
Dans la zone périphérique de Ouagadougou, à environ 20 km sur la route menant vers Koudougou, si vous bifurquez sur votre gauche, vous ne manquerez pas de remarquer, et très distinctement, les installations de la centrale solaire de Zagtouli, cet immense champ de 129.600 panneaux photovoltaïques s’étendant sur une superficie de 60 hectares.
Ces lieux représentent tout un symbole : celui la volonté farouche du Président Roch Marc Christian Kaboré de renverser la tendance du déficit énergique dans son pays. Et voilà que, par l’ingéniosité de techniciens, cette vision a pris forme avec l’inauguration, en novembre 2017, de cette centrale quigénère jusqu’à 33 Mégawatts, renforçant ainsi les capacités de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (Sonabel).C’est dire que c’est là que se joue le premier round de la bataille engagée par le Pays des Hommes Intègres pour accéder à son indépendance énergétique.
L’enjeu valait le détour. Aussi, le mardi 20 octobre dernier, à la faveur d’un voyage de presse regroupant une douzaine de journalistes venus des pays membres de l’Uemoa, du Nigéria, du Cameroun et du Ghana, nous sommes allés à la découverte de cette centrale qui, de par son envergure faisant d’elle la plus grande au sein de la sous-région ouest africaine, jouit d’une grande renommée.
Les responsables et les techniciens de la centrale étaient là, tout sourire, pour nous accueillir et nous édifier sur la motivation première ayant conduit à la réalisation de cette centrale. Il ressort de leurs explications que cette infrastructure, même si elle a bénéficié de soutien financier de l’Union européenne et de l’Agence française de développement (AFD) pour un coût de 47,5 millions d’euros, n’en demeure pas moins la résultante d’une réelle volonté politique : celle du Président du Faso him-self ! «Cette centrale n’aurait jamais pu être réalisée s’il n’y avait pas la volonté du Président Roch Marc Christian Kaboré qui, tout au long du processus, nous a apporté son soutien sans faille», a tenu à souligner un des responsables de la Centrale.
Cette détermination du Président du Faso à engager son pays, à travers ce gigantesque projet, sur la voie de l’énergie solaire se comprend aisément. En effet, la question de l’indépendance énergétique demeure un défi de taille pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne où le déficit criard en matière de production et d’accès à l’énergie électrique continue de plomber presque tous les efforts de développement. Cependant, le Président Roch Marc Christian Kaboré n’a pas voulu voir cet état de fait sous l’angle de la fatalité.
En effet, le programme de développement sur la base duquel il a été élu à l’issue du scrutin présidentiel de 2015 réservait déjà une place de choix pour le secteur de l’énergie. L’ambition du Président du Faso, dans ce secteur clé de la vie économique de tout pays qui se veut performant, est de faire bouger les lignes (électriques) pour accroitre les capacités de production en vue d’assurer la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie au profit des populations, mais aussi pour répondre aux besoins de la relance de l’activité économique.
Pour être sûr de marquer des pas décisifs dans ce combat, il fallait des objectifs clairs et des actions porteuses. Le programme présidentiel les a bien ciblés. Les objectifs étaient, entre autres, d’augmenter la puissance produite pour la porter de 325 MW en 2015 à 1000 MW en 2020 afin d’épargner aux Burkinabés le calvaire des délestages chroniques; porter le taux national d’accès à l’énergie à 45% et le taux d’électrification rurale à 19% ; doubler le nombre d’abonnés pour le porter à 1.000.000; assurer la disponibilité permanente des hydrocarbures de qualité sur toute l’étendue du territoire national.
En plus faire preuve d’innovation en se tournant vers les énergies renouvelables, notamment le solaire un domaine dans lequel le Burkina Faso dispose d’un potentiel inépuisable. C’est à ce titre qu’il a été retenu de promouvoir l’utilisation de l’énergie d’origines solaire et bioénergétique. En voilà pour les promesses !
Aujourd’hui, au terme du premier mandat présidentiel de Roch Marc Christian Kaboré, et grâce à une multitude d’actions entreprises, les résultats dans le domaine de l’énergie brillent comme les faisceaux de ces lampadaires qui illuminent les boulevards à Ouagadougou, à Bobo Dioulasso, voire dans d’autres villes du pays.
Ces cinq dernières années, sur le plan de la production d’électricité, la puissance électrique disponible a été portée de 325 Mégawatts en 2015 à 657 Mégawatts en 2019. Un rebond spectaculaire qui a été consolidé pour l’année 2020 en cours par les apports des centrales de Fada (7,5 MW) et de Kossodo (50 MW), portant ainsi la puissance à 714,5 MW, soit un taux d’atteinte de la cible de plus de 70%.
Mais s’il existe encore un domaine dans lequel le Burkina Faso rayonne aujourd’hui, c’est assurément celui de la transition énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Dans ce secteur, en plus de la centrale de Zagtouli, le pays compte plus de 15 projets de construction de centrales solaires en cours. Avec une telle prouesse, le programme présidentiel a permis de propulser le Burkina Faso à la place de la locomotive de la sous-région en matière d’énergie solaire.
Cela d’autant plus que, de 2015 à 2020, plusieurs autres projets d’énergie solaire, impactant directement les populations, ont été réalisés au profit des ménages, des PME/PMI et des infrastructures sociocommunautaires. Comme par exemple ces 5.000 ménages, PME/PMI qui, à travers le projet ‘’backup solaire’’ont allégrement bénéficié d’un crédit à taux zéro accordé par l’Etat, pour s’équiper en solaires.
Idem dans le domaine de l’électrification des infrastructures sociocommunautaires où on dénombre le déploiement de 951 systèmes solaires au profit de 538 écoles primaires, 135 lycées et CEG et de 278 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et l’installation de 1.400 lampadaires solaires dans 175 localités rurales. S’y ajoutent aussi près de 1.000 systèmes solaires supplémentaires au profit de 691 écoles primaires, 301 lycées et CEG, de 496 CSPS sont en cours de déploiement actuellement dans tout le pays et seront achevés avant la fin de l’année 2020. Sans compter l’électrification par des mini-centrales solaires de 20 localités et de 14 Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) et de 34 autres pour lesquels les travaux en cours seront achevés d’ici la fin l’année 2020.
Pour l’amélioration de l’accès des populations à l’électricité, le taux d’électrification est passé de 18,83% en 2015 à 40% en 2020. Au total 1.049 localités ont été électrifiées en fin 2019 par la SONABEL et l’ABER, contre 553 localités en 2015, soit 496 localités supplémentaires en moins de cinq ans. Mieux, avec les travaux en cours, 462 localités supplémentaires seront électrifiées d’ici la fin de l’année. Ce qui permettra de porter le nombre global de localités électrifiées en fin 2020 à 1.511 localités électrifiées, soit 958 localités supplémentaires entre 2015 et 2020.
Il faudra en plus compter avec l’apport de plusieurs travaux de renforcement du réseau national interconnecté (RNI), dont la construction des lignes Ouaga–Ziniaré de 33kV à 90 kV, Zano- Koupèla de 33kV à 90 kv, de Wona–Dédougou en 90 kV, et surtout de la ligne 330 kV de l’interconnexion du dorsal Nord (Nigéria-Niger-Burkina Faso-Bénin) qui permettra d’importer 150 MW du Nigéria, à l’horizon 2022.
Et les perspectives
s’annoncent encore plus…
luminescentes ! En effet, le nouveau programme présidentiel prend en compte d’autres engagements dans le domaine de l’énergie. Ils portent sur la mise en œuvre d’autres grands projets d’installation des centrales solaires et thermiques et d’extension des réseaux de distribution. Il s’agit du projet de trois (3) centrales solaires de 150 MWc avec l’aide de la Chine, des projets de centrales solaires de Koudougou et Kaya avec l’appui de la Banque mondiale pour plus 30MWc, du projet de la centrale thermique de Kossodode plus de 50Mw, du projet des 4 centrales solaires dans le cadre du projet Yelen de 50Mwc.
Assane Soumana, envoyé spécial(onep)