
L’Association Nigérienne de Droit Pénal (ANiDP) et la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Abdou Moumouni avec l’appui financier de l’ONG Search for Common Ground, en partenariat avec Eucap Sahel Niger organisent, du 17 au 18 mai à Niamey, un colloque international sur la justice pénale et la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette rencontre a réuni des enseignants chercheurs, des magistrats, des avocats, des juristes, des praticiens et des spécialistes pour échanger autour des questions relatives à la justice pénale et la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme afin d’assurer une meilleure connaissance des dispositifs et permettre au système judiciaire de mieux appréhender le phénomène.
La cérémonie d’ouverture est placée sous le double parrainage du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Phd. Mamoudou Djibo et celui de la Justice, Garde des Sceaux représenté par le Secrétaire général M. Ibrahim Jean Etienne.
Dans son mot de bienvenue, la présidente de l’Association Nigérienne de droit pénal (ANiDP), Mme Zeinabou Abdou Assane a indiqué que ce colloque international cherche avant tout à comprendre le phénomène dans sa globalité et s’inscrit dans une approche pluridisciplinaire intégrant la dimension juridique, sociale et économique des phénomènes. Aussi, a ajouté Mme Zeinabou Abdou Assane, ce colloque offre un cadre d’échanges aux enseignants chercheurs et chercheurs, aux juristes, praticiens et spécialistes travaillant sur la question pour partager et échanger leurs expériences dans le domaine.
À l’ouverture des travaux, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Phd. Mamoudou Djibo a souligné que ce colloque vient à point nommé, car il permettra aux enseignants chercheurs, aux chercheurs, aux autorités judiciaires, aux experts et spécialistes et aux autres acteurs impliqués dans la lutte contre ces phénomènes de débattre en profondeur de ces questions. En effet, a expliqué le ministre Mamoudou Djibo, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme impactent fortement et négativement le développement des activités socio-économiques des pays du monde entier, sans oublier leurs répercussions sur la sécurité des Etats. «Ce dernier aspect est encore plus inquiétant, particulièrement pour les États pauvres et fragiles comme les nôtres qui, pour y faire face, doivent consacrer beaucoup d’énergie et de moyens, pas toujours disponibles», a-t-il fait remarquer. Phd. Mamoudou Djibo estime que les conclusions qui en sortiront permettront de dégager des pistes à même de faire progresser la réflexion sur les plans judiciaire et juridique des questions liées au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
Pour le Secrétaire général du ministère de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ibrahim Jean Etienne, ce colloque constitue une occasion offerte aux chercheurs et aux praticiens de réfléchir sur les corrélations entre blanchiment de capitaux et financement du terrorisme et le rôle que peut ou doit jouer la justice pénale dans cette lutte. M. Ibrahim Jean Etienne a aussi relevé que, dans un contexte géopolitique particulièrement sensible, le Niger a été amené à faire évoluer son dispositif juridique pour mieux prendre en charge ces nouveaux défis. Ainsi, a-t-il noté, les pouvoirs des autorités de contrôle ont été largement développés pour se conformer au cadre normatif international, régional, sous régional devenu de plus en plus contraignant pour les acteurs privés -professionnels du droit et du chiffre, de la banque, des assurances, de l’immobilier- et autres personnels vulnérables de ces phénomènes inquiétants.
Oumar Issoufou(onep)