Le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses et Coutumières, M. Alkache Alhada, a animé, hier après-midi à son cabinet, une conférence de presse sur les dernières violences perpétrées à Niamey, suite à la diffusion par la CENI des résultats du 2ème tour du scrutin présidentiel, qui a eu lieu le 21 février 2021. Des violences qui ont fait deux (2) morts et d’importants dégâts matériels. Par ailleurs, 468 personnes ont été interpellées et d’autres instigateurs de ces violences, en fuite, sont activement recherchés par la Police Nationale. Face aux médias nationaux et internationaux, le ministre en charge de l’Intérieur a promis que ces ‘‘actes de vandalisme’’, ne vont pas rester impunis.
Lors de son intervention, M. Alkache Alhada a indiqué que les jeunes, qui composent essentiellement les émeutiers ont été poussés par certains responsables politiques. Il a dit ne pas comprendre le fait que le candidat Mahamane Ousmane, lui-même ait opté pour la voie légale en choisissant de recourir à la cour constitutionnelle pour des éventuelles revendications, mais que ceux qui disent le soutenir, eux, choisissent la voie de la violence. Il a ensuite rappelé les propos incendiaires, provocateurs et incitateurs, tenus par certains responsables politiques, lors des réunions et autres meeting. A titre illustratif, il a évoqué le cas d’un d’entre eux qui aurait déclaré, le 29 août 2020, ‘’de créer une alternance avant la tenue des élections de décembre 2020’’. A ce propos, le ministre s’est demandé comment peut-on, créer une alternance avant les élections, autrement que par la force, par un coup d’Etat. Il a rappelé à ce titre la fameuse déclaration faite par ce leader qui disait que si sa candidature n’était pas retenue, alors ce qui est arrivé au Mali, arrivera au Niger. Notant que l’agenda de ce leader politique était de créer les conditions d’une insurrection, pour que le Niger se transforme en Mali, M. Alkache Alhada a dit que c’est ignorer que le contexte n’est pas le même au Niger et au Mali.
En effet, a précisé le ministre Alkache Alhada, le Niger est profondément attaché à la démocratie et ne se laissera pas piéger par ce genre de propos va-t-en-guerre. Poursuivant son intervention, le ministre en charge de l’Intérieur a rappelé les propos forts, qui résonnent comme un appel au meurtre, tenus par le même leader politique lors d’un meeting à Téra. Indiquant que plusieurs autres propos de ce genre ont été tenus par l’intéressé, dont ‘’des propos racistes’’, le ministre a estimé que c’est la première fois, au Niger, « qu’un homme politique tient des propos aussi inacceptables que ce qu’il a dit en termes de xénophobie, de racisme et qui tendent à opposer blanc et noir au Niger ».
Ce qui a amené le ministre a rappeler que notre pays est un pays de grand brassage et ce brassage a été hérité de longue date et les Nigériens ont assumé cette histoire, à travers notamment des relations ancestrales, qui ont permis aux uns et aux autres de vivre en symbiose et en parfaite harmonie, sur la base des valeurs humanistes, solidaires, auxquelles s’attache le peuple nigérien et qui fondent le Niger.
Evoquant le bilan des violences à Niamey, le ministre de l’Intérieur a regretté la mort de deux personnes et a annoncé l’interpellation de 468 émeutiers et de certains instigateurs des violences, tandis que d’autres sont activement recherchés. « Pour les deux morts qu’on déplore, l’un était le garde rapproché de M. Seyni Oumarou et l’autre était un malade d’épilepsie, qui aurait succombé après avoir piqué une crise.
Le bilan dressé par le ministre Alhada porte aussi sur des destructions d’infrastructures publiques et privées, des menaces et des intimidations des citoyens par ceux-là qui se disent démocrates, par l’entremise des jeunes gens. Par exemple la maison du journaliste Moussa Kaka a été brûlée, non pas par des enfants de 13 ou 14 ans mais plutôt par ceux qui les ont envoyés. « Tout comme ils sont responsables des pillages des boutiques, des stations-services », a ajouté M. Alhada.
Selon lui, une évaluation sera faite et les fauteurs de troubles et autres instigateurs payeront. « Tous les actes qu’ils ont posés sont des actes répréhensibles, les auteurs, co-auteurs, complices, instigateurs des violences, de l’intérieur comme ceux de l’extérieur, par ce qu’il y a des gens qui les ont même financés, tous vont répondre devant la loi. Des dossiers sont en préparation et ils vont payer », a clairement indiqué le ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Il a ajouté que déjà certains auteurs de ces actions violentes, de ces forfaits, ont été interpellés, dont certains hommes politiques.
Il a enfin indiqué qu’ils n’accepteront pas que ‘‘les efforts du Niger, qui est bien lancé dans le processus démocratique et dans le renforcement des Institutions républicains, soient annihilés par des personnes, sans foi ni loi’’. Plusieurs questions ont été posées, au ministre par les journalistes nationaux et internationaux, auxquelles il a répondu, en respectant le secret des instructions en cours.
Par Mahamadou Diallo(onep)