
Un vendeur ambulant de criquets à Niamey
Le criquet est un insecte herbivore volant et sautant qui est devenu un aliment prisé par les habitants de la ville de Niamey. En cette période de froid, cet aliment se trouve en vente partout dans les marchés et au niveau des grandes artères de la ville de Niamey. A la recherche de leur gagne-pain, ils sont nombreux les jeunes âgés de 18 à 30 ans qui s’adonnent à la vente de cet aliment.
Les jeunes revendeurs de criquet sillonnent à longueur de journée les marchés, les quartiers périphériques ainsi que les différentes artères de la ville pour proposer aux éventuels consommateurs cet « amuse-gueule ». Muni de sa charrette remplie de criquets, un jeune garçon, la vingtaine bien sonnée, circule aux alentours du marché ‘’Boundou siminti’’ de Harobanda. Ce jeune garçon nous explique qu’il se ravitaille au niveau du marché Katako. « Nous prenons le sac de 100 Kg de 40. 000 à plus, tout dépend de la qualité. On revend la tasse à 1200 Fcfa voire 1250 Fcfa. La tasse des petits criquets est à 900 Fcfa », a-t-il dit.
Disponible en grande quantité en cette période de froid, ce jeune revendeur précise que ce commerce lui permet de se prendre en charge financièrement. « Pendant la saison froide, je peux vendre plus de 30 sacs de 100 kg de criquet. Je gagne bien ma vie avec ce commerce. J’aide ma mère qui se trouve au village avec l’argent que je gagne. Actuellement, je me bats pour amener la dot à ma fiancée », ajoute-t-il.
Selon ce revendeur, le commerce du criquet est certes bénéfique, mais c’est un travail pénible. « Je suis sous ce chaud soleil toute la journée et, en fin de journée, je dois me promener dans les quartiers pour vendre le restant que je n’ai pas pu écouler dans le marché », confie-t-il d’un air épuisé.
Il explique que les grossistes importent le criquet de plusieurs régions du Niger, notamment de la région de Dosso, Maradi, mais aussi de l’extérieur du pays. « Il existe différentes catégories de criquets à savoir les types ‘‘kahorda’’, ‘‘gozaro’’ et ‘‘bakar fara’’. Le criquet le plus consommé et apprécié est le gros rouge qu’est ‘‘kohorda’’, a-t-il dit.
Selon Hadiza, une jeune vendeuse de criquets cuits, la période d’abondance du criquet est un moment propice pour monter son petit commerce. « À chaque saison froide, je m’approvisionne à partir de Doutchi. Je le prépare et j’ajoute surtout des légumes comme la tomate fraiche, l’oignon, le piment frais, etc. Ces dernières années, je mets le citron et la moutarde pour ceux qui en demandent », explique la vendeuse. Elle a par ailleurs indiqué qu’elle fait le tour de quelques quartiers environnants et des grands espaces pour vendre, avant de s’installer dans son stand au marché de Harobanda. « Par la grâce de Dieu, ce commerce marche bien car, avec les revenus, j’arrive à subvenir à tous mes besoins », a-t-elle confié. Nombreuses sont les femmes et même certains hommes qui consomment le criquet. C’est notamment le cas de madame Abdoul Moumouni Mariama, une jeune dame rencontrée chez le vendeur de criquet. Elle explique qu’elle est venue acheter pour la consommation familiale.
Salima H. Mounkaila(onep)