Notre pays a commémoré, hier dimanche 24 avril 2022, l’anniversaire de la Journée de la Concorde, instituée en l’honneur de la signature, le 24 avril 1995, des Accords de paix historiques entre le Gouvernement et l’Organisation de la Résistance Armée (ORA) ayant consacré la fin des hostilités entre les pouvoirs publics et les Fronts de l’ex-rébellion armée qui ont duré plusieurs années. Aussi, pour l’ensemble des Nigériens, cette journée du 24 avril porte en elle le symbole de la paix retrouvée et de la consécration des valeurs d’unité, de solidarité et de fraternité entre tous les fils du Niger.
Pour célébrer et saluer l’événement, le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Bazoum, a publié un tweet à travers lequel il a tenu à souligner toute l’importance de cette commémoration. « Nous célébrons en ce jour et à l’unisson la 27ème Journée nationale de la Concorde. Le Niger, en tournant le dos aux affres de la division, s’est résolument engagé sur la voie de l’Unité Nationale, de la Concorde et de la Fraternité », a rappelé le Chef de l’Etat.
D’autre part, à cette même occasion, le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, a rendu public un communiqué officiel déclarant ‘’la journée du dimanche 24 avril 2022 correspondant à la Journée de la Concorde, chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national’’.
Un petit regard historique sur le processus de paix au Niger nous renvoie d’abord à la signature, le 09 Octobre 1994, par les fronts de la rébellion et le pouvoir à Niamey, de l’accord de paix de Ouagadougou qui a constitué une étape importante dans la quête inlassable du Niger en vue d’un retour d’une paix rapide et durable.
Pour rappel, du 27 mars au 15 avril 1995, une délégation du gouvernement du Niger et les représentants des différents fronts de la rébellion réunis au sein de l’Organisation de la Résistance Armée (ORA se sont retrouvés à Ouagadougou pour parachever le processus de paix sur un certain nombre de questions qui attendaient d’être résolues. Il s’agit, entre autres, de la question relative au rôle des Forces de Défense et de Sécurité dans le développement économique, social et culturel ; l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu définitif le lendemain de la signature de l’Accord ; la création et l’installation d’un Comité Spécial de Paix qui veillera à l’application de l’Accord de Paix selon un calendrier établi. Il y a lieu de préciser également que ce Comité sera assisté d’un groupe d’observateurs militaires dont le mandat sera de contrôler l’application du cessez-le-feu et de récupérer et de stocker les armes ; la promulgation de la loi sur la décentralisation ; l’Adoption des textes relatifs aux unités à statut militaire particulier ainsi que leur mise en place dans l’Aïr, l’Azawak et le Kawar.
S’ajoutent également d’autres questions portant sur le démarrage du programme d’urgence et la mise en œuvre des stratégies de développement économique, social et culturel ; le début d’exécution des opérations relatives à l’intégration, la réintégration, le recrutement d’éléments démobilisés de l’Organisation de la Résistance Armée dans l’Administration Publique, les Forces de Défense, et de Sécurité, les Sociétés d’Etat, les Lycées, l’Université et les projets de développement ; le désarmement de tous groupes et bandes armées ; la promulgation d’une amnistie générale en faveur des éléments de l’ORA, des éléments des Forces de Défense et de Sécurité ; ainsi que des autres agents de l’Etat pour tous les actes commis dans le cadre de la rébellion ; l’institutionnalisation d’une Journée Commémorative de réconciliation nationale à la mémoire des victimes du conflit, au profit desquels seront prises des mesures d’apaisement ; la libre gestion des territoriales en ce qui concerne la réalisation des actions de développement économique, social et culturel d’intérêt régional ou local; la mise en place des centres d’accueil et de sites de réinsertion au profit des personnes déplacées, etc.
C’est donc de cet Accord de paix de Ouagadougou qu’a découlé la signature, le 24 avril 1995 au Palais des Congrès de Niamey, de l’Accord de paix marquant un retour définitif de la paix dans notre pays. Cet accord du 24 Avril 1995 a été soutenu par la signature d’un autre accord, le tout dernier, en 2007 entre le Gouvernement et le MNJ.
L’on ne saurait non plus négliger le rôle des autres initiatives supplémentaires, conduites en étroite concertation avec certains facilitateurs, qui ont abouti à la conclusion d’Accords Additionnels, notamment le Protocole d’Alger du 28 novembre 1997, et l’Accord de N’Djamena du 21 août 1998, qui ont permis la restauration d’une paix globale et définitive dans notre pays.
Assane Soumana(onep)