Suite aux inondations et aux attaques terroristes contre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les populations dans les régions de Tillabéri, Maradi et conformément à ses attributions constitutionnelles de Promotion et de Protection des Droits Humains, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) fait le communiqué suivant :
A. Des inondations provoquées par les pluies récemment enregistrées sur le territoire national
Depuis le mois de juillet, notre pays connait une vague de pluies diluviennes. C’est ainsi qu’il ressort des données publiées par la Direction Générale de la Protection Civile qu’à la date du 09 aout 2021, 7812 ménages, correspondants à 69.515 personnes, ont été victimes des dégâts dus à l’importance des pluies enregistrées. Celles-ci ont en outre occasionnées de nombreuses pertes en vies humaines.
La plupart des victimes des inondations occupent actuellement les salles de classes des écoles devenues, des sites d’accueil de fortune, où ces sinistrés vivent, pour beaucoup, à l’air libre ou à même le sol. Ces conditions de vie les exposent à de véritables risques de maladies comme le paludisme, le Choléra et du fait de la promiscuité des lieux à des risques de propagation de virus de la COVID-19.
B. Des attaques terroristes dans les départements de Banibangou et Torodi (Région de Tillabéri)
Consécutivement aux attaques criminelles de Banibangou et Torodi suivies de nombreuses pertes en vies humaines, plusieurs missions de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), s’étaient rendues dans ces localités.
Il convient de rappeler que s’agissant de Banibangou, le 25 juillet 2021, des bandits armés à motos avaient attaqué les populations du village de Wiyé. Le bilan est de 14 morts.
Trois jours après, le 28 juillet 2021, le village de Deykoukou était à son tour attaqué. Le bilan est de 19 morts, 03 blessés et un nombre important de bétails emportés.
A Torodi nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) étaient tombées dans une embuscade à elles tendue, le 31 juillet 2021, par les terroristes, entre les villages de Koutoubou et Tangounga. Le bilan est de 20 morts dont un civil et 02 portés disparus.
Le 16 août 2021, les populations du village de Darey Dey succombaient à une attaque terroriste. Le bilan est de 37 morts, parmi lesquelles 04 femmes et 13 enfants.
C. Des attaques contre les personnes et leurs biens dans le département de Madarounfa (Région de Maradi)
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) suit avec une grande attention l’évolution de la situation sécuritaire dans la région de Maradi, notamment, dans le département de Madarounfa où des malfaiteurs constitués en bandes organisées portent régulièrement atteinte aux droits des personnes (droits à la vie, d’aller et venir, à la propriété, atteinte à l’intégrité physique, aux biens des personnes etc.).
Face à ces différents constats la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) recommande :
– Sur la situation des victimes des inondations :
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), lance un vibrant appel aux autorités, à toutes les bonnes volontés et aux partenaires afin d’apporter une assistance rapide et conséquente aux sinistrés.
En outre, elle attire l’attention des populations sur les risques auxquels elles s’exposent en occupant les espaces inondables.
– Par rapport aux attaques terroristes et les atteintes contre les personnes et leurs biens dans les régions de Tillabéri et Maradi
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), attachée au caractère sacré de la vie humaine et au respect des droits des personnes et de leurs biens, s’indigne du nombre de plus en plus croissant des enlèvements des personnes dans la région de Maradi.
Elle s’indigne également des différentes atteintes aux droits humains commises par des groupes criminels dans cette région.
Elle déplore les innombrables pertes en vies humaines engendrées par les attaques terroristes, présente à la Nation, aux parents, proches et amis des victimes ses condoléances les plus attristées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Par ailleurs, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), tenant compte de toutes ces situations devenues désormais récurrentes :
– Invite les populations à établir une étroite collaboration avec les autorités en charge des questions sécuritaires ;
– Exhorte les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à porter plus d’attention aux informations (sur les aspects sécuritaires) portées à leur connaissance par les populations ;
– Recommande à l’Etat en plus des efforts déjà consentis, le renforcement des capacités humaines et logistiques des forces de sécurité intérieure (Gendarmerie Nationale, Garde Nationale, Police Nationale), qui sont constamment en contact avec les populations.
Fait à Niamey, le 18 août 2021
Pour la CNDH Le Président Pr Émérite Khalid IKHIRI