Après les leaders communautaires et les membres des Organisations de la société civile, c’est au tour des éléments de Forces de défense et de sécurité (FDS) de bénéficier d’une session de formation sur les droits humains face aux exigences de sécurité, la convention contre la torture et autres peines et les normes de traitement des personnes arrêtées, ou détenues. Cette formation a été organisée par le Comité interministériel contre la torture, le PNUD et la Commission nationale des droits humains (CNDH). La cérémonie d’ouverture de cette session a été présidé par le Secrétaire général du Gouvernorat, M. Yahaya Godi, en présence du président du Comité Interministériel, M. Djibagé Maman Sani, du Directeur général du Centre d’Etudes Judiciaires et Juridiques, M. Mahamadou Maichanou, du Représentant de la CNDH, M. Ali Mamadou Brah, celui du PNUD, des principaux responsables du corps judiciaire du Tribunal de Diffa, des responsables des FDS et de plusieurs invités.
Dans l’allocution d’ouverture de cette formation, le Secrétaire général du Gouvernorat de Diffa a tenu à saluer le ministère de la Justice pour l’organisation de cette formation au bénéfice des agents des Forces de défense et sécurité. M. Yahaya Godi a rappelé que depuis le début de l’année 2015, la région de Diffa est confrontée à une menace sécuritaire sur les frontières avec le Nigéria et dans le lit du Lac Tchad. A ces menaces multidimensionnelles, des réponses appropriées sont en train d’être apportées par le Gouvernement grâce notamment à l’intervention des FDS qui, œuvrent sans relâche et avec professionnalisme et abnégation, parfois au prix de leurs vies pour assurer non seulement la protection des personnes et de leurs biens mais aussi celle de l’intégrité du territoire national.
Pour, M. Yahaya Godi, le succès des efforts d’identification, d’appréhension et de traduction en justice des auteurs de violences et des crimes, dépendra donc de la capacité d’articulation des actions des FDS avec le système judiciaire, afin de répondre au besoin sécuritaire de la région de Diffa tout en respectant les standards de l’Etat de droit, du droit international humanitaire et des conventions internationales ratifiées par le Niger notamment la Convention contre la torture et autres Peines ou Traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le SG de la région de Diffa a enfin a remercié le Ministère de la Justice, le PNUD et la CNDH pour les multiples efforts déployés ayant abouti à l’organisation parfaite de cette formation.
Quant au président du Comité Interministériel, il s’est félicité de la présence massive des acteurs concernés par la question. Aussi, M. Djibagé Maman Sani a rappelé que depuis le 6 février 2015, la région de Diffa vit dans un contexte sécuritaire très préoccupant. Cette région a connu des incursions armées faisant plusieurs morts et blessés dans les rangs des civils et des forces de défense et de sécurité. Face à cette situation d’insécurité, les autorités nigériennes ont pris très tôt certaines mesures en vue de lutter efficacement contre le terrorisme notamment en proclamant l’état d’urgence dans la région depuis le 10 février 2015. M. Djibagé Maman Sani a ensuite donné 3 raisons qui justifient suffisamment la tenue de la présente formation à l’attention des FDS. «Les FDS ont un rôle particulier dans la protection des droits des citoyens et les normes juridiques nationales et internationales leur imposent un devoir moral de veiller au respect des droits des personnes. Ensuite elles (FDS) doivent toujours avoir à l’esprit que, dans l’exercice de leurs fonctions, il est interdit d’utiliser la torture soit pour obtenir des aveux soit pour punir toute personne poursuivie pour un acte infractionnel. Enfin dans le cadre de l’application des mesures d’état d’urgence, il est important de renforcer leurs capacités afin de les familiariser avec les concepts et principes des droits humains dans un contexte de conflit et d’insécurité», a –t-il souligné.
Mato Adamou, ONEP Diffa