L’Ordre des Ingénieurs en Génie Civile du Niger (OIGCN) a organisé, le samedi 7 décembre 2024 à Niamey, une conférence sur l’utilisation du ciment dans la construction, un événement marquant pour le secteur du bâtiment et des travaux publics au Niger. En réunissant des professionnels, des ingénieurs et des décideurs, cette rencontre vise à aborder les enjeux cruciaux liés à la durabilité et à la qualité des infrastructures dans notre pays.
Cette conférence comprend deux panels. Le premier s’est penché sur la nature du ciment, sa fabrication, son utilisation dans le béton et l’importance de sa qualité. Le second panel est centré sur les différents types de ciments utilisés dans les ouvrages, comme celui requis pour construire un pont, différent de celui employé pour d’autres constructions. Ainsi, le choix du ciment dépend de la qualité et de l’usage prévus pour l’ouvrage.
Le représentant du ministre des Transports et de l’Equipement, M. Alio Amine a rappelé l’importance de l’adoption du décret n°2018-739/PRN/ME en octobre 2018. Ce texte législatif a institutionnalisé le cadre réglementaire de la profession d’ingénieur civil, conférant ainsi une légitimité juridique aux acteurs du secteur. « Cette réforme a considérablement transformé le paysage professionnel du génie civil au Niger », a-t-il souligné, insistant sur la responsabilité de l’OIGCN dans la régulation de la profession.
Le ciment, matériau central de la construction, poursuit-il, a été mis en avant comme un élément clé pour garantir la durabilité des infrastructures. « Dans un contexte où le Niger cherche à moderniser ses infrastructures et à améliorer les conditions de vie de sa population, il est impératif de se pencher sur les meilleures pratiques d’utilisation du ciment », a-t-il dit.
Quant au président de l’OICGN, M. Issaka Gladima, il a souligné qu’il est essentiel de faire appel à des spécialistes, compte tenu qu’il s’agit de professionnels du bâtiment. « Si vous avez un projet ou une concession à réaliser, il est impératif de vous diriger vers des experts tels que les ingénieurs et les techniciens supérieurs. Dans le cas où une construction serait réalisée sans l’expertise adéquate, cela peut entraîner des complications. Ainsi, on risque de subir des pertes, et deux scénarii se présentent : soit on exagère les dimensions et utilise plus de ciment que nécessaire, soit au contraire, on réduit les dimensions, ce qui est encore plus problématique. Dans ce dernier cas, le bâtiment nécessitera un entretien régulier, ce qui engendrera des coûts importants. Il est donc toujours préférable de faire appel à des professionnels. Dans tous les cas, nous perdons de l’argent, car nous n’avons pas su adapter le travail au besoin spécifique ou à l’utilisation prévue », a-t-il souligné.
Il a également indiqué que les étudiants présents à cette conférence représentent la base de cette formation. « Ce sont eux qui devront relever les défis liés à l’utilisation du ciment. Ainsi, c’est une façon d’éveiller leur conscience quant à l’importance et l’utilisation de leur responsabilité dans le secteur du génie civil. C’est pourquoi, les étudiants aussi bien que les professionnels, et même les fabricants de ciment, ont été invités à cette conférence », a-t-il conclu.
Rabiou Dogo (ONEP)