Au Niger, les bonnets traditionnels sont appelés «foula» en langue locale. Ils sont souvent fabriqués à partir de coton ou de lin et sont portés par les hommes et les femmes. De nos jours, beaucoup de jeunes, hommes et femmes ont adopté cet accessoire vestimentaire, particulièrement à Niamey. Le bonnet est devenu, en quelque sorte, une coutume, une tradition chez ces personnes qui les portent fièrement lors des cérémonies religieuses, en l’occurrence les mariages, les baptêmes. Beaucoup de jeunes qui ont soit hérité ou fait de la fabrication de ces bonnets un métier se frottent les mains. L’entretien des bonnets traditionnels ou leur confection est tout un art.
La fabrication des ‘’foula’’ en langue locale obéit à un processus, comme nous l’a expliqué M. Hamani. Le choix du matériau, le coton ou le lin, se fait en fonction de la qualité et de la couleur souhaitées par le client ou l’artisan. Une fois le tissu lavé, séché et repassé pour enlever les plis, il s’en suit le découpage ; il est découpé en fonction du modèle choisi. Les différentes parties du foula sont ensuite assemblées à l’aide d’aiguilles et de fil, et certains bonnets peuvent être décorés avec des motifs brodés ou des perles, et les bords du bonnet sont repliés et cousus pour une finition soignée. Ensuite, le fabricant essaye de s’assurer qu’il convient parfaitement à la personne qui le portera.
La fabrication de ce bonnet traditionnel peut prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours. Selon M. Hamani, un confectionneur de bonnet traditionnel dans le quartier Banizoumbou, les bonnets traditionnels sont portés à des occasions spéciales telles que les mariages, les fêtes religieuses ou les cérémonies traditionnelles. Ils sont en vente dans les marchés locaux, des boutiques et autres stands. Les artisans qui les fabriquent peuvent également les vendre directement aux clients. Les prix varient en fonction de la qualité de la matière du tissu, de la complexité de la conception et des compétences de l’artisan.
L’entretien des bonnets traditionnels dépend aussi de la matière utilisée dans leur fabrication. Les bonnets en coton peuvent être lavés à la main ou avec une machine à l’aide de détergent doux, tandis que ‘’les foulas’’ en cuir doivent être nettoyés avec un chiffon humide et séché à l’air libre. Il est important de ne pas exposer les bonnets à une chaleur excessive ou aux rayons du soleil car, cela peut endommager la matière.
Quand il s’agit des bonnets traditionnels en coton, l’entretien suit un processus bien établi comme l’explique M. Salissou, un jeune de Zinder d’origine nigériane. « D’abord, on lave les bonnets comme on lave les habits dans un premier temps, ensuite on les met dans une deuxième eau où on ajoute d’autres produits chimiques comme le colorant pour certains. Pour d’autres, après avoir rincé les bonnets, on les introduit dans une troisième eau de lavage contenant un produit chimique. Cette phase consiste à bien laver le bonnet », a-t-il dit. Après cette étape, on place le bonnet sur une sorte de moule en bois correspondant à la taille (pointure du bonnet). « Il est déconseillé d’introduire un bonnet de petite taille dans un moule de grande taille, le bonnet sera déformé. C’est pourquoi, nous veillons à ce qu’on ne se pas trompe pas sur les mesures des bonnets et des moules », a-t-il expliqué.
Après le séchage, l’artisan applique de la farine de la gomme arabique à l’aide d’un chiffon trempé à moitié dans l’eau, plus un produit chimique qui va aider le bonnet à garder sa forme et sa taille. « Nous le faisons passer sur le bonnet de l’intérieur à l’extérieur pour qu’une fois le repassage fait, le bonnet puisse prendre une bonne forme et briller une fois terminé », a-t-il ajouté.
Il y a deux types de repassage : il y a pour le fer que tout le monde connait et il y a celui du moule. Ce dernier consiste d’abord à bien plier le bonnet tout en gardant sa forme initiale, ensuite on commence à le taper à l’aide d’un pilon sur l’extérieur du bonnet placé sur le moule jusqu’à ce que le bonnet prenne la bonne forme voulue. Le repassage au fer coûte 250 FCFA et celui au pilon et au mortier 500 FCFA. Les clients préfèrent plus celui au pilon car c’est plus traditionnel et mieux adapté pour ce bonnet traditionnel.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)