En ce temps de reprise des cours dans les écoles nigériennes, contexte dans lequel nous ne devons pas négliger le risque de contracter la maladie à coronavirus, certains responsables d’établissement s’y prennent avec fermeté et rigueur. A la porte du complexe scolaire privé Fahamey Wadata de Niamey, hier matin premier jour de cette reprise des cours, beaucoup d’élèves se sont vu refuser l’accès même à la cour de l’école, pour faute de ne pas apporter ou porter de bavettes.
«C’est aux élèves eux mêmes d’apporter leurs bavettes et aux parents de s’assurer que leurs enfants ont leurs bavettes avant qu’ils ne viennent à l’école», estime le proviseur de l’établissement, M. Agboto Kodjo Joseph. Les nouvelles habitudes sont difficiles à observer pleinement. Pour certains peut-être que c’est de l’oubli, pour d’autres cela ressemble plutôt à de la réticence pensant qu’il n’y aurait une telle rigueur. Mais dans tous les cas, des vendeurs ambulants de bavettes se sont placés à la devanture des écoles. Ces bavettes sont vendues à partir de 200FCFA selon le modèle, comme c’était le cas hier au niveau de Fahamey de Wadata. «Pour pouvoir faire respecter le port de bavette, nous nous sommes dits qu’il faudrait, dès ce premier jour, renvoyer ceux qui n’en ont pas», indique le proviseur.
Cependant, à l’intérieur de cette même école les dispositifs de lavage de mains n’étaient pas pleinement assurés. «Aujourd’hui même nous allons chercher un certain nombre des choses complémentaires, pour que vraiment tout se passe dans les normes», a-t-il mentionné. A l’en croire, la ferme volonté des responsables d’école y est. En amont, au cours du dernier week-end, l’école a fait les nettoyage-désinfection et autres préparatifs pour que cette reprise des cours se fasse comme il se doit, conformément aux consignes données par le gouvernement, apprend-on. «Tout le monde est conscient du danger qui est là. Cette maladie à coronavirus impose ces dispositions», estime le proviseur de Fahamey qui considère que les élèves sont appelés aussi à prendre conscience des impératifs du moment. «De toutes les façons, nous tenons impérativement à ce que les mesures soient respectées», réaffirme M. Agboto Kodjo Joseph.
Par ailleurs, la question de la distanciation sociale reste particulièrement délicate. Ce serait quelque chose de très difficile, pratiquement, dans n’importe quelle école. En effet, les cours reprennent pour tous les niveaux et si certains ont des salles supplémentaires pour limiter les effectifs par classe, il n’est pas évident qu’ils aient autant d’enseignants (supplémentaires) pour tenir le cap et finir le reste du programme en 45 jours, comme prévu. Ensuite il faudrait empêcher logiquement les attroupements des élèves, surtout pendant les pauses.
Ismaël M. Chékaré(onep)