Une chose est de disposer d’infrastructures routières ultra-modernes, une autre est de savoir (pire, de bien vouloir) s’en servir à bon escient pour se faciliter la vie ! Cette leçon, nous la tenons du constat qui se révèle quotidiennement à nos yeux en circulant sur les grandes artères de la ville de Niamey. En effet, on pouvait espérer qu’avec toutes les commodités dont sont dotées les nouvelles routes récemment construites à Niamey, certaines difficultés seraient à jamais résolues. Ce n’est hélas pas le cas !
En prenant par exemple le cas précis de la circulation des piétons, tout semble montrer qu’en dépit du dispositif mis en place pour la réguler (donc la faciliter), avec notamment les traits blancs matérialisant les points de passage prioritaire des piétons, les choses n’ont fait que s’aggraver. Il se trouve que les conducteurs des véhicules et engins, profitant allégrement du confort de ces routes, roulent à tombeaux ouverts en ignorant royalement le respect des points de passage piétons spécialement conçus pour donner une certaine priorité aux piétons qui traversent la chaussée. Aujourd’hui, très rares sont les conducteurs qui respectent cette réglementation pourtant bien inscrite dans le code de la route, au même titre que les panneaux de Stop et autres passages protégés.
Cette situation qui s’apparente à une réelle confiscation du droit des piétons doit cesser. Ailleurs, dans plusieurs pays, les piétons sont rois dans la circulation. Les automobilistes leur facilitent le passage en marquant l’arrêt pour leur permettre de traverser la chaussée en toute sécurité. Et dans ces pays, la violation du respect des passages piéton sont assimilés à une ‘’tentative d’assassinat’’ contre les autres usagers. Ici, à Niamey, le piéton qui ose s’aventurer en milieu de la chaussée au nom du respect dû aux points de passage piéton est un candidat au suicide : un taximan ou autre automobiliste pressé aurait vite fait de l’écrabouiller, sinon de l’invectiver, sans se demander s’il est dans ses droits.
La situation est surtout cruciale pour les jeunes écoliers qui, aux heures de pointe, doivent attendre en bordure des routes, guettant la moindre opportunité pour traverser les voies sans se faire faucher par une voiture ou une moto. Et quand l’attente devient très longue, la traversée devient un véritable jeu de roulette russe où il faut courir en tâchant d’esquiver les voitures et les motos déboulant de tous les côtés et à vive allure.
Franchement, ce jeu de la loi du plus fort doit cesser ! Il faut imposer, et à tout prix, aux conducteurs le respect rigoureux des points de passage piéton. Car, il s’agit non seulement de remettre ces autres usagers de la route dans leur droit inviolable, mais surtout de sauver des vies humaines.
Assane Soumana(onep)