Ce n’est pas pour encore remuer le couteau dans la plaie. Cependant, la mauvaise manipulation qui a été faite d’un extrait du discours prononcé par le président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, le Général Mahamadou Abou Tarka, lors du Forum de dialogue Administration-population, tenu le 09 janvier 2021 à Ouallam, est d’autant plus grave qu’elle mérite qu’on y revienne pour lever quelques équivoques. Loin de nous l’idée de jouer au ‘’petit avocat’’ commis d’office pour défendre ‘’l’accusé’’, mais franchement, il faut qu’on se ressaisisse pour éviter de sombrer dans certaines dérives malsaines propres à saccager ce que nous avons de plus cher au Niger : l’unité nationale !
Notre intime conviction est que nous sommes dans l’obscur scenario d’un faux procès fait à un homme. D’abord, parce que le Général Abou Tarka est un officier supérieur de notre armée, une institution qui est fondée sur le respect rigoureux d’un certain nombre de valeurs et règles qui mettent en avant la défense du Niger et de son peuple, pris dans leur globalité et leur unité. Et ces valeurs-là sont scrupuleusement cultivées, promues et défendues par chaque officier et homme de rang.
Ensuite, comment a-t-on pu perdre de vue un seul instant que l’intéressé est celui-là même qui préside, depuis environ une décennie, l’institution dont la principale vocation est d’œuvrer pour la consolidation de la paix et de la cohésion sociale dans notre pays ? Lui prêter des mots ou des intentions malveillantes à l’encontre de la cause pour laquelle il continue de se battre depuis des années, à savoir celle de la consolidation de la paix, est proprement insensé.
Pourtant, le discours du Général Mahamadou Abou Tarka est clair comme l’eau de source. Mieux, il comporte des points forts et positifs à tous points de vue. Et, comme pour répondre à tous ses objecteurs, le président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, dans le même discours, disait ceci : « Que cela soit clair. Dans notre République la stigmatisation des communautés n’a pas de place. La République est inclusive, elle est aveugle à l’origine ethnique des individus. La responsabilité des terroristes est et demeure individuelle. Elle ne s’étend pas à leur ethnie. ». A ceux qui avaient émis le moindre doute sur le sens de son discours, et à ceux-là qui s’acharnent à le travestir, voilà votre réponse !
Mais, ces derniers temps, comme si le ‘’malin génie’’ de Descartes a décidé de s’amuser avec notre conscience collective en l’enfonçant dans la brume, on n’arrive même plus à s’écouter dans ce pays. D’où tous ces écarts de langage et ces ‘’gros mots’’ véhiculés à profusion sur les réseaux sociaux et qui participent à saper les fondements de cette Nation nigérienne bâtie sur le piédestal de l’unité et de la cohésion sociale, et bétonnée par la claire conscience que nous avons de notre communauté de destin. En effet, certains propos proférés avec une certaine charge de passion et d’intolérance vont trop loin en foulant du pied les valeurs cardinales de l’équilibre de la Nation. Agir ainsi, c’est pousser l’insouciance jusqu’à oublier que notre société nigérienne tire toute sa substance, sa force et sa dignité des racines profondes de nos traditions ancestrales qui font de notre peuple cet ensemble uni et solidaire.
Aujourd’hui encore, ces mêmes valeurs traditionnelles ancestrales doivent prévaloir ! Ainsi, toujours et en toute circonstance, nous devons rester lucides, tolérants et ne nous laisser guider que par le seul souci de préserver l’unité nationale, dans ce Niger un et indivisible ! Car, nous sommes et nous resterons ce grand peuple soudé par les liens solides et infrangibles de la fraternité et de la solidarité. Nigériens, faisons l’effort de nous parler et de nous écouter, entre nous, sans rancœur ni passion.
Assane Soumana(onep)