
Les ressortissants des communes de Bankilaré et du Gorouol résidant ou de passage à Niamey ont rendu publique le samedi 26 août dernier une déclaration de soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). A travers cette déclaration, les ressortissants de ces deux communes nigériennes situées dans la fameuse zone des trois frontières ont d’abord rappelé le martyre que vivent les populations avant de dénoncer les sanctions ‘’criminelles’’ de la CEDEAO et de l’UEMOA suite aux événements du 26 juillet 2023 qui ont mis fin au régime de la 7ème République.
Pour les ressortissants des communes de Bankilaré et du Gorouol, le soutien enthousiaste du peuple nigérien au CNSP traduit l’ampleur de la frustration endurée et longtemps contenue des populations nigériennes. Des frustrations dues selon les signataires de la déclaration par ‘’l’arrogance, l’insouciance, l’injustice, la corruption et le clientélisme’’ du régime déchu. La déclaration rappelle les impacts de la crise sécuritaire dans laquelle végétaient les deux communes et qui se caractérisaient par les enlèvements, les assassinats et le déplacement massif des populations des villages vers les centres plus sûrs.
A titre illustratif, la déclaration souligne que les deux communes enregistrent près de 45.000 personnes déplacées internes ; plus de 100 assassinats et portés disparus ; plus de 50.000 têtes de bétail toutes espèces confondues emportées et plus de 120 millions de FCFA payés en guise d’impôts aux groupes terroristes. A cela s’ajoutent la destruction des infrastructures de télécommunications, la fermeture des écoles, des marchés ruraux et des centres de santé ; la destruction des infrastructures hydrauliques et l’assassinat de trois (3) jeunes à Téra dans des conditions non élucidées.
Face à toutes ses exactions, les signataires de la déclaration ont déploré l’absence de la réaction de la CEDEAO et de l’UEMOA. De même, la déclaration s’interroge : pourquoi la fameuse force en attente n’a jamais été activée pour aider le Mali, le Burkina Faso et le Niger à lutter contre les groupes terroristes ?
Les signataires de la déclaration regrettent que la CEDEAO et l’UEMOA soient aujourd’hui instrumentalisées par une puissance extra africaine pour les sortir de leur silence et pour poser des actes criminels à l’endroit de ces mêmes populations déjà meurtries. « Nous considérons que ces sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA sont des actes criminels et inhumains assimilables à des actes terroristes à l’égard de la population su Sahel (Niger, Mali et Burkina Faso). C’est pourquoi, nous demandons au CNSP de prendre toutes les dispositions pour documenter les impacts de toutes ses sanctions criminelles, en vue d’une possible poursuite devant les juridictions régionales et internationales compétentes pour non-assistance à personne en danger, complicité de terrorisme et de crime contre l’humanité », précise la déclaration.
Les ressortissants des communes de Bankilaré et du Gorouol exigent le départ immédiat et sans conditions des forces françaises du Niger. Ils saluent les positions courageuses et historiques du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et de l’Algérie avant de dénoncer avec véhémence ‘’l’attitude des forces impérialistes et de leurs valets locaux, régionaux et sous-régionaux (la France, la CEDEAO, l’UEMOA et leurs collaborateurs locaux)’’. Ils mettent en garde les apatrides, bras armés des puissances occidentales contre toute tentative de déstabilisation de notre pays. Les signataires de la déclaration appellent enfin ‘’les patriotes à se tenir prêts à défendre la patrie dans l’honneur et la dignité’’.
Siradji Sanda (onep)