La communauté chrétienne à travers le monde a célébré mercredi dernier, la fête de Noël. Au Niger, de toutes les paroisses, on pouvait entendre les fidèles chanter « il est né le divin enfant ».
Noël est célébré dans un contexte de plus en plus difficile dans le monde. Au Vatican dans sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi, le Pape François a reconnu qu’«il y a des ténèbres dans les cœurs humains, mais plus grande est la lumière du Christ. Il y a des ténèbres dans les relations personnelles, familiales, sociales, mais plus grande est la lumière du Christ. Il y a des ténèbres dans les conflits économiques, géopolitiques et écologiques, mais plus grande est la lumière du Christ».
Dans la même analyse, à Niamey l’Archevêque Mgr Laurent LOMPO précise que nous fêtons Noël dans un climat détérioré par l’insécurité généralisée dans la sous-région. « Nous pensons aux communautés chrétiennes qui célèbrent cette fête dans la discrétion ou qui sont privées d’Eucharistie à cause de l’insécurité. Nous pensons aux familles endeuillées ces derniers temps et prions pour les soldats morts lors de l’attaque perpétrée au poste militaire d’Inatès le 10 décembre 2019 » a-t-il dit.
Dans sa prière Mgr Laurent Lompo a soutenu que nous sommes unis à toutes les personnes en situation de détresse, écrasées par les puissants de ce monde, traumatisées par les guerres, vivant dans l’extrême pauvreté et subissant toutes sortes d’injustices sociales. Il précise que Dieu vient parmi nous pour nous apporter la paix. Mais sachons que la paix n’est jamais définitivement acquise. Nous devons la construire chaque jour à travers notre comportement dans la société.
« Si nous voulons la paix, ne fermons pas les yeux devant les injustices criardes qui se creusent entre les riches et les pauvres, la corruption qui gangrène nos institutions ; le pillage et le détournement des biens publics ; les violations quotidiennes des droits fondamentaux de la personne humaine ; la radicalisation et l’intolérance religieuse ; les violences, les attaques et les massacres des vies humaines pourtant sacrées ; la dégradation du vivre ensemble» a martelé l’Archevêque de Niamey.
Il précise que ces contre valeurs qui tendent à devenir des normes dans la vie quotidienne nous éloignent de Dieu d’une part et d’autre part elles occasionnent les guerres entre les peuples tout en ajoutant que « Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux, de croiser les bras, de garder le silence et de dormir tranquillement si cela se passe chez nous ».
Bientôt, a soutenu Mgr Laurent LOMPO « le peuple nigérien se rendra aux urnes pour élire démocratiquement ses nouveaux dirigeants pour présider à la destinée du pays. Nous savons que la réussite de ces élections dépendra de la paix, de l’unité nationale et de la ferme volonté des acteurs politiques à dialoguer entre eux. Pour l’amour de notre cher pays le Niger, ne ménageons aucun effort pour nous asseoir autour d’une table en vue d’un dialogue franc et sincère au sein de la classe politique ».
Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses M. Bazoum Mohamed a indiqué être venu transmettre un message d’affection du Président de la République et un message de solidarité du Gouvernement du Niger. «J’ai suivi avec beaucoup d’attention, beaucoup d’intérêt les paroles fortes que vient de prononcer Monseigneur Lompo et j’ai vécu avec les mêmes sentiments qui m’ont toujours animés quand je suis ici les prières que vous avez dites et vous êtes une communauté entière de la République du Niger. Cette fête est une occasion de communier entre chrétiens et musulmans. Notre pays est bâti sur ces valeurs de la fraternité entre toutes ces religions» a soutenu le ministre Bazoum. Il a ensuite eu une pensée pieuse pour le père Luigi enlevé en 2015 dans la zone de Torodi. Le ministre d’Etat Bazoum a aussi eu une pensée pour tous ceux qui souffrent dans la région du Sahel.
Abandé Moctar