L’air, l’eau, le feu et la terre, nous enseigne la philosophie, sont les quatre éléments constitutifs de l’Univers. Des éléments que l’humain a essayé de ‘’dompter’’ pour sa survie et surtout pour améliorer ses conditions d’existence, s’inscrivant ainsi dans la logique chère au philosophe français René Descartes, qui pense qu’à travers les sciences l’homme arrivera à «devenir maitre et possesseur de la nature» (Discours de la méthode 1637). Seulement voilà, ces derniers temps, cette évidence est mise à rude épreuve par le déchaînement des éléments un peu partout à travers le monde.
Des feux ravageurs qui crament tout sur leur passage depuis plus d’un mois (Dixie fire) aux USA ; sécheresse et incendies de forêts en Grèce, en Algérie et au Maroc; des inondations dévastatrices en Inde, en Allemagne, au Japon, en Turquie et ici chez nous au Niger; des tremblements de terre tout aussi meurtriers en Iran et à Haïti. Tel est le spectacle apocalyptique au rythme duquel vit notre planète. A cela, il faut ajouter la pandémie de la Covid 19 et le chaos social que traversent des pays comme le Liban et l’Afghanistan.
Devant ces tragédies qui provoquent des pertes en vies humaines ainsi des dégâts matériels et psychologiques importants, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la part de responsabilité de l’homme dans ce qui nous arrive. Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont alerté sur les conséquences du réchauffement climatique. Les activistes du climat ont et continuent de crier à tue-tête, mais les politiques et surtout les grandes firmes qui profitent de l’exploitation démesurée des ressources de la nature, n’en font pas assez pour limiter ce processus d’autodestruction. Même les différentes COP n’ont pas encore réussi à inverser la tendance malgré les engagements pris et les déclarations de bonne intention.
Pourtant, les scientifiques ont fait les liens entre tous ces phénomènes extrêmes (inondations, sécheresses, canicule, ouragans) et le réchauffement climatique, dû en grande partie aux actions de l’homme. En effet, dans le dernier rapport du GIEC, publié la semaine passée, il est clairement mentionné que «les activités humaines causent ‘’sans équivoque’’ les désastres climatiques».
La quête effrénée du profit pousse les hommes à prélever plus de ressources dont ils ont réellement besoin sur les forêts et les écosystèmes qui fournissent la planète en oxygène et régulent ainsi la température planétaire. Ces actions provoquent ainsi de graves déséquilibres sinon une désorganisation profonde du climat, qui se traduit par ces phénomènes extrêmes.
Les catastrophes climatiques de ces derniers temps doivent pousser l’humanité entière en général et les décideurs mondiaux en particulier à faire plus dans le sens d’une utilisation plus rationnelle des ressources naturelles et dans la protection de la nature. Dans tous les cas, ces événements montrent à suffisance la fragilité de nos système et modes de vie y compris dans les pays les plus nantis. On a beau essayer de dompter les éléments, mais le dernier mot revient toujours à la nature. Soyons un peu plus humbles ou plutôt raisonnables et essayons d’être en harmonie avec elle en adoptant des modes de vie alternatifs au modèle basé sur la consommation sans limite. Il y va de notre survie.
Siradji Sanda(onep)