Les chrétiens du Niger, à l’instar de ceux du monde entier, ont célébré le 25 décembre, la nativité du Christ, communément appelée Noël. De toutes les paroisses, les fidèles se sont réunis autours de leurs pasteurs, accompagnés pour certains de leurs amis, d’autres confessions. Un seul écho résonne à travers la nuit froide et étoilée de Niamey et de toutes les régions, « Il est né le Divin Enfant ».
Au Vatican, à cette veille de Noël, le pape François a ouvert, le mardi 24 décembre, l’Année sainte 2025 de l’Eglise catholique, un grand pèlerinage international pour lequel plus de 30 millions de fidèles du monde entier sont attendus à Rome. Comme à son habitude, le souverain pontife a, au cours de la messe de la nuit de Noël dans la basilique Saint-Pierre du Vatican, invité les fidèles à penser « aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles ou les hôpitaux », une allusion faite aux guerres qui meurtrissent les hommes, les femmes et les enfants à travers le monde.
A la Cathédrale de Niamey, l’Archevêque Mgr Laurent Lompo s’est fait l’écho du message du Pape en rappelant le bien fondé de la paix. A juste titre, Mgr Laurent Lompo a remercié les frères et sœurs musulmans et des autres religions, venus s’associer à la fête de Noël. « Cela est un signe de respect et de bonne cohabitation entre vous et nous au Niger », a-t-il témoigné.
L’Archevêque de Niamey a ensuite exprimé sa gratitude envers les autorités nigériennes, se disant honoré que le Président du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani, envoie une délégation pour saluer la communauté chrétienne. En effet, deux membres du gouvernement, notamment, le ministre des Transports et de l’Equipement, le Colonel-major Salissou Mahaman Salissou, et le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, le Colonel Maizama Abdoulaye, ont honoré de leur présence le Minuit Chrétien retransmis en direct sur la chaîne nationale grâce au concours de la Radio Télévision du Niger (RTN).
A travers le pays, ceux qui n’ont pas pu effectuer le déplacement de la Cathédrale ont eu l’opportunité de penser à toutes les populations nigériennes qui n’ont pas pu fêter Noël à cause de l’insécurité ou empêchées pour d’autres raisons. Pour chacun de nous, a souligné Mgr Laurent Lompo, les prophètes Isaïe et Jean-Baptiste ont eu une parole percutante sur la conversion et le changement de mentalité vis-à-vis de la souffrance des autres. Pour ceux qui ont des responsabilités, a-t-il continué, à quelque niveau que ce soit, dans les domaines de la gouvernance politique, de la religion, de l’économie et du social, ils ont le grave devoir d’agir en direction de la justice, de la réconciliation, de la paix et la fraternité entre les personnes au sein de la société.
« Pouvons-nous être des hommes et des femmes de foi ; des adorateurs de Dieu ; des responsables aux bas et haut niveaux dans la société et dormir tranquilles devant la souffrance des milliers de familles déplacées sans abris, sans nourriture, sans moyens pour se soigner ? Pouvons-nous fêter Noël dans nos familles tranquillement et paisiblement avec tous les conforts possibles sans penser aux frères et sœurs qui vivent dans les zones d’insécurité : Tillabery, Ayorou, Ouallam, Téra, Dolbel, Makalondi et Torodi ? Pouvons-nous fêter Noël dans la paix quand dans nos familles, dans nos différents lieux de service au sein de la société, nous marchons sur les chemins de l’injustice, les vols et les détournements des biens publics au détriment de la population souffrante ? », s’est interrogé l’Archevêque de Niamey.
Il a insisté sur le fait qu’il est inutile de rechercher à faire la paix tant que les sentiments d’hostilité, de mépris, de violence, d’indifférence et de domination, gèrent nos relations humaines. « Quand l’eau est trouble, on remonte toujours à la source pour la purifier. Purifions donc nos cœurs, améliorons nos comportements vis-à-vis de Dieu et de nos prochains pour qu’adviennent la paix dans nos familles et la paix dans l’espace du Sahel », a soutenu Mgr Laurent Lompo.
L’Archevêque de Niamey a ensuite prié pour que l’Enfant Jésus, le Prince de la Paix, libère nos chaines d’esclavage qui nous empêchent d’agir pour le bien des autres ; qu’il brise nos bâtons de commandement pour permettre aux autres de vivre sans peur ; qu’il sème dans tous nos actes ses germes d’amour, de justice, de tolérance et de paix et qu’il renouvelle notre cœur d’hommes et de femmes et qu’il soit sa demeure à jamais.
Correspondance particulière de Moctar Abandé