Le Conseil Economique Social et Culturel (CESOC) a organisé, hier matin à Niamey, une rencontre de consultation avec les acteurs économiques et financiers. L’objectif est de connaitre leurs attentes vis-à-vis du CESOC et de relever leurs préoccupations majeures susceptibles de faire l’objet d’études pour proposition d’avis ou de loi à adresser au Président de la République et ou à l’Assemblée nationale.
Cette démarche du conseil s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique de travail instaurée par cette institution à travers notamment l’instauration d’un cadre formel et permanent de consultation avec les différents acteurs de la vie publique nationale. Plusieurs personnalités ont pris part à la rencontre dont des membres du gouvernement, les représentants des partenaires techniques et financiers et ceux des structures et organisations socioprofessionnelles.
D’après le président du Conseil économique social et culturel, M. Maïrou Malam Ligari, cette rencontre porte sur trois axes qui sont déclinés dans la Déclaration de Politique Générale du gouvernement et du programme de Renaissance III. Il s’agit des «Infrastructures économiques, l’exploitation des potentialités économiques et de la solidarité et l’inclusion socio-économique des catégories en situation de vulnérabilité». Le président du CESOC a précisé que cette rencontre consultative consiste à participer de manière continue à l’amélioration du dispositif administratif, juridique et institutionnel, afin de l’adapter aux exigences du moment, le rendre toujours plus fluide et propice au climat des affaires et à l’épanouissement de l’économie de manière générale.
M. Maïrou Malam Ligari a auparavant souligné que les organisations socioprofessionnelles sont représentées au sein du CESOC par des conseillers désignés démocratiquement par leurs corporations. «C’est entre autres pour cette raison essentielle qu’il nous parait opportun d’établir un cadre de dialogue avec tous les acteurs afin de permettre de cerner à tous les niveaux les missions dévolues aux conseillers du CESOC. Leur efficacité reste tributaire de votre soutien à leur endroit. Ils pourront ainsi porter et défendre légitimement vos préoccupations et vos recommandations lors des sessions statutaires du Conseil et au besoin à travers les autres mécanismes de fonctionnement de l’institution», a-t-il déclaré. Il a aussi rappelé que le CESOC est, de par sa composition, une assemblée consultative et participative regroupant l’ensemble des forces vives de la nation et à ce titre la loi en fait une force de proposition légale et légitime. C’est pourquoi, a précisé M. Maïrou Malam Ligari, «il demeure un impératif pour nous d’être une institution forte à la hauteur des missions qui nous sont dévolues par la constitution, des attentes placées en nous par le Président de la République et des
aspirations profondes de nos populations». Ceci parce que, a-t-il ajouté, «nous sommes une interface entre le Président de la République, l’Assemblée Nationale et le Peuple Nigérien».
Notons qu’il ressort de la synthèse de cette rencontre, des préoccupations majeures susceptibles de faire l’objet d’un avis ou d’une proposition de loi à l’adresse du Président de la République et du président de l’Assemblée nationale. Aussi, le CESOC s’engage à s’approprier toutes les préoccupations relatées par les acteurs pour les inscrire dans l’agenda des sessions du conseil. Les participants ont relevé un véritable cri de cœur des opérateurs économiques pour sauver le climat des affaires qui souffre de plusieurs maux dont «la concurrence déloyale avec l’informel, le manque d’infrastructures industrielles, le coût de l’énergie et sa disponibilité, l’absence d’infrastructures routières, le coût de la communication élevé; la difficulté de la circulation au niveau communautaire, la lourde fiscalité pour les entreprises, l’attractivité relative du code d’investissement comparé celui des pays voisins».
Enfin des propositions sont formulées à l’issue de cette rencontre. Il s’agit d’œuvrer pour une véritable volonté politique ; de renforcer les capacités des entreprises pour éviter la fuite des capitaux ; de transformer le potentiel existant en cash à travers le financement des entreprises par l’actionnariat populaire ; de mener des études sérieuses de faisabilité des projets ; de changer de mentalité pour consommer le ‘’made in Niger’’ d’abord ; de favoriser l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes dans le secteur de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat ; de faire le plaidoyer en faveur de la décentralisation qui a du mal à avancer au Niger, d’institutionnaliser l’évaluation.
Oumar Issoufou(onep)