
Séance de tournage d’un court métrage par les membres du Ciné-Club de l’Université de Doso
Installé en septembre 2022 à la suite d’une formation dispensée par l’Association Nigérienne des Ciné-Clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC), le Ciné-Club de l’Université de Dosso est aujourd’hui cité en exemple, aux côtés de celui de l’INJS, par les acteurs de la promotion du cinéma dans les universités et grandes écoles du Niger. Le club, qui est animé par de jeunes étudiants passionnés, œuvre désormais pour la promotion du septième art au sein de la communauté estudiantine et participe au plein épanouissement de ses membres.
Trois années académiques après son implantation, le Ciné-club de l’Université de Dosso s’est frayé un chemin mérité sur le campus et dans la cité des djermakoyes. Grâce à la persévérance de ses membres successifs, l’art de composer des films est devenu une passion constructive chez de plus en plus de jeunes étudiants. « L’objectif du ciné-club est de promouvoir le cinéma nigérien auprès des Nigériens en général, et de la jeunesse en particulier, en mettant en lumière la culture du pays, son Histoire authentique et ses talents locaux à travers le septième art », indique Tassiou Moussa Mahamadou, l’un des leaders du club. Il explique que l’apprentissage, la persévérance et la recherche de l’excellence sont des étapes clés pour briller dans le showbiz du cinéma.
Pour ce jeune étudiant inscrit en troisième année de Licence, option Métiers du Multimédia et de l’Internet à l’Institut Universitaire de Technologies de l’Université de Dosso, le cinéclub est un espace où l’on peut partager son amour du cinéma à travers des projections, des discussions et des analyses de films. Initié par ses ainés, il s’est donné pour mission de promouvoir le club et ses activités, poursuivant ainsi sa passion pour la composition des films qu’il embrassa dès sa première année de lycée. « Le ciné-club de l’université de Dosso offre également une excellente occasion pour les étudiants passionnés par le cinéma de se rencontrer, d’échanger des idées et de développer leurs compétences », insiste-t-il, ravi du soutien que leur apportent l’Université de Dosso et certaines autorités de la région.

Ce succès, le ciné-club de l’UDO, comme on appelle fièrement l’Université de Dosso, le doit à une bonne organisation interne voulue et mise en œuvre par les premiers membres et leurs successeurs. Le club est transformé en un espace inclusif d’apprentissage, une sorte d’invite au partage d’idées et à la révélation de talents dans le secteur de la cinématographie. C’est un pionnier de la promotion du cinéma africain sur le campus et dans la ville de Dosso et ses environs. Nana Firdaoussi Aliou Abdoul Karim, membre fondatrice et actrice, s’attarde volontiers sur son épanouissement personnel grâce à ses nouvelles amitiés, des amoureux du cinéma. Elle explique avec joie comment le ciné-club favorise la prise de parole en public.
La positivité du ciné-club de l’UDO se confirme aussi à travers les propos de son responsable à l’organisation, André Martinien Souleymane Moussa, également étudiant en Licence, option Métiers du Multimédia et de l’Internet à l’Institut Universitaire de Technologies de l’Université de Dosso. Le club, dit-il, lui a beaucoup apporté sur le plan social en termes de collaboration, de partage et d’amitié. « Sur le plan académique, il m’a aussi permis de mettre en pratique les connaissances théoriques apprises en classe, en plus de m’avoir ouvert le monde du cinéma », poursuit-il, encore surpris de se découvrir fréquemment des talents insoupçonnés. Il salue, tout comme ses compagnons, le soutien renouvelé du rectorat pour leur permettre de vivre leurs rêves parallèlement à leurs études académiques.
Les ciné-clubs, un outil important de développement dans les universités et grandes écoles du Niger
Avoir un ciné-club dans une université est bénéfique non seulement pour la poursuite des objectifs académiques des étudiants, mais aussi pour leur auto-formation à travers des rencontres et échanges avec des amateurs et professionnels du cinéma, révèle Dr. Youssouf Halidou Harouna, Président de l’Association Nigérienne des Ciné-Clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC). « Le débat entre étudiants, au sein du club, permet de mûrir la réflexion sur l’apport d’un film au cinéma dans sa globalité. Donc, avoir un ciné-club, je pense, permet de renforcer les capacités des étudiants au-delà même de l’apprentissage académique, mais de l’apprentissage social aussi », dit-il.
Dr. Youssouf Halidou Harouna se réjouit de l’implantation du ciné-club de l’Université de Dosso à la suite d’un atelier de formation organisé par l’Association Nigérienne des Ciné-Clubs et Critiques du Cinéma en 2022. Ce qui a permis de former une dizaine d’étudiants de l’Institut Universitaire de Technologies sur le thème « Education à l’Image et à la Critique Cinématographique ». Il a aussi salué l’implantation d’autres ciné-clubs dans plusieurs structures d’enseignement supérieur au Niger telles que l’ESCOM et l’INJS à Niamey.

Le but de l’implantation d’un club à Dosso et dans les autres universités et grandes écoles du Niger, poursuit le Président de l’ANCCCC, est d’attirer les jeunes étudiants vers la consommation responsable des images et de la recherche, tout en les soutenant à faire face à certaines dérives. « Aujourd’hui, nous sommes inondés de films au niveau des télévisions et sur les téléphones portables … C’est très important de savoir faire la lecture de l’image, c’est aussi intéressant. Aujourd’hui quand un réalisateur réalise un film, ce film apporte beaucoup de messages qu’il faut savoir détecter pour que la population puisse s’en approprier », insiste le Président de l’ANCCCC.
Critique de cinéma et enseignant à l’Ecole Supérieure des Sciences de la Communication et des Médias (ESCOM) et dans plusieurs universités du Niger, Dr. Youssouf Halidou Harouna insiste sur la nécessité pour les spécialistes de discuter avec la jeune génération afin de soutenir le cinéma. Selon ce professionnel et son association, le Niger qui a une solide réputation en Afrique et même à l’international, peut encore mettre son expérience au service du développement du cinéma africain. Pour ce faire, il suffit d’un peu de volonté politique pour booster la production interne et préparer la jeune génération.
Djamila G. Midou (Stagiaire)