Si la Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (ColDEFF) n’existait pas, il fallait alors la créer pour le bien du Niger et de ses caisses, ainsi que rendre justice au peuple meurtri par tant de scandales financiers restés impunis. Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, l’a compris très tôt. La preuve, dès son premier Message à la Nation, le 28 juillet 2023, avait déjà donné le ton en faisant le serment de mettre fin au règne de l’impunité, notamment en s’attaquant résolument aux fléaux de la mauvaise gouvernance, avec en toile de fond la corruption et les détournements des biens publics.
Cette option prise par le Chef de l’Etat est en parfaite harmonie avec la clameur des appels pressants qui fusaient de partout pour demander aux nouvelles autorités en place de prendre des mesures fortes et adéquates en vue de faire toute la lumière sur la gestion calamiteuse du régime déchu, afin que justice soit enfin faite. C’est ainsi que le Président du CNSP adopta l’Ordonnance 2023-09 du 13 septembre 2023 portant création, missions, composition et modalités de fonctionnement de la Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (ColDEFF).
Des résultats, somme toute probants
Après avoir prêté serment devant le Chef de l’Etat, puis renvoyés dans l’exercice de leurs fonctions, les 42 commissaires composant la CoLDEFF se sont repartis dans quatre (4) sous-commissions, à savoir la Sous-commission N° 1 : Administration centrale et institutions ; la Sous-commission N° 2 : Collectivités Territoriales ; la Sous-commission N° 3 : Etablissements publics de l’Etat, Sociétés d’Etat et Sociétés d’économie mixte, projets et programmes, personnes physiques et morales de droit privé, et la Sous-commission n° 4 : Dénonciations et Relations publiques. Ce dispositif organisationnel une fois mis en place, ils se sont mis résolument au travail en s’attaquant aux lots de dossiers mis à leur disposition, notamment sur des rapports d’inspection.
C’est ainsi que, après environ un mois d’activités, le Bureau de la CoLDEFF qui venait d’être reçu en audience par le Chef de l’Etat en présence des autres membres du CNSP, présentait, le 15 février 2024, son premier résultat qui se chiffrait à 12.038. 839. 799 FCFA. Puis, lors de la deuxième rencontre avec le Président du CNSP, le 15 mars 2024, le résultat annoncé par le président de la CoLDEFF, le Colonel de gendarmerie Abdoul Wahidou Djibo, était de 25 466 211 692 FCFA. Un mois plus tard, la CoLDEFF annonçait un bilan des recouvrements opérés pour un montant global de 42. 930. 622. 813 FCFA.
Et, pour la toute dernière situation, le bilan global des recouvrements est de 49. 152 500. 961 FCFA à la date du 24 juillet 2024. Il importe de préciser que tous ces montants incluent les paiements directs en cash, par chèques et par virements bancaires, les encours ainsi que les dations en paiement portant sur les compensations en nature.
Confiance et soutien politique sans faille du Président du CNSP
Il est indéniable que l’un des principaux atouts pour la CoLDEFF dans l’accomplissement de sa noble mission, c’est la confiance et le soutien politique sans faille dont le Président du CNSP crédite cette institution phare de la transition. C’est à ce titre que le Chef de l’Etat a réservé, le 13 décembre 2023, sa première visite sur le terrain au siège de la CoLDEFF. Le Général Abdourahamane TIANI s’est rendu sur place à l’effet d’assurer les membres de la Commission de sa confiance et de son ferme soutien dans l’accomplissement de leurs nobles et louables missions au service du Niger.
Et quelques jours plus tard, le 18 décembre 2023, dans son Message à la Nation, le Chef de l’Etat réitérait son engagement indéfectible dans la lutte contre l’impunité et son ferme soutien à la CoLDEFF. « Nous avons fait le serment de remettre l’Etat dans ses droits ; pas de répit ni de pitié pour ceux qui ont spolié les biens de l’Etat. Nous avons instruit la CoLDEFF de travailler en toute transparence, dans le strict respect des droits des uns et des autres », a-t-il lancé.
Mieux, au cours de son premier grand entretien accordé à la télévision publique nationale, le Président du CNSP a tenu à dire que « ni les membres du CNSP, ni les membres du gouvernement, ni moi-même, n’allons interférer dans les décisions que la CoLDEFF aura à prendre ».
Difficultés majeures rencontrées
En revanche, force est de reconnaître que la CoLDEFF s’est heurtée à certaines difficultés ayant eu un impact négatif sensible sur le bon accomplissement de sa mission.
Parmi ces difficultés majeures, on peur citer la fuite de certaines personnalités et autres responsables d’institutions mis en cause dans des dossiers portant sur d’importants préjudices; le fait que la plupart des gros dossiers populaires sur lesquels les citoyens attendent et interpellent la Commission soient pendants devant les tribunaux, donc inaccessibles pour la CoLDEFF; la nécessité de mener de nouvelles investigations pour certains dossiers sensibles, avec tout ce que cela implique en termes de procédures; le fait qu’un grand nombre de rapports soumis à la CoLDEFF portent sur des préjudices financiers très faibles, et la très faible contribution des citoyens en matière de dénonciation alors même qu’une Sous-commission à part entière est en charge de ce volet.
Pour les perspectives, les prochains jours s’annoncent très prometteurs en termes d’activité et de mobilisation de fonds. En effet, depuis plus d’un mois, la CoLDEFF est entrée dans une nouvelle phase de sa mission qui porte sur un méticuleux travail d’investigations en vue du traitement des dossiers relatifs à l’exécution des marchés publics de 2018 à 2022.
Au terme d’un an d’exercice du pouvoir par le CNSP, les membres de la CoLDEFF, ayant toujours à l’esprit le sens de la responsabilité qui leur incombe et le souci de bien mériter la confiance placée en eux par le Président du CNSP, restent plus que jamais déterminés à poursuivre le combat contre la délinquance économique au Niger, en usant de tous les moyens légaux pour remettre l’Etat dans tous ses droits, et assouvir ainsi le besoin de justice fortement exprimé par le peuple nigérien souverain.
Cellule Communication/CoLDEFF