La dégradation de la qualité de l’enseignement dans les écoles publiques pousse chaque année les parents à inscrire leurs enfants dans les écoles privées. Le marché est tellement lucratif que certaines écoles organisent des tests d’entrée avant d’accepter les enfants souvent jusqu’au primaire. Cela comme dire qu’elles n’acceptent que les meilleurs ou tout au moins les bons élèves. Mais au fond, ce n’est que la chimère sinon de la mauvaise foi.
En effet, dans ces mêmes écoles les parents sont à la limite harcelés pour inscrire leurs enfants à des ‘’cours de rattrapage’’ organisés par les enseignants des mêmes écoles et dans les mêmes classes. Et tenez bien, les prix pour une matière varient de 5.000 à 10.000 Fcfa par élève et par mois. Imaginez la rente que cela constitue pour une classe de 80 élèves parce que malheureusement ces écoles privées ont des classes en sureffectif comme les écoles publiques.
Mais mettez-vous aussi à la place d’un parent qui a trois à cinq gosses inscrits dans ces écoles. C’est qu’en plus des frais d’inscriptions, il faut aussi prévoir les frais des cours de rattrapage. La parade que les organisateurs de cette arnaque ont trouvée consiste à dire que les cours sont libres. Mais au fond, cette action est pernicieuse parce que les enfants qui ne s’inscrivent pas aux cours de rattrapage sont à la limite ‘’fichés’’ par les organisateurs qui n’hésitent pas les sanctionner. Là aussi, la technique est subtile. Elle consiste à traiter des exercices en cours de rattrapage et à les ramener lors des devoirs et des compositions. Beaucoup de parents se sont plaints et continuent de plaindre de cette arnaque.
L’on ne saurait réprimander qui a les moyens de s’offrir les services d’un enseignant répétiteur qui retrouve les enfants à la maison. Mais de là forcer les parents souvent contre leur volonté à inscrire leurs enfants à des cours qui se tiennent à l’école, dispensés par les mêmes enseignants payés par l’établissement, il y’a de quoi s’interroger. Pire, ces cours sont généralement organisés le weekend. Ce qui ne permet pas aux enfants de se reposer et de se
distraire, pourtant nécessaire à l’épanouissement de leur être.
La contradiction dans cette affaire est saisissante pour les parents qui se sont retrouvés dans ce piège sans issus. En effet, dans l’espoir de trouver de bonnes écoles pour leurs enfants, ces parents se sont saignés pour ensuite s’entendre dire qu’il leur faut dire banquer pour des cours de rattrapage.
Il y’a quelques années et devant l’ampleur que prend ce phénomène qui a tout l’air d’une arnaque, le Ministère en charge de l’Enseignement secondaire avait pris une décision pour interdire l’organisation des cours de rattrapage dans les locaux des établissements publics. Devant la tournure que prennent les choses dans le secteur privé, il est aussi du devoir des ministères en charge de l’Education et de l’Enseignement de réglementer tout au moins de s’intéresser à la question.
Siradji Sanda(onep)