La « Relève » est un club d’enseignement de judo situé à Niamey au quartier SONUCI à côté de l’école Samba Alkali. Ce club a été créé le 28 octobre 2019 par Maître Boubacar Karimou. Ses disciples pratiquent tous le judo depuis la création de ce club dénommé « la Relève ». Maître Boubacar Karimou est ceinture noire 4ème Dan de judo. Dans la vie civile, il travaille à l’ambassade des États-Unis d’Amérique de Niamey comme agent de sécurité depuis le 10 avril 2011.
Maître Boubacar Karimou a commencé à pratiquer le judo à l’âge de 6 ans. Il a été formé par son défunt père (paix à son âme), qui voyait dans le quartier les enfants de son âge passé avec des kimonos pour aller à leur club situé juste à proximité de sa maison. Son père lui proposa de l’inscrire à cet art martial, ce qu’il accepta aussitôt. C’est de là qu’il a commencé son initiation au judo puis à la pratique jusqu’au coaching.
« A notre époque, le judo était très bon à pratiquer ; il n’y avait pas de question d’argent, l’honneur était notre seule source de motivation qui a d’ailleurs créé une concurrence farouche entre les clubs. Cela a rehaussé le niveau des judokas. Un amour inestimable pour ce noble art et un respect exceptionnel tout en appliquant le code moral qui est le respect, la politesse, la sincérité, le courage, la modestie, l’amitié, l’honneur et le contrôle de soi, » a-t-il rappelé.
Maître Boubacar Karimou a un diplôme international d’entraîneur et un diplôme de DTN (directeur technique national) en sciences appliquées aux sports d’élite, spécialité judo. Il l’a obtenu à Lausanne en Suisse. Il a en outre un diplôme de coach niveau 2 et d’instructeur niveau 1 de la fédération internationale de judo, de l’Université de Hongrie ; un diplôme de judo for peace de Cologne en (Allemagne) ; et un diplôme d’entraîneur coopération CNO, fédération. Par ailleurs, en tant qu’athlète judoka, Boubacar Karimou a remporté plusieurs médailles lorsqu’il était sur le tatami. À l’échelle nationale il fut huit (8) fois champions national dans sa catégorie, plusieurs fois champions dans les compétitions organisées par la fédération, par la ligue, par les clubs et à l’occasion des fêtes tournantes du 18 décembre.
A l’international, il fut médaillé de bronze au championnat d’Afrique junior à Ouagadougou, deux fois médaillé d’or et une fois médaillé d’argent au tournoi international de la ville de Saint Louis au (Sénégal), médaillé de bronze au tournoi international de Casablanca au (Maroc), médaillé d’or et de bronze au tournoi international de Antananarivo (Madagascar), médaillé de bronze au tournoi international de l’île Maurice, plusieurs fois 5ème aux championnats d’Afrique seniors, plusieurs fois médaillé d’or au tournoi international de la ville de Ouagadougou au (Burkina Faso) et de la coupe Onatel, médaillé d’or du tournoi international de Cotonou au (Bénin), médaillé de bronze au 5èmes jeux de la francophonie à Niamey, au Niger en 2005. Il a plusieurs fois participé aux championnats du monde, aux jeux olympiques, aux jeux africains, aux jeux de la francophonie, aux tournois de Paris (France), de humburg en (Allemagne), de jubiana (Slovénie).
Après tout ce parcours Maître Boubacar Karimou est revenu créer le 28 octobre 2019 sur fonds propres son club de judo qu’il a nommé la ‘’Relève’’. Le club compte aujourd’hui 161 adhérents. Le programme d’entraînement du club est reparti comme suit : les enfants viennent tous les mercredis et samedis de 16h30 à 18h30 et les dimanches de 8h30 à 10h30. Quant aux adultes, c’est tous les lundis, mercredis et vendredi de 19h30 à 21h15. Maître Boubacar propose aussi des programmes de self-défense et de dégraissage sous aérobic. Pour s’inscrire, il faut lire et comprendre le règlement intérieur, s’acquitter de ses frais d’inscription qui sont de 10.000 F et la cotisation mensuelle de 5.000 F. « Mon club a participé dès sa deuxième année de création à une compétition minime – cadet organisée par la ligue de Niamey où il a obtenu 5 médailles à savoir une en or, deux en argent et deux en bronze ; puis une deuxième compétition de la ligue de Niamey pour les juniors seniors où nous avons obtenu une médaille de bronze et enfin une compétition récente organisée par le club Samouraï dont je suis le fruit, en collaboration avec la ligue de Niamey où nous avons obtenu une médaille d’or, une en argent et une en bronze. Le niveau le plus élevé de mes disciples est la ceinture noire 1er Dan vu la durée de vie du club qui à moins de 4 ans. J’ai eu 6 qui ont été promus vu que la ceinture noire nécessite un minimum d’âge de 18 ans ; sinon j’ai plus de trente mineurs qui sont en mesure de passer la ceinture noire mais la question d’âge les freine », a -t-il expliqué.
Maître Boubacar Karimou a aussi rencontré quelques difficultés dans la pratique du judo qui étaient en général d’ordre financier car dans ses propos il explique que l’Etat ne finançait pas assez les disciplines sportives en général et le judo en particulier. Les fonds alloués au sport ne peuvent pas faire développer le sport nigérien. « Néanmoins le sport m’a tout donné dans la vie. Ma maison dans laquelle je vis et le lieu où j’ai construit mon club je l’ai acquis grâce au judo. Il m’a permis de connaître le monde, de me forger et de devenir ce que je suis aujourd’hui, d’avoir des grandes relations partout dans le monde et plein d’autres privilèges », a-t-il déclaré.
L’objectif de Maître Boubacar est d’aider le judo Nigérien en initiant un nombre significatif de jeunes au Judo. Transmettre toute sa connaissance en judo aux jeunes nigériens afin d’avoir de futurs champions nationaux, africains, mondiaux et olympiques. Son ambition principale est de voir ses élèves qu’il a formés sur le podium mondial.
Par ailleurs, il a tenu à lancer un appel à l’endroit des pratiquants du judo, à qui il demande d’aimer la discipline avant toute chose et d’avoir le courage et la patience d’affronter les difficultés liées à la pratique de cet art martial. Aux jeunes pratiquants, il a soufflé que seul le travail compte. Selon ses dires, un futur champion ne met pas l’argent en avant mais la gloire. Quant aux autorités, Maître Boubacar, les encourage à redoubler d’efforts sur tout ce qui concerne le bien commun. « L’Etat doit financer le sport et non les individus » ajoute-t-il. « Ce n’est qu’ensemble, jeunes et vieux, gradés et moins gradés, techniciens et administrateurs, sportifs et supporteurs, sympathisants et financiers que nous pourrions mettre le judo sur l’orbite et faire rayonner cet art au plan international. Chaque acteur doit se fixer un objectif. Les clubs aussi doivent travailler dans la légalité et la transparence », a-t-il conclu.
Assad Hamadou (ONEP)