Le ministre de la Santé Publique et la Représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Niger, ont co-animé, hier matin, une conférence de presse à Niamey. Entourés de leurs proches collaborateurs et des représentants des partenaires techniques et financiers, Dr Idi Illiassou Mainassara et Dr Anya Blanche avaient invité la presse pour éclairer l’opinion sur les dispositions et les mesures prises au Niger face à la maladie du coronavirus qui n’a, hélas jusque-là, pas de remède approprié et qui prend de l’ampleur à travers le monde.
Dans son exposé préliminaire, le ministre de la santé publique a indiqué que le coronavirus a été annoncé officiellement le 31 décembre 2019 par les autorités chinoises. Le coronavirus ou covid-19 selon la terminologie adoptée par l’OMS touche à la date du 1er mars 58 pays à travers le monde et a touché au total 87.137 personnes à la même date dont 79.968 en Chine le premier et plus grand foyer de la maladie et 7.169 en dehors de ce pays selon l’OMS. L’organisation a notifié formellement 2.977 cas de décès dus à ce virus. Le Niger est jusque-là épargné mais les autorités au plus haut niveau n’en demeurent pas moins préoccupées par cette terrible maladie qui, à la date du 1er mars a été signalée dans trois pays africains : l’Algérie, l’Egypte et le Nigeria. L’épidémie a été déclarée comme ‘’urgence de santé publique’’ par l’OMS le 30 janvier dernier. Le risque de propagation du Covid-19 a été porté au niveau élevé dans tous les pays par ladite organisation le 28 février. Des recommandations ont été formulées à l’endroit des pays afin d’être prêts à détecter précocement les cas, à isoler les patients, à rechercher leurs contacts, à dispenser des soins cliniques de qualité, à empêcher la flambée dans les hôpitaux et empêcher la transmission communautaire.
Au vu de ces recommandations, le Niger bien qu’épargné n’a pas hésité à prendre des mesures pour protéger les travailleurs de la santé, les populations à risque. Ainsi, il a été produit 5000 aides mémoire de sensibilisation sur le covid-19 au profit des agents de santé. Du matériel de protection a été placé au niveau de tous les points d’entrée aériens et terrestres sur le territoire national. s’agissant de la protection des populations à risque, le ministre a souligné entre autres la mise en place d’une équipe technique nationale, le renforcement de la surveillance au niveau de tous points d’entrée dont les trois aéroports internationaux, les points d’entrée de Makalondi, Pételkolé, à Gaya, Agadez, Arlit, Konni, Dan Issa et Guidan Kané, la dotation en kits de gestion des urgences sanitaires des services de prise en charge des cas suspects, la mise en place d’un dispositif d’identification des cas suspects, la mise en place d’un système de transport sécurité au niveau du SAMU, la capacité renforcée du CERMES en réactifs d’analyses, la location d’un local pour l’observation des cas alertes.
D’autres actions sont en cours de préparation pour davantage renforcer le dispositif d’alerte, de prise en charge d’éventuels cas au plan sous régional et régional pour une meilleure préparation de la riposte à l’épidémie. Mais le ministre a invité les populations nigériennes à ne pas paniquer mais plutôt à coopérer avec les services compétents pour se protéger et protéger les autres, pour empêcher le Covid-19 d’entrer sur notre territoire. En plus, Dr Idi Illiassou Mainassara a évoqué, entre autres, mesures à prendre comme se laver fréquemment les mains, se couvrir la bouche et le nez en cas de toux et d’éternuement, d’éviter le contact étroit, de consulter le médecin en cas de fièvre, toux ou difficultés respiratoires ou encore éviter de manger de la viande crue ou insuffisamment cuite et éviter les voyages dans les zones d’épidémies sans nécessité absolue.
Répondant aux nombreuses questions de la presse, la Représentante résidente de l’OMS a invité les journalistes à visiter le site Internet de l’OMS qui contient beaucoup d’informations très utiles sur cette épidémie. Mme Anya Blanche a appelé à ne pas paniquer assurant que tout est en train d’être fait tant à Niamey qu’à l’intérieur du pays, au niveau des aéroports comme des points d’entrée pour se prémunir contre l’épidémie et pour protéger les populations. Quant à la question sur la transmission, elle a souligné qu’elle se fait généralement par voie aérienne (toux, éternuement…) et le port de masque, bien que non systématique, est une bonne option pour la prévention en plus d’autres actions. A la question de savoir s’il existe un médicament contre le Covid-19, Mme Anya Blanche a indiqué qu’il n’y a pas d’évidence scientifique jusqu’à présent. Les intervenants à cette conférence, qu’il s’agisse du Secrétaire général du ministère, du directeur de la surveillance épidémiologique, du responsable de l’équipe technique ou du SAMU et de l’OMS, ont tous assuré que les mesures sont prises à tous les niveaux pour faire face à toute urgence. Ils ont en outre souligné la nécessité d’une bonne collaboration de la population, tant au niveau des 15 points d’entrées terrestres que des aéroports.
Zabeirou Moussa(onep)