Entre incivisme et insouciance. Beaucoup de Nigériens s’interrogent sur l’usage qu’en font certains compatriotes des ouvrages de voirie construits dans la capitale en l’occurrence les passerelles surplombant certaines routes principales. Ces ouvrages sont conçus sur des axes très fréquentés en vue de faciliter le passage des piétons, de prévenir d’éventuels désagréments. Ils permettent aux piétons de passer par-dessus des voies très utilisées par les véhicules et autres engins. Ces passerelles sont juste un point de passage pour piétons et ne sont destinées à aucun usage.
Mais à Niamey, on aura tout vu ! Les « citadins » de la capitale Niamey s’en servent hélas à leur gré, foulant de pied toute règle de bienséance. A chaque passerelle, sa réalité propre au regard de l’usage qu’en font nos compatriotes. A y voir de loin, rien d’anormal, mais une fois à côté ou au-dessus on constate une autre réalité car, ces édifices sont devenus un lieu où certains jettent leurs ordure ou font leurs besoins. Très peu d’usagers les empruntent.
La passerelle sur la voie de Talladjé, est un joyau conçu pour permettre de passer d’une côté de la voie express à un autre sans risque, pour les piétons, de se faire renverser. Mieux, elle dispose d’un passage piéton et d’un passage pour les motocyclistes. Mais ces derniers empruntent aussi le passage piéton à escalier. Ce qui n’est pas sans danger. « J’ai vu de mes propres yeux un motocycliste monté les escaliers de la passerelle à toute vitesse. En faisant cela, ils nous mettent en danger parce qu’elles ont été construites pour les piétons. Mais certaines personnes sont têtues », a regretté une dame empruntant la passerelle. Des témoins affirment qu’il y a des gens qui ont fait de la passerelle, leur toilette.
Outre l’utilisation anarchique qui en est faite de cet édifice, l’hygiène et l’assainissement demeurent une préoccupation. Les immondices jonchent la passerelle sans que les services compétents n’y fassent quelque chose. L’odeur nauséabonde, l’état de salubrité qui laisse à désirer, oblige certains riverains à préférer traverser la chaussée à pied, avec tous les risques que cela comporte. Pourquoi ces passages des piétons ne sont pas entretenu ? Serait-ce la mairie ou le service hygiène et assainissement qui ne jouent pas pleinement son rôle ?, s’interrogent certains habitants.
Un peu plus loin, vers l’échangeur Mali Béro, cette passerelle est équipée d’une sorte de hangar de fortune fait à base des vieux draps, servant d’abris à certains individus, comme l’explique Moustapha. « J’ai essayé de traverser la voie en me servant de ces passages mais, dès que je suis monté, je me suis retrouvé face à une sorte de hangar dans lequel certains individus semblent vivre. Par peur de me faire agresser je suis automatiquement redescendu car, je ne sais pas à quel genre de personnes j’avais à faire », a-t-il expliqué. Selon lui, nonobstant ces quelques désagréments, l’initiative de faire les passerelles sur les grandes voies est à saluer. « Je trouve que la construction de ces passerelles est partie d’une bonne base malgré le fait qu’elles ne soient pas utilisées dans le bon sens et malgré le manque d’assainissement. Elle concoure à embellir la capitale Niamey » a-t-il mentionné.
Les responsables de la ville doivent accorder une attention particulière à ses ouvrages chèrement acquis qui ont but principal de sécuriser les usagers, en plus d’embellir la ville.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)