Vous avez sans doute remarqué avec quel enthousiasme les usagers des réseaux sociaux se précipitent, ces derniers jours, pour se relayer ce message attribué au Ministère de la Santé Publique relatif à un numéro vert pour recevoir les plaintes des usagers des hôpitaux publics. Hélas, c’est un fake-news de plus ! A moins que ce message ne soit destiné aux usagers d’un autre pays, il pourrait être le fait d’un compatriote qui souhaiterait, ainsi faisant, appeler de tous ses vœux la création d’une telle initiative. Car, de source digne de foi, ce message n’émane pas des services du Ministère nigérien de la Santé Publique.
Quoi qu’il en soit, ce court message, en plus de susciter une bonne dose d’espoir chez beaucoup d’usagers de nos centres médicaux, nous replonge dans le débat sur la problématique de l’accueil en milieu sanitaire. Le problème de la ‘’froideur’’ de l’accueil réservé aux citoyens en détresse évacués vers nos hôpitaux est réalité criarde. Et chacun a eu à en faire l’amère expérience.
Les femmes qui sont appelées à fréquenter régulièrement ces centres pour les consultations pré et néo-natales ainsi que les consultations infantiles, vous en diront des histoires, et des très édifiantes ! Il semblerait même que certaines porteuses de la respectable blouse blanche ont réussi à se faire une certaine réputation en la matière. La situation est telle qu’aujourd’hui, pour certaines femmes, aller faire ses consultations s’apparente à une épreuve aussi rude que celle de la délivrance. En tout cas, tous les ingrédients du stress et du désagrément y sont: insouciance, désinvolture, menace, aversion, etc. Un seul mot mal placé et vous voilà pris à partie par un agent qui vous accuse férocement de vouloir lui apprendre son métier. Pire, cela pourrait être un bon prétexte pour tourner le dos au malade, histoire de ‘’corriger’’ l’ingérence de l’accompagnant.
Qu’est-donc devenu le célèbre serment d’Hippocrate qui, en plus d’imposer à tout assermenté un respect scrupuleux des règles d’éthique du métier, l’invite aussi à une maitrise de sa conduite par la force de ses vertus ? Ce qui doit justement se traduire par un accueil plutôt rassurant pour le patient. Car, comme le soulignent les spécialistes de la psychologie de la santé, ‘’en matière d’accueil, tout se joue dans les 30 premières secondes du contact entre le malade et son médecin’’. Aussi, disent-ils, un accueil réussi sécurise le patient et l’amène à faire de son médecin son principal allié pour surmonter la maladie. En effet, la qualité de l’accueil contribue beaucoup à créer chez le malade un courant d’adhésion au traitement.
La question est certes très cruciale, mais nous devons peut-être relativiser et accorder le bénéfice du doute pour rendre un vibrant hommage à tous ces agents consciencieux qui travaillent sans relâche, jour et nuit et souvent dans des conditions très difficiles, pour sauver des vies humaines.
Assane Soumana(onep)