Dans le cadre de la COP26 qui se tient cette année à Glasgow, plusieurs tables rondes ont été organisées. Le Niger prend activement part à tous ces travaux à travers ses représentants. C’est ainsi que le Haut-Commissaire à l’Initiative 3N, M. Ali Béty a pris part à plusieurs événements. Il a notamment participé à la table ronde organisée par l’Allemagne, le Luxembourg et les Émirats Arabes Unis en parallèle au pavillon allemand de la COP26. Cette table ronde a pour thème : «Climat, paix et stabilité : affronter le risque grâce à la COP et au-delà». A cette occasion, le Haut-Commissaire à l’Initiative 3N a présenté une communication.
Ce thème vise à s’appuyer sur l’élan multilatéral pour établir un leadership et une stratégie commune pour l’action climatique qui peut faire progresser la paix et la stabilité. Cette rencontre a permis au participant de dégager un large consensus sur le lien inhérent entre le changement climatique, la sécurité et la paix dans le monde. A cette occasion, la table ronde a relevé que le changement climatique est une des plus grandes menaces pour la paix et la sécurité mettant clairement en évidence la nécessité d’une action climatique urgente, ambitieuse et coordonnée. Dans sa communication, M. Ali Béty a souligné que «le changement climatique est à l’origine de nombreux conflits, par exemple dans la région du Sahel, où il contribue à la raréfaction des terres fertiles et des ressources en eau et, par-là, à une compétition accrue entre les différentes communautés pour l’accès à ces ressources, provoquant des tensions et des conflits».
Dans cette intervention, le Haut commissaire à l’Initiative 3N a aussi souligné la nécessité d’agir, «car il apparaît urgent de déterminer des orientations stratégiques et programmatiques, mais aussi des coalitions et des mécanismes de financement qui permettent d’agir de manière concomitante. Il s’agit d’une part, agir sur l’atténuation des effets du changement climatique et leur prise en compte dans les politiques et plans de développement à tous les niveaux, et d’autre part, agir sur les déterminants des relations de pouvoir et de la gouvernance locale, afin de maintenir les facteurs de cohésion et d’inclusion et d’éviter le sentiment de marginalisation et d’exclusion».
M. Ali Béty a rappelé dans ce contexte que la mise en œuvre de la stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle et du développement agricole durable ou Initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » a contribué à contrer les phénomènes de déstabilisation et d’aggravation des tensions intercommunautaires que d’autres pays sahéliens connaissent de manière plus aiguë.
Cette table ronde a enregistré la participation de plusieurs pays. Il s’agit entre autres : du Premier Ministre de Saint Vincent et les Grenadines, du Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense de Luxemburg ; du Ministre de la Défense du Royaume Uni ; du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de l’Allemagne ; de la Ministre du Changement Climatique et de l’Environnement des Emirats Arabes Unis (EAU) ; du Ministre de Affaires étrangères du Malte ; du Ministre des affaires étrangères de Nauru ; du Secrétaire Général de l’OTAN ; du ministre des Affaires étrangères du Kenya ; de l’Administrateur de l’USAID des USA ; du Secrétaire Exécutif de l’OSCE ; sans oublier des représentants de Haut Niveau du Japon, des Maldives, de la Norvège, du Gabon et du Royaume-Uni.
Le Haut-Commissaire a également participé à un autre évènement de Haut niveau intitulé «Accélérer la mise en œuvre de l’initiative ‘’Desert to Power’’ pour mieux rebâtir l’après COVID-19». Cet événement qui a eu lieu dans le Pavillon Afrique de la COP26 à Glasgow, a été organisé par la Banque Africaine de Développement, les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN).
Il a entre autres pour objectifs de faire connaître l’Initiative « Desert to Power », une initiative qui vise à exploiter le potentiel solaire de 11 pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Djibouti, Éthiopie, Érythrée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Soudan) pour déployer 10 GW d’énergie solaire photovoltaïque, grâce à une combinaison de solutions en réseau et hors réseau pour fournir de l’électricité propre à plus de 250 millions de personnes. Cette initiative vise aussi à promouvoir l’investissement dans des projets solaires stratégiques dans les pays du Sahel comme une contribution majeure aux efforts de lutte contre le changement climatique. Il s’agit aussi d’annoncer de nouvelles contributions à l’initiative, notamment la récente approbation de la Facilité de financement «Desert to Power » pour les pays du G5 Sahel auprès du Fonds vert pour le climat et d’échanger les connaissances et partager les enseignements tirés de la mise en œuvre de l’Initiative dans les pays du G5 Sahel.
A cette occasion, le Haut Commissaire a souligné que dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative, le gouvernement du Niger a déjà approuvé en 2018 le Document de Politique Nationale d’Électricité (DPNE) et la Stratégie Nationale d’Accès à l’Électricité (SNAE) qui ont pour objectifs d’atteindre une couverture électrique de l’ensemble du territoire national, avec un taux cible de 80% d’ici 2030, dont 85% à travers le réseau, 5% à travers les mini-réseaux, et 10% à travers les kits solaires. A ce titre, il a précisé qu’une feuille de route nationale a été aussi validée. Elle comporte deux axes d’intervention, dont un premier centré sur l’augmentation de la capacité de production d’énergie solaire connectée au réseau (certains projets sont lancés) et un second axé sur le renforcement et l’extension des réseaux nationaux et régionaux (là, aussi certains projets comme la dorsale Nord ont démarré).
Le Haut Commissaire à l’initiative 3N et ses collaborateurs ont aussi pris part à l’événement intitulé : «Sustainable African systèmes alimentaires: exploiter la puissance de la terre, du vent, de l’énergie, de la numérisation et des personnes». Cet événement qui a été organisé par le partenariat de recherche N8 s’est associé à l’AUDA-NEPAD, avec le soutien du Fonds international de développement agricole et de l’agence de développement allemande GIZ. Cette rencontre avait pour objectif général de montrer comment les recherches entreprises par le N8 sont traduites en solutions aux problèmes et engendrent de réels changements à travers l’Afrique. Les projets de quatre des universités N8 ont été présentés lors de cet événement en mettant l’accent sur le partage des résultats de la recherche, ainsi que sur les activités d’engagement et les perspectives pour la numérisation, l’innovation et la recherche en matière d’engagement citoyen.
Ali Maman(onep) (Source, service communication HC/I3N)