Au Niger, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique au regard de son impact sanitaire mais aussi socioéconomique. Chaque année, d’importantes actions sont mises en œuvre par le Gouvernement à travers ses partenaires en vue de prévenir et lutter contre cette maladie. Les principaux bénéficiaires de ces actions sont particulièrement les enfants, les femmes enceintes et les personnes vulnérables à la maladie. Parmi les partenaires clés dans ce combat, on note en première ligne du front, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP). Le lancement officiel de cette campagne a eu lieu le 19 juillet 2022 à Kollo.
La saison pluvieuse est le moment par excellence de la propagation de cette maladie. C’est pourquoi cette période est choisie pour l’organisation de la campagne de chimio prévention du paludisme dont le Coordonnateur Adjoint du PNLP, Dr Idrissa Sabéti parle des stratégies adoptées pour atteindre les objectifs fixés.
Chaque année le PNLP conduit de grandes opérations dont la Chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS). Cette année la campagne est couplée au dépistage de la malnutrition chez les enfants de 6 à 59 mois. L’objectif de la CPS est de toucher au moins 95 % des enfants éligibles pour recevoir un traitement chimio préventif à intervalles d’un mois au cours de la période durant laquelle le risque palustre est plus élevé. Le dépistage de la malnutrition vise à dépister les enfants malnutris et pour référer vers les centres de récupération nutritionnelle.
Selon le Coordonnateur Adjoint du Programme National de Lutte Contre le Paludisme, Dr Idrissa Sabéti, pour atteindre ce double objectif, plusieurs stratégies sont mises en œuvre. Il s’agit de : le porte à porte et les visites retour ; le couplage CPS avec dépistage de la malnutrition ; l’extension de la couverture jusqu’à 9 ans ; la digitalisation et enfin la mobilisation sociale et la sensibilisation des populations à travers la diffusion des spots télévisés et audio en langues nationales. « La stratégie de la CPS consiste à administrer un minimum de trois cycles de traitement de SP + AQ à intervalles d’un mois à des enfants âgés de 3 à 59 mois dans les régions de forte transmission saisonnière du paludisme. La CPS est mise en œuvre pendant la période de forte transmission du paludisme, lorsque l’incidence de la maladie est importante. Elle est administrée à des enfants de 3 à 59 mois à intervalles de 1 mois (cycles de CPS) jusqu’à un minimum de cinq cycles par an (campagne CPS). En même temps qu’est administrée la CPS, le dépistage de la malnutrition des enfants de 6 à 59 mois est aussi réalisé afin de dépister les enfants malnutris et les référer vers les centres de récupération nutritionnelle », a-t-il expliqué.
Au total, a-t-il notifié, la campane CPS couplée au dépistage de la malnutrition, édition 2022 va concerner 67 districts sanitaires des 8 régions du pays. La cible totale des enfants est de 4 970 828 répartis comme suit : de 3 à 11 mois : 922 254 ; de 12 à 59 mois : 3 988 785 et de 5 à 9 ans : 59 789.
En ce qui concerne les préparatifs de cette campagne 2022, Dr Idrissa Sabéti a souligné que toutes les dispositions ont été prises pour un bon démarrage mais aussi pour la réussite de la campagne. « Nous avions envoyé des équipes dans toutes les régions pour faire des séries de planifications de cette activité. Elles étaient revenues avec des micro-plans que nous avions consolidés au niveau national et que nous avions partagés avec les partenaires qui nous appuient. Les partenaires se sont mobilisés à la hauteur de nos attentes, non seulement pour l’achat des médicaments, mais aussi pour la prise en charge des activités sur le terrain à savoir la distribution. C’est l’occasion pour moi de remercier l’Etat du Niger et ses partenaires pour nous avoir mis dans de bonnes conditions dans le cadre de la tenue de cette campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier couplée au dépistage de la malnutrition édition 2022 », a-t-il affirmé.
Pour rappel, depuis 2012, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) avec l’appui de ses partenaires, déploie d’importants efforts afin de lutter contre la maladie. « La mise en œuvre des interventions a permis d’obtenir des résultats encourageants. Selon les statistiques sanitaires, l’incidence et la létalité du paludisme ont connu une régression significative. Cependant, beaucoup reste à faire car la prise charge du paludisme demeure toujours élevée dans le pays et les financements contre la pandémie au plan mondial stagnent », a-t-il alerté.
Le Niger, faut-il également le rappeler, a adopté la Chimio prévention du Paludisme Saisonnier en 2013 et a commencé sa mise en œuvre au cours de la même année grâce à la volonté politique des autorités et de l’appui des partenaires.
Ainsi, les attentes de cette année sont les mêmes pour chaque campagne depuis le début a précisé le Coordonnateur Adjoint du PNLP. « Nos attentes c’est que l’activité se passe bien au niveau opérationnel dans les ménages, dans les concessions, pour que les enfants puissent bénéficier de ces médicaments. Je saisis cette occasion pour lancer un appel particulièrement vers les mères. Je leur demande d’être très attentives aux explications qui leur seront fournies par les agents distributeurs. Aussi, il faut qu’elles respectent rigoureusement la périodicité pour l’administration du médicament de la deuxième et de la troisième journée. Donc nous disons aux mères qu’elles ne doivent rater aucune occasion. Il faut que ces médicaments soient administrés aux enfants, sinon tout enfant qui rate son rendez-vous, il ne sera pas à l’abri du paludisme », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs invité les leadeurs communautaires, les religieux, les autorités administratives administratives et coutumières, pour qu’ils s’associent tous ensemble à cette campagne.
Ali Maman (onep)et Farida (onep)
Ismailou Maman Keita (stagiaire)