
Recueillement à Maradi pour honorer les victimes du 9 février 1990
Depuis les évènements du 09 février 1990 qui ont couté la vie à Abdou Mamane Saguir, Alio Nahantchi et Issaka Kaïné, l’Union des Scolaires Nigériens (USN) commémore chaque année ces évènements qui ont marqué d’une encre indélébile son histoire. Cette année, le 35è anniversaire a donné lieu à un grand rassemblement des scolaires au niveau du gouvernorat de Maradi où le Gouverneur de la région, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou et ses plus proches collaborateurs, ont accueilli les étudiants, toutes sections confondues.
Le ton a été donné par le Secrétaire général de la section collégienne et lycéenne qui a fait la genèse des maux qui minaient notre pays et qui ont conduit à la déliquescence du tissu social ayant abouti à la manifestation des étudiants du moment. La section a réitéré sa détermination à réclamer la justice pour ses martyrs, à chaque fois où l’occasion se présente. Pour la section, ce 35è anniversaire coïncide avec la lutte que mène le pays pour recouvrer sa souveraineté face aux forces impérialistes. « Le retrait de nos Etats de la CEDEAO est un acte de courage, une rupture avec la soumission », a martelé le Secrétaire général de la section. Il a toutefois reconnu que le chemin vers la souveraineté est semé d’embuches. « Mais, nous sommes convaincus que le peuple du Sahel ne reculera plus, l’Histoire est en marche et les scolaires sont les garants de son aboutissement en tant que jeunesse consciente et engagée», devait-il ajouter.
Même son de cloche au niveau de l’Union des Etudiants des Instituts et Ecoles Professionnelles de Maradi et l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Maradi qui, en plus de leur demande de justice pour leurs camarades tués et la réaffirmation de leur soutien total aux autorités du Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), ont demandé la résolution de plusieurs problèmes auxquels ils font face, aussi bien sur le plan académique que social. Ils ont demandé à l’Etat de prendre toutes les mesures pour protéger la population nigérienne des manœuvres des commerçants véreux en cette veille du mois béni de Ramadan. Les étudiants des Ecoles professionnelles demandent également à l’Etat une amélioration des conditions de formation et indiquent qu’il y a une pénurie d’enseignants en qualité et en quantité dans les écoles, centres et lycées d’enseignement technique. Les Etudiants à l’Université de Maradi, pour leur part, demandent l’amélioration des conditions de vie et d’étude, le paiement de la bourse et celle des vacances, la réouverture de la section pharmacie à l’Université de Maradi.
En réponse aux étudiants, le Gouverneur de la région de Maradi a salué la résilience des scolaires nigériens qui ont accompagné le CNSP depuis 18 mois dans le combat pour la souveraineté. « Le combat ne fait que commencer », a-t-il averti. Il a fait la genèse de toutes les embuches qui ont cours pour perturber la marche du Niger vers sa souveraineté. «Nous avons, dans ce combat, besoin de l’accompagnement permanent de la jeunesse pour laquelle nous nous battons aujourd’hui car, les fruits de ce combat vous profiteront, vous les jeunes » a-t-il dit. C’est pourquoi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou a appelé tous les jeunes à l’union dans l’action. Il a enfin rappelé aux étudiants que le combat que le CNSP mène est le leur depuis plus de 40 ans où les étudiants nigériens revendiquaient de mettre hors de nos frontières, les troupes impérialistes, colonialistes et leurs valets locaux.
Tiémogo Amadou, ONEP Maradi.