Le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Idi Illiassou Maïnassara et ses collaborateurs étaient aux assises de la 1ère session ordinaire du Conseil Economique Social et Culturel (CESOC) au titre de l’année 2022. «Quelles stratégies pour le développement des mutuelles de santé au Niger», c’est sur ce thème qu’ont porté la communication et les échanges de la 7ème journée des travaux des Conseillers du CESOC.
«En faisant de la problématique de l’accès géographique et financier aux soins et services de santé, comme thème central de l’échange entre votre institution et notre département ministériel, cela illustre votre intérêt pour l’amélioration des conditions de vie et de santé en particulier de notre vaillante population», a d’entrée de jeu déclaré Dr Idi Illiassou Maïnassara. Pour le ministre en charge de la Santé, cette problématique est au centre des préoccupations des autorités, contenue dans le programme de Renaissance Acte III du Président de la République, Chef de l’Etat et dans la DPG du Premier ministre, Chef du Gouvernement. Tout comme également elle est au cœur des différents plans de développement sanitaire élaborés par notre département ministériel dont le cinquième est en cours d’élaboration.
Par rapport à l’aspect relatif au bas niveau d’accès aux soins de qualité, le ministre a indiqué qu’en dépit des efforts de l’Etat et de ses partenaires, la couverture sanitaire (la proportion de la population vivant à 5 km d’une formation sanitaire) est de 53%. «Cette situation se justifie par un certain nombre de facteurs dont la grande superficie du pays, la dispersion de la population, le non-respect des critères d’implantation des formations sanitaires conformément à la carte sanitaire, mais aussi la non prise en compte des cases de santé dans le calcul de cette couverture sanitaire», a-t-il précisé. En effet, près de 1.290 centres de santé intégrés, 2.442 cases de santé sont opérationnelles sur l’ensemble du territoire et l’Etat et ses partenaires ont initié des stratégies alternatives de prestations de soins et de services au profit des populations qui sont au-delà de 5 km d’un CSI à travers l’organisation des sorties foraines et des sorties mobiles.
A tout ceci s’ajoute aussi 12.000 relais communautaires qui offrent un paquet intégré de soins préventifs, curatifs et promotionnels sous l’encadrement des responsables des CSI et des Cases de santé. Le ministre a exprimé sa conviction que la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle a des chances d’aboutir au Niger à un accès effectif de la majorité de la population aux soins de santé. «En effet selon l’OMS, le but de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) est de faire en sorte que tous les individus aient accès aux services de santé essentiels (préventifs, promotionnels, curatifs, ré-adaptatifs) et de bonne qualité dont ils ont besoin, sans subir de difficultés financières», a déclaré Dr Idi Illiassou Maïnassara. Toutes les populations, quels que soient leurs revenus, leur lieu de résidence ou leur sexe, bénéficient d’au minimum 80% de couverture en services essentiels de santé et qu’elles bénéficient de 100% de couverture du risque financier lié aux paiements directs des services de santé.
Dans le cadre de sa marche vers la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), le Niger a adopté une Stratégie de Couverture Sanitaire Universelle (SNCSU) 2021-2030, par décret n°2021-583/PRN/MSP/P/AS du 23 juillet 2021. «Cette stratégie s’appuie sur trois (3) piliers à savoir l’offre des soins et services de santé de qualité, la protection financière des usagers et les déterminants de la santé», a rappelé Dr Idi Illiassou Maïnassara. Concernant les déterminants de la santé, la stratégie de la CSU a retenu de travailler sur la nutrition, l’accès à l’eau potable
et à l’hygiène-assainissement, les risques de l’environnement (pollution de l’air, des sols et de l’eau). S’agissant de l’offre des soins et services de santé de qualité, cette dimension de la CSU porte sur des piliers essentiels du système de santé, à savoir les infrastructures et équipements ainsi que leur maintenance, le personnel ainsi que les médicaments et autres produits de santé. Le Ministère en charge de la Santé est à pied d’œuvre pour mobiliser ses partenaires nationaux et internationaux à leur renforcement.
Ainsi dans le cadre de la progression vers la CSU, les prévisions en construction de nouvelles infrastructures sont de 1.150 CSI qui viendront s’ajouter aux 1.290 CSI existants soit une augmentation de 115 CSI par an. «Le contenu et l’objectif de la stratégie de la CSU traduisent aisément tous les enjeux pour le Niger afin d’asseoir une politique solide et pérenne d’accès de nos populations aux soins de santé et cela conformément aux engagements politiques des autorités de notre pays. Sa réalisation nécessite l’adhésion et la mobilisation de nous tous et en appelle à la volonté politique, un projet de société, un défi qui ne peut être porté que par la volonté du pays dans son ensemble d’aller vers le bien-être de tous, c’est-à-dire en usant de solidarité», a lancé le ministre, Dr Idi Illiassou Maïnassara.
Mahamadou Diallo(onep)