M. Halidou Yacouba, pépiniériste à côté du musée national
La production et la vente des plantes fruitières et des fleurs de décoration pour domicile est une activité qui prend de plus en plus de l’ampleur dans la capitale. En effet, il est fréquent de voir sur les différentes artères de la capitale, en l’occurrence les alentours du Musée National Boubou Hama et de la corniche, des jeunes pépiniéristes qui exercent au quotidien cette activité pour gagner leur vie.
C’est le cas de M. Halidou Yacouba, installé depuis plus de 20 ans aux alentours du Musée National. Assis au milieu de ses pots de fleurs, ce jeune pépiniériste explique avec passion, le processus de la production et de la commercialisation des plantes fruitières et des fleurs qu’il exerce depuis des décennies à Niamey. Haliddou dit adopter deux methods pour produire les plants. La Première est basée sur le bouturage. C’est une technique qui consiste à multiplier une plante en gardant des caractéristiques génétiques. La seconde technique consiste à la mise en semence dans plusieurs pots.
Parlant de la technique de bouturage, M. Halidou Yacouba confie qu’il prépare le sable mélangé avec de l’engrais qu’il met dans des sachets en plastique comme les sachets utilisés par les sociétés laitières et les sachets du ciment. Ensuite, il plante des pieds d’arbre dans quelques sachets sélectionnés. Quelques semaines ou des mois plus tard, quand les plantes poussent dans les sachets, il pratique le système de bouturage au niveau des autres sachets. « Aujourd’hui, même avec cette technique de bouturage, ce ne sont pas toutes les plantes qui peuvent réussir. Prenons le cas des fleurs. Si on pratique la technique de bouturage de 500 pieds, à peine, on arrive à avoir 200 à 300 pieds qui réussissent », a-t-il expliqué.
Au niveau de son point de vente, M. Halidou Yacouba vend deux types de variété de plants : des arbres fruitiers et des fleurs de decoration. « Pour les arbres fruitiers, nous avons entre autres des citronniers, des tangelos, des Mandariniers, des pomélos, des orangers, des manguiers ordinaires et des goyaviers, etc. Et pour les fleurs, j’ai des fleurs en laine blanche, des bougainvilliers », a-t-il expliqué. Les plants sont vendus à des prix abordables et accessibles à toute la population. En effet, a-t-il poursuivi, la fleur en laine blanche est vendue 100 F à 150F. Ce sont les fleurs en laine blanche qui sont utilisées pour faire des décorations des murs de maison.
Les fleurs de Bougainvilliers sont de multiples couleurs, mais parmi elles, il y a celle dont le prix est 500F, voire 1000F. Le pomelo est vendu de 2500F à 3000F, le plant de mandarine est à 1500F, l’oranger est vendue à 1500F, le petit citronnier à 200 F à 500F, le manguier simple ou ordinaire est à 500F et le manguier greffé à 1500F. « Le marché est irrégulier, parfois on s’en sort, il arrive aussi qu’on passe des semaines sans vendre. Mais le principal problème qui nous accable, c’est le manque d’espace propre à nous. Avant, j’étais vers le secteur du quartier zongo, mais par manque de terrain, on m’a chassé de là-bas et aujourd’hui, je me retrouve collé au musée National », a-t-il indiqué.
L’espace de production, une équation difficile pour les acteurs
Installé le long de la voie de la Corniche, M. Tahirou jardinier et fleuriste partage la même préoccupation que M. Halidou Yacouba. « Aujourd’hui, nous avons un problème d’espace pour exposer nos plants. C’est pourquoi, nous sollicitons un appui de l’État et des partenaires afin qu’un espace soit dédié aux acteurs de la filière production et commercialisation des plants et des fleurs », a-t-il plaidé.
Le jeune Tahirou propose plusieurs variétés de fleurs de décoration des maisons et des plants d’arbres fruitiers pour sa clientèle. Ainsi, parmi ses produits, il a entre autres des fleurs en laine, des bougainvilliers, le lantana, les fleurs d’œil d’éléphant, le Sapin, le palmier. Et en termes de plants d’arbres fruitiers, il dispose des citronniers, des manguiers, des orangers , de la mandarine. « Le prix des fleurs à pot dépend de leur beauté. Il peut aller de 3000F voir 20.000 F et ceux des plants d’arbres fruitiers vont de 500F à 4000F », confie le jeune pépiniériste. Toutefois, il a souligné que la cherté de quelques fleurs constatées ne dépend pas des fleuristes. « Nous achetons les fleurs, les pots à partir de Cotonou ou du Nigeria », a-t-il relevé. Aussi, le jeune Tahirou récommande à la population de s’intéresser à la plantation des arbres et des fleurs dans les maisons parce qu’ils présentent beaucoup d’avantages. « Les fleurs sont très utiles pour la vue, la santé. Construire une maison sans décoration de fleurs, ce n’est pas du tout joli à voir », a-t-il estimé.
L’importance des plantes dans une maison
Selon les spécialistes, les plantes aident donc à purifier l’air à l’intérieur de la maison, et à absorber les gaz nocifs venus de l’extérieur. Les plantes sont également efficaces pour atténuer le bruit de l’intérieur ou de l’extérieur. Elles retiennent la poussière et créent une ambiance de calme dans la maison. Les plantes contribuent à réduire la quantité de bactéries et de spores de moisissures présentes dans l’air, grâce à des substances spécifiques. La santé des plantes est intimement liée à la nôtre. Si elles contractent une maladie, alors on risque d’en subir les conséquences. Il est donc important de leur réserver un environnement sain, avec une bonne température, une bonne luminosité et un bon arrosage. La lumière naturelle du soleil est la meilleure chose pour les plantes. Il faut aussi éviter de les mettre dans des endroits très fréquentés, parce que cela peut les abimer.
Yacine Hassane (onep)
