La ville de Maradi, compte parmi les trois plus grandes agglomérations du Niger. En plus de sa population (plus d’un demi million d’âmes selon les estimations de l’INS), cette entité détient le titre de ‘’capitale économique’’ du pays du fait de commerce florissant ainsi que de l’existence de quelques unités industrielles encore en activité. Mais comme la majorité des villes du pays, Maradi souffre aussi du problème d’insalubrité en particulier en cette saison de pluies.
Si dans les anciens quartiers comme Maradawa, Gaon Gassa Haouré, la question de l’insalubrité se posait du fait de l’exiguïté de l’espace, dans les nouveaux quartiers comme Ali Dan Sofo ou Zariya, le phénomène est dû à une urbanisation galopante qui, n’est malheureusement suivi d’aménagements urbains adéquats.
Pendant plusieurs années, ces nouveaux quartiers se sont étendus sans que des infrastructures de récupération et d’évacuation des eaux usées et celles de ruissèlement ne soient construites. Il a fallu attendre la fête tournante du 18 décembre Maradi Kolliya pour que quelques infrastructures ne soient construites.
Mais en cette saison des pluies, la situation est déplorable dans ces quartiers ‘’chics’’. En effet, en face de des somptueuses villas du quartier Ali Dan Sofo, certaines rues sont impraticables, parce que littéralement envahies par les eaux. Durant toute la durée de la saison des pluies, certaines deviennent des mares permanentes au grand dam des riverains qui n’ont que leurs yeux pour observer. L’humidité permanente et les ordures qui s’entassent créent ainsi des nids de développement de moustiques et de sources d’odeurs souvent nauséabondes.
Sur la rue qui va de la double voie principale vers la Maison de la Femme en passant par l’Université Dandiko Dankoulodo, certaines boutiques se sont vues obligées de fermer parce que leur devanture est occupée par les eaux ainsi que l’une des portes principales de l’université. Il en va de même pour plusieurs rues adjacentes dans cette zone et même des quartiers centres vers le grand marché. Que dire du quartier Zariya avec le ravin toujours menaçant malgré les travaux d’aménagement encore en cours.
L’absence d’éclairage public, une autre paire de manches
Si dans la journée, il est encore facile de circuler, dans la nuit c’est un autre casse-tête. Au coucher du soleil, le voile noir de la nuit plonge la capitale économique dans une obscurité impénétrable. Les rues et les quartiers sombrent dans le noir total. Sur les routes principales, quelques malheureux lampadaires encore fonctionnels jettent leurs rayons sur la chaussée.
Pourtant sur la quasi-totalité des voies, les poteaux surmontés de lampadaires solaires sont visibles. Installés à la faveur de la fête tournante du 18 décembre Maradi Kolliya, la grande majorité de ces candélabres ne fonctionnent plus. Pour certains, le système d’énergie solaire qui les alimentait ne fonctionne plus, pour d’autres les batteries ont été tout simplement enlevées pour ne pas dire volées.
Malgré son statut de ville marchande, Maradi ressemble la nuit à n’importe quelle commune du pays. Certaines communes rurales souvent arrivent à installer et entretenir un système d’éclairage public. A Maradi, les rares endroits éclairés la nuit restent la devanture des compagnies de transports, certains espaces publics comme la tribune officielle et les abords de certains grands magasins qui ont installé leurs propres systèmes d’éclairage. Une situation qui doit interpeller les autorités municipales.
Siradji Sanda(onep)