Le boxeur, médaillé olympique, Issaka Daboré s’est éteint samedi dernier à Niamey. Après son enterrement hier dimanche, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Sékou Doro Adamou, s’est rendu au domicile du défunt où il a présenté au nom du Gouvernement et du mouvement sportif national, ses condoléances à la famille de l’illustre disparu. Le Ministre était accompagné par plusieurs cadres de son ministère et des membres de l’Association des Journalistes Sportifs du Niger. Par ailleurs, un hommage a été rendu à feu Daboré, en direct à la télévision nationale qui retransmet les compétitions de la 42ème édition du Sabre national de lutte traditionnelle.
Né en 1940 à Dingazi Banda (Ouallam), Issaka Daboré a été pendant ses années de gloire, un boxeur émérite qui, à force de combativité et de don de soi pour son pays, a su porter haut les couleurs nationales sur les rings et les podiums.
Ayant débuté sa carrière de boxeur en avril 1958, il livra son premier combat, huit (8) mois seulement après, en décembre 1958. C’était face à un boxeur voltaïque (aujourd’hui burkinabé) du nom de Balima, qui l’a battu aux points. C’est lors des jeux de l’Amitié qui regroupant tous les pays d’Afrique Francophone, en 1961 à Abidjan (Côte d’Ivoire), qu’il arracha sa première médaille (en bronze). Puis en 1963, à Dakar, au Sénégal, il a obtenu sa première médaille d’or. L’année suivante, en 1964, il représentait le Niger, pour la première fois aux jeux olympiques à Tokyo (Japon) après avoir subi une préparation physique rude d’un mois en Allemagne. Ce qui lui a permis de se classer 4ème dans sa catégorie en perdant de justesse la médaille de bronze face à un hollandais. Un combat controversé, car le public japonais a beaucoup contesté la victoire du hollandais, estimant que le combat qui a duré près de 3 heures a été largement dominé par Issaka Daboré. Après le Japon, Daboré a également vaillamment défendu les couleurs du Niger lors des jeux olympiques de Mexico (Mexique) en 1968. Et la grande consécration de sa carrière de boxeur se réalisa en 1972 à Munich (Allemagne), où il avait finalement remporté la médaille de bronze.
Et c’est en 1973 qu’il mit fin à sa carrière de boxeur. Après avoir disparu du ring, il fut presque oublié par le public qui, quelques années encore, l’adulait. Il a fallu attendre en juin 2017, à l’occasion de la victoire de Issoufou Alfaga, lors du championnat du monde de Taekwondo, pour penser à la grande figure emblématique de la boxe nigérienne. Ainsi, le Président de la République de la période, SE. Issoufou Mahamadou, après avoir décoré et récompensé Alfaga, a aussi pensé à l’ancienne gloire de la boxe en lui attribuant une enveloppe de 15 millions de FCFA en souvenir de ses hauts faits sur les rings.
Assane Soumana(onep)