SNU ainsi que de la communauté internationale à continuer à soutenir les efforts des autorités du Niger dans la recherche de solutions durables aux différentes crises et chocs que subissent des milliers de ménages nigériens. De même, elle a réitéré la volonté des partenaires à aller vers un développement durable et harmonieux.
De son côté, le Secrétaire Permanent du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA), a souligné que la mise à jour de la situation alimentaire, nutritionnelle et pastorale faite par le DNPGCA et les partenaires a révélé que ce sont 4,4 millions de personnes en situation d’urgence qui ont été identifiées pour lesquelles des dispositions conséquentes ont été envisagées dans un contexte général de hausse des prix des céréales sur les marchés et d’insécurité. Pour faire face à la situation, a-t-il relevé, un plan de soutien dont l’objectif global a été élaboré et mis en œuvre, avec pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire des populations vulnérables affectées par les facteurs des risques humanitaires à travers des actions harmonisées d’assistance alimentaire et de protection de leurs moyens d’existence.
Mamane Abdoulaye(onep)