Le monde célèbre ce 31 mai 2024, la Journée Mondiale Sans Tabac, commémorée chaque année depuis 1987 sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé. À cette occasion le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi a livré un message. L’édition de cette année qui est placée sous le thème « Protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac », vise à sensibiliser les jeunes contre les produits du tabac nocifs, faire le point sur le développement de la pandémie du tabac et rappeler aux différents acteurs leurs rôles et responsabilités dans le contrôle de ce fléau.
Dans son message, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a relevé les chiffres alarmants des nigériens consommateurs de tabac avec comme conséquences les maladies respiratoires, cardiovasculaires et les cancers. En effet, une enquête STEPS réalisée en 2021 par le Programme National de Lutte contre les Maladies Non Transmissibles (PNLMNT) a révélé que 6,2% des nigériens fument avec un taux de 11,5% chez les hommes et 0,2% chez les femmes.
Au-delà de ces chiffres, le ministre a également mis l’accent sur le taux de mortalité causée par la consommation du tabac et les conséquences engendrées par ce fléau dans les pays. « Selon les statistiques de l’OMS, le tabac tue actuellement plus de 8 millions de personnes chaque année et, plus de 7 millions d’entre elles sont des consommatrices ou d’anciennes consommatrices avec environ, 1,2 millions de non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Le monde compte 1,3 milliards de fumeurs et 80% de ces derniers vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Niger », a-t-il indiqué.
Afin de lutter efficacement contre le tabagisme, les pays membres de l’OMS ont adopté la Convention Cadre pour la Lutte Anti-Tabac (CCLAT) en 2003 et le Protocole pour éliminer le Commerce Illicite des Produits du Tabac en 2017. Aussi, le Niger a mis en place un dispositif juridique national pour la lutte anti-tabac (loi, décret, arrêtés, avertissements sanitaires). Malgré les progrès réalisés, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a expliqué que de nouvelles pratiques visant à inciter les jeunes à consommer le tabac ont été orchestrées par l’industrie du tabac à travers les réseaux sociaux, le marketing, la promotion et la vente de nouveaux produits comme la chicha, la cigarette électronique, les produits chauffés et la drogue. La jeunesse, véritable voie de développement de tout pays et couche vulnérable de la société est aujourd’hui la cible facile des industries du tabac créant une dépendance mortelle chez les jeunes. « Selon les données de l’OMS publiées en 2022, au moins 37 millions de jeunes de 13 à 15 ans consomment l’une ou l’autre forme de tabac à l’échelle mondiale. Une étude menée par Campagne Tobacco Free Kids a révélé que les plus grandes sociétés exploitent la popularité des médias sociaux pour commercialiser des produits addictifs aux jeunes. Ces contenus ont été consultés plus de 3,4 milliards de fois touchant plus de 385 millions de personnes dans le monde dont 40% du public est constitué de jeunes de moins de 25 ans », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le ministre a souligné l’importance et la nécessité de protéger les jeunes des méfaits de la dépendance à la nicotine et au tabac en prenant des mesures pour interdire définitivement toutes les formes de commercialisation nationale et transfrontalière du tabac et des produits à base de nicotine, coopérer ensemble pour appliquer plus efficacement les restrictions ou interdictions de commercialisation existante, confier la responsabilité juridique aux sociétés d’identifier et de supprimer de manière proactive de leurs plateformes le marketing illégal des produits du tabac et de la nicotine et, inciter les entreprises de médias sociaux à adopter et appliquer toutes les politiques interdisant la promotion de ces substances sur leurs plateformes.
En définitive, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi a réaffirmé l’engagement des nouvelles autorités pour continuer à déployer tous les efforts nécessaires afin de protéger et promouvoir la santé des populations en général et celle des jeunes en particulier avant de lancer un appel à l’ensemble des acteurs concernés pour éradiquer le phénomène de tabagisme et protéger la jeunesse nigérienne. « J’en appelle à la mobilisation des couches sociales de notre pays dont les parents, les ONG et associations, les PTF, la société civile, les syndicats, les jeunes, les entreprises de médias sociaux à faire échec aux manœuvres sournoises de l’industrie du tabac à entraîner notre jeunesse dans la dépendance aux produits du tabac à travers les réseaux sociaux », a conclu le ministre.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)