Pour prêter main forte aux établissements publics et contribuer à l’effort de couverture sanitaire de nos populations, l’Etat a autorisé la création des salles de soins, des cliniques et même des hôpitaux privés dans les grandes villes du pays. Et vu la noblesse du travail qu’effectuent ces agents qui ont prêté le serment d’Hippocrate, les populations, malgré leurs maigres bourses, fréquentent de plus en plus ces salles de soins et surtout ces cliniques privées. Depuis des années ces centres de santé pratiquent des tarifs de consultation qui ont évolué de 3500 à 5000FCFA.
Ces tarifs, comme on le voit bien sont d’ailleurs au-delà du pouvoir d’achat de la plupart des patients qu’ils sont sensés accueillir. Le plus grave, c’est qu’on observe ça et là une hausse sensible de ces tarifs de consultation dans certaines cliniques de la ville de Niamey. En effet, de 5000FCFA, ces frais de consultation sont souvent portés à 7.500FCFA voire 10.000FCFA sans aucune forme de procès. On se demande bien ce qui peut aujourd’hui justifier une telle posture de ces formations sanitaires dans un pays où la santé des populations est érigée en rang de priorité nationale.
Et du coup, on s’interroge sur l’efficacité des services de l’Etat sensés contrôler ce secteur. Car si tout le monde peut se réveiller un beau matin pour fixer de nouveaux tarifs de consultation, ne va-t-on pas vers une marchandisation rampante de ce secteur? Il est d’ailleurs effarent que le silence s’installe autour de telles désinvoltures. Nul ne peut empêcher à ces formations sanitaires privées de chercher à rentabiliser leurs investissements, ou même à faire du profit.
Mais n’ont-elles pas aussi le devoir de rester dans les limites du « médicalement » correct ? Il est vrai que, comme l’affirme le dicton populaire, la santé n’a pas de prix. Mais l’ordonnance médicale, au-delà de la simple consultation, a aussi un coût. Et le patient est loin d’être le fortuné qui peut faire face de manière récurrente à autant de frais médicaux.
Oumarou Moussa(onep)